13.
Voici encore d'autres blasphèmes qu'il profère contre le Fils : « Si le Fils connaît le Père, il semble que par cette connaissance il peut le comprendre de la même manière que nous disons que l'esprit d'un ouvrier comprend toutes les règles de son art. Il est certain que si le Père est dans le Fils, le Fils comprend le Père qui est en lui. Que si par le mot de compréhension on entend non-seulement une action de l'esprit par laquelle il comprend et conçoit les choses qu'il connaît. mais encore une vertu et une puissance par laquelle celui qui connaît les choses renferme et contient tout ce qu'il confiait, on ne peut pas dire que le Fils comprend le Père; c'est le Père qui comprend toutes choses, et comme le Fils est au nombre des choses que le Père comprend, il faut conclure que le Père comprend le Fils. » Or, pour nous faire voir pourquoi le Père comprend le Fils, et que le Fils ne peut comprendre le Père, voici ce qu'il ajoute : « Le lecteur curieux me demandera peut-être si le Père se connaît lui-même de lit même manière que le Fils le connaît? mais s'il sait qu'il est écrit: « Mon Père qui m'a envoyé est plus grand que moi, » et s'il est persuadé que cela est absolument et universellement vrai, il avouera que les connaissances du Père surpassent celles du Fils, puisque le Père se connaît lui-même d'une manière plus pure et plus parfaite que le Fils ne le connaît. »
Voici encore un endroit qui fait voir qu'Origène admet la métempsycose et l'anéantissement des corps : « Si l'on peut prouver, dit-il, que la substance incorporelle et raisonnable étant séparée du corps, subsiste et vit par elle-même, et qu'elle est moins heureuse quand elle est unie au corps que lorsqu'elle en est séparée; on sera obligé d'avouer que les corps ne sont point faits pour eux-mêmes, et qu'ils ne sont créés que de temps en temps et à cause des différents changements qui arrivent parmi les créatures raisonnables, afin que celles qui en ont besoin en puissent prendre quelqu'un. Mais après que ces créatures se sont corrigées de leurs vices et affranchies de la corruption dans laquelle elles s'étaient engagées, alors les corps sont entièrement anéantis, leur nature et leur destination étant de sortir du néant et d'y rentrer par une vicissitude perpétuelle.