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Werke Athenagoras von Athen (133-190) Supplicatio pro Christianis Apologie des Chrétiens

XXIII.

Vous me demanderez sans doute, grands princes, car votre intelligence surpasse celle de tous les autres hommes, pourquoi ces simulacres, s'ils ne sont pas dieux, opèrent-ils certains prodiges? car il n'est pas possible que des statues sans mouvement et sans vie puissent rien faire par elles-mêmes, et sans un moteur quelconque?

Oui, il est vrai que certaines personnes racontent que dans tel endroit, dans telle ville, chez telle nation, ces dieux ont opéré je ne sais quels prodiges ; cependant comme les uns en ont reçu du secours, et que d'autres s'en sont mal trouvés, les appellerons-nous dieux, quand ici ils exaucent, et que là ils maltraitent les suppliants? Mais nous avons examiné avec soin d'où vient cette vertu qu'on accorde à ces images, et quels sont les êtres qui agissent en elle, en se couvrant de leurs noms. Avant de vous faire connaître ces derniers, et de vous prouver qu'ils sont loin d'être des dieux, il est nécessaire de vous citer quelques autorités tirées de la philosophie elle-même : Thalès le premier, comme le rapportent ceux qui ont le mieux approfondi sa doctrine, reconnaît un dieu, des démons et des héros; et il pense que Dieu est l'âme du monde, que les démons sont des êtres purement spirituels, et les héros les âmes de chaque homme; ces héros sont bons ou mauvais, selon les qualités de leurs âmes. Platon ne dit rien des héros, mais il admet un Dieu incréé, des astres fixes ou errants, créés par l'éternel pour l'ornement des cieux, et des démons; il ne s'explique pas sur ces derniers, il renvoie à ceux qui en ont déjà parlé. « Parler des démons, dit-il, faire connaître leur origine, c'est une œuvre au-dessus de mes forces. Mais il faut s'en rapporter à ceux qui nous en ont entretenus les premiers, aux descendants des dieux ; comme ils se sont qualifiés eux-mêmes, ils doivent connaître leurs ancêtres. On ne peut sans doute refuser de croire aux enfants des dieux, quand même ils ne donneraient point de preuves satisfaisantes et infaillibles de ce qu'ils avancent, puisqu'ils racontent les choses de famille, et que la loi ordonne de leur soumettre sa foi. Pensons donc comme eux, et parlons de la génération des dieux, comme ils nous l'ont eux-mêmes transmise. De la Terre et du Ciel, ont-ils dit, naquirent l'Océan et Téthys : de ceux-ci, Phorcys, Saturne et Rhéa; de ces derniers, Jupiter et Junon, et tous les frères qu'on leur donne; et ainsi des autres. »

Or, je vous le demande, pouvez-vous penser que le divin Platon, qui contempla l'esprit éternel et le Dieu que la raison seule peut comprendre, le Dieu qui s'est fait connaître sous ses véritables attributs, c'est-à-dire comme étant l'Être, et l'Être qui ne change pas, l'Être source de tout bien, principe de toute vérité; lui qui avait ainsi parlé de la pre- mière puissance, et qui avait dit comment toutes choses sont autour du roi qui a tout fait, comment tout est à cause de lui, comment il est lui-même la cause de tout, comment enfin il s'accommode à tous les êtres, second avec les seconds, troisième avec les troisièmes, pensez-vous, dis-je, que ce philosophe ait jugé au-dessus de ses forces de découvrir la vérité sur ces dieux nés des êtres qui tombent sous les sens, tels que le ciel et la terre ? Non, sans doute ; mais il comprenait fort bien que les dieux ne peuvent ni engendrer ni être engendrés, puisque les choses engendrées ont nécessairement une fin; il n'ignorait pas non plus combien il est difficile de détruire les préjugés du vulgaire une fois qu'il a adopté sans réflexion des fables absurdes. Voilà pourquoi il a dit qu'il était au-dessus de ses forces d'acquérir quelque chose de positif et de raisonner sur la génération des autres dieux ou démons, puisqu'il ne pouvait ni dire ni penser que les dieux fussent engendrés.

Ces autres paroles de Platon : « Le grand roi du Ciel, Jupiter, poussant un char agile, s'avance Je premier, disposant et gouvernant toutes choses, tandis qu'une armée de dieux et de démons vient après lui, » ne doivent pas s'entendre de Jupiter, fils de Saturne. Jupiter désigne le créateur de toutes choses : c'est ce que Platon lui-même nous apprend; n'ayant pas d'autre nom pour qualifier l'Être souverain, il se servit de nom de Jupiter, qui n'est pas le nom propre de Dieu, mais le plus populaire et le plus intelligible; car il n'est pas toujours facile de se faire comprendre quand on parle de Dieu. Cependant il employa l'épithète de Grand pour distinguer le vrai Jupiter du Jupiter terrestre, celui qui est incréé de celui qui est engendré et qui est postérieur à la terre et au ciel, postérieur aux Crétois eux-mêmes, qui l'arrachèrent à la cruauté de son père.

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Introductory Note to the Writings of Athenagoras

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