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Histoire ecclésiastique
CHAPITRE XXXII : LES HOMMES ECCLESIASTIQUES QUI SE DISTINGUERENT DE NOTRE TEMPS, ET LESQUELS D'ENTRE EUX ONT SURVECU JUSQU'AU SIEGE DES EGLISES
[1] Alors Félix, après avoir présidé l'église de Rome pendant cinq ans, a pour successeur Eutychien ; celui-ci no lui survit pas dix mois entiers et laisse la charge à Gaïus, notre contemporain ; ce dernier gouverna pendant environ quinze ans, puis son successeur fut Marcellin, qui fut, lui aussi, enlevé par la persécution.
[2] Alors Timée dirigeait l'église d'Antioche après Domnus et eut de notre temps pour successeur Cyrille. A son époque nous avons connu Dorothée, qui avait été jugé digne du sacerdoce à Antioche, c'était un homme de savoir. Il était devenu amateur des choses divines, et s'était occupé avec soin de la langue hébraïque, au point d'être arrivé à lire et à comprendre aisément les textes hébreux eux-mêmes. [3] II. n'était d'ailleurs pas resté en dehors des études libérales et de l'éducation première donnée chez les Grecs; d'autre part, il était eunuque et se trouvait tel depuis sa naissance même, si bien qu'à cause de cette 401 particularité étonnante, l'empereur l'admit dans sa maison et l'honora de la charge d'administrateur de la teinturerie de pourpre de Tyr. [4] Nous l'avons entendu expliquer les Ecritures d'une façon judicieuse dans l'église. Après Cyrille, Tyrannus obtint la succession du siège de l'église d'Antioche ; ce fut sous lui que sévit le siège des églises.
[5] L'église de Laodicée fut gouvernée, après Socrate, par Eusèbe, qui était originaire de la ville d'Alexandrie. La cause de son changement de pays fut l'affaire de Paul : c'est à son sujet qu'il vint en Syrie, et les gens de ce pays, qui avaient à cœur les choses de Dieu, empêchèrent son retour dans sa patrie. Il fut un type de religion, chéri de nos contemporains, ainsi qu'il sera facile de le lire dans les textes de Denys cités plus haut.
[6] Anatole fut établi son successeur; c'était, comme on dit, un homme bon qui venait après un homme bon. Par sa race il était lui aussi Alexandrin ; en ce qui concerne les connaissances, l'éducation grecque et la philosophie, il était compté au premier rang des plus illustres de nos contemporains ; l'arithmétique, en effet, la géométrie, l'astronomie, la théorie aussi bien dialectique que physique, les connaissances de la rhétorique avaient été poussées par lui jusqu'au plus haut point ; c'est pour cela, dit-on, qu'il fut encore jugé digne par ses compatriotes d'établir l'école de la succession d'Aristote à Alexandrie.
[7] On mentionne encore de lui bien d'autres merveilles, lors du siège du Bruchium à Alexandrie ; aussi bien un privilège extraordinaire lui fut réservé par tous ceux qui étaient en charge ; je ne rapporterai 403 que ce seul fait comme preuve. [8] Le froment vint, dit-on, à manquer aux assiégés si bien que la faim devenait déjà pour eux plus intolérable que les ennemis du dehors. Anatole, qui était là, imagina ceci : une partie des gens de la ville combattaient dans les rangs de l'armée romaine et de la sorte n'étaient pas assiégés ; Eusèbe alors (car il était encore là, avant son départ pour la Syrie), se trouvait parmi eux et il jouissait d'une grande réputation et d'un nom célèbre même auprès du général romain ; Anatole lui apprit par un émissaire le ravage causé par la faim parmi ceux qui étaient assiégés. [9] Eusèbe à cette nouvelle demanda au chef des Romains comme une très grande grâce d'accorder la vie sauve à ceux qui, d'eux-mêmes, viendraient à lui ; il en obtint l'assurance et en fit part à Anatole.
Celui-ci, aussitôt qu'il eut reçu cette promesse, rassembla le Sénat d'Alexandrie et tout d'abord proposa de tendre aux Romains une main amie ; mais comme il les vil devenir furieux à ces paroles: « Du moins, dit-il, je ne crois pas que vous me contredisiez si je vous conseille d'accorder à ceux qui sont de trop et qui ne nous sont aucunement utiles, aux vieilles femmes, aux enfants en bas âge et aux vieillards, la permission de sortir des portes et de s'en aller où ils voudront. Pourquoi en effet les gardons-nous en vain chez nous uniquement pour mourir ? Pourquoi épuisons-nous par la faim des gens déjà abîmés et dont le corps est débilité ? il ne faut nourrir que les hommes et les jeunes gens, et distribuer le blé nécessaire à ceux qui sont utiles à la garde de la 405 ville. » [10] De tels raisonnements persuadèrent l'assemblée, et lui le premier il se leva et vota un décret portant que tout ce qui n'était pas utile à l'armée, soit homme soit femme, fût renvoyé de la ville ; pour ceux qui restaient et demeuraient sans profit dans la ville, il n'y avait pas d'espoir de salut; ils devaient être détruits par la faim. [11] Tous les autres membres du Sénat acquiescèrent à cet avis et peu s'en fallut qu'il ne sauvât tous les assiégés. Il pourvut d'abord à ce que ceux de tout âge qui appartenaient à l'église et ensuite les autres qui étaient dans la ville s'éloignassent; non seulement les gens compris dans le décret, ceux-ci furent un prétexte, mais des milliers d'autres, cachés sous des habits de femmes, sortirent des portes, la nuit, grâce à son plan et se précipitèrent vers l'armée des Romains. Là Eusèbe les recevait tous, comme un père et un médecin; ils étaient maltraités par la longueur du siège, il les ranimait avec une sollicitude et un soin parfaits.
[12] Tels furent les deux pasteurs que l'église de Laodicée fut jugée digne d'avoir successivement; par une providence de Dieu, après la guerre dont il vient d'être question, ils avaient quitté Alexandrie pour venir là.
[13] Non seulement un grand nombre d'écrits furent composés par Anatole, mais ceux venus jusqu'à nous sont tels qu'on peut se convaincre de son éloquence et de sa grande science ; en eux surtout il établit les décisions concernant la Pâque ; il est peut-être nécessaire d'en mentionner ceci présentement :
Extrait des canons d'Anatole sur la Pâque.
[14] « Il y a dans la première année la nouvelle lune du premier mois, qui est le commencement du cycle entier de dix-neuf ans, pour les Egyptiens le 26 de Phaménoth, pour les Macédoniens le 22 du mois de Dystre, et comme diraient les Romains le 11 avant les Kalendes d'Avril.2 [15] Au 26 de Phaménoth qui vient d'être cité, le soleil non seulement se trouve entré dans le premier segment, mais il y est même déjà arrivé depuis quatre jours. Ce segment, on a coutume de l'appeler premier douzième, équinoxe, commencement dis mois, tête du cycle, point de départ de la course des planètes ; quant à celui qui le précède on l'appelle dernier des mois, douzième segment, dernier douzième et (in de la révolution des planètes ; c'est pourquoi nous disons que ceux qui y mettent le premier mois et qui prennent le quatorzième jour pour la Pâque se trompent grandement et non d'une façon ordinaire.
[16] « Ce calcul au reste n'est pas nôtre, mais il était connu des anciens juifs, avant le Christ, et observé par eux avec soin ; on peut le voir dans ce qu'ont dit Philon, Josèphe, Musée et non seulement eux mais encore de plus anciens, les deux Agathobule, surnommés les maîtres d'Aristobule le Grand. Celui-ci fut choisi pour être un des Septante qui ont traduit les saintes Ecritures des Hébreux pour Ptolémée Phila-delphe et pour son père; il dédia même des livres exégétiques concernant la loi de Moïse à ces mêmes rois. [17] Ces auteurs lorsqu'ils résolvent les questions concer- 409 nant l'Exode disent qu'il faut que tous offrent également les sacrifices de Pâques après l'équinoxe du printemps, au milieu du premier mois, et cela se trouve, lorsque le soleil traverse le premier segment du solaire, ou, comme quelques-uns d'entre eux l'appellent, du cercle du Zodiaque. Mais Aristobule ajoute qu'il arrive nécessairement pour la fête des sacrifices de Pâques, que non seulement le soleil mais encore la lune de son côté parcourt le segment équinoxial. [18] En effet, comme il y a deux segments équinoxiaux, l'un du printemps et l'autre de l'automne, et qu'ils sont diamétralement opposés l'un à l'autre, étant donné que le jour des sacrifices de Pâques soit le quatorzième jour du mois au soir, la lune se tiendra opposée diamétralement au soleil, comme du reste on peut le voir dans les pleines lunes ; ils seront, le soleil dans le segment de l'équinoxe du printemps, et la lune nécessairement dans le segment de l'automne. [19] Je connais bien d'autres choses dites par eux, tantôt vraisemblables, tantôt avancées sur des démonstrations décisives, par lesquelles ils essaient d'établir qu'il faut célébrer la fête de Pâques et des azymes tout à fait après l'équinoxe ; mais je laisse l'ensemble de ces démonstrations, demandant à ceux pour qui est enlevé le voile de la loi de Moïse de contempler désormais â visage découvert le Christ et les choses du Christ, ses enseignements et ses souffrances. Que le premier mois chez les Hébreux était â l'équinoxe, les enseignements des livres d'Enoch en sont aussi la preuve décisive. ».
[20] Anatole a laissé encore des introductions 411 d'arithmétique en dix traités entiers, ainsi que d'autres preuves de son activité et de sa grande habileté dans les études sacrées. [21] Tout d'abord l'évêque de Césarée en Palestine, Théotecne, lui imposa les mains pour l'épiscopat; il le destinait à devenir après sa mort son successeur dans sa propre église, et en effet pendant un peu de temps tous deux présidèrent à la même église ; mais le concile concernant Paul de Samosate l'appelant à Antioche, il passa par la ville de Laodicée et y fut retenu par les frères, Eusèbe étant mort.
[22] Anatole mourut lui aussi et le dernier évêque de cette église établi avant la persécution fut Etienne; ses discours, sa philosophie et son éducation grecque le firent admirer de beaucoup; mais pour la foi divine il n'avait pas les mêmes dispositions d'esprit, ainsi que le fit voir l'occasion de la persécution qui survint ; il parut plutôt un homme dissimulé, peureux et lâche que vrai philosophe. [23] Ce n'était pas cependant pour cela que les affaires de l'église devaient périr; elles furent bientôt après, grâce à Dieu le Sauveur de tous, relevées par Théodole qui fut institué évêque de la communauté dé cette ville. Par ses œuvres mêmes cet homme réalisait le nom du Seigneur qu'il portait et son titre d'évêque : il excellait en effet d'abord dans la science de guérir les corps, puis, pour la thérapeutique des âmes, personne ne lui était comparable en philanthropie, en noblesse, en compassion et en zèle à soulager ceux qui demandaient son secours; mais, d'autre part, il était aussi fort exercé dans les connaissances divines.
[24] Tel était Théodote ; d'autre part, à Césarée de Palestine, Théotecne, après avoir accompli avec la plus grande activité les devoirs de sa charge, meurt et Agapius lui succède. Nous savons qu'il a beaucoup travaillé et qu'il a eu un soin très généreux pour le gouvernement du peuple, et surtout une main très libérale pour le soulagement de tous les pauvres.
[25] C'est à cette époque que nous avons connu Pamphile, homme très habile dans la parole et dont la vie était d'un vrai philosophe ; il avait été jugé digne du sacerdoce dans l'église de cette ville. Quel était-il ? d'où venait-il ? cela ne serait pas un petit sujet à traiter. Ce qui concerne chacun des événements de sa vie, l'école qu'il avait établie, ses combats dans les différentes confessions qu'il eut à subir lors de la persécution, et surtout la couronne du martyre qu'il ceignit, nous avons raconté cela en détail dans l'ouvrage spécial qui le concerne. [26] Il était l'homme le plus admirable de ce pays et nous savons cependant qu'il y en avait, parmi ceux surtout qui sont de notre temps, de très rares ; c'étaient entre les prêtres d'Alexandrie, Piérius, puis Mélitius évêque des églises du Pont.3
[27] Le premier était estimé au plus haut point pour sa vie pauvre, et ses connaissances philosophiques; il s'était merveilleusement exercé dans la spéculation et l'explication des choses divines, et l'exposition qu'il en faisait à l'assemblée de l'église. D'autre part Mélitius (le miel de l'Attique, ainsi que l'appelaient ses compagnons de jeunesse) était tel qu'on pourrait écrire de lui, qu'il était tout à fait l'homme le plus achevé pour les discours. On ne pouvait assez admirer la 415 puissance de son art, mais quelqu'un dira peut-être que cela est de la nature ; quant au reste, en fait de grande expérience et de savoir étendu, [28] qui aurait dépassé le mérite de cet homme, le plus expert et le plus savant qui soit dans toutes les connaissances libérales ? Même en limitant son examen à Mélitius, pourrait-on en citer quelqu'un? Chez lui la vertu de la vie était à la hauteur du reste. Je l'ai observé à l'époque de la persécution, pendant sept ans entiers, alors qu'il s'était enfui dans les régions de Palestine.
[29] L'administration de l'église de Jérusalem, après Hyménée l'évêque cité un peu plus haut, échoit à Zabdas. Peu après celui-ci meurt, et Hermon, le dernier évêque avant la persécution de notre temps, reçoit la succession du trône apostolique conservé là jusqu'à maintenant.
[30] A Alexandrie, Maxime avait été évêque pendant dix-huit ans après la mort de Denys, et Théonas lui succède ; c'est sous lui qu'élevé au sacerdoce en même temps que Piérius, Achillas devint célèbre à Alexandrie et fut chargé de l'enseignement de la sainte foi ; il lit une œuvre philosophique très rare et à aucune autre inférieure ; sa conduite était digne de la discipline évangélique. [31] Après Théonas qui avait servi dix-neuf ans, Pierre reçoit la succession du siège d'Alexandrie; il se distingue lui aussi d'une façon admirable pendant douze années entières ; avant la persécution, il dirige cette église pendant trois ans; le reste de sa vie il le passe dans une ascèse fort sévère pratiquée en commun et pourvoit, sans se cacher, au besoin général des 417 églises. C'est pourquoi la neuvième année de la persécution il a la tête tranchée et est honoré de la couronne du martyre.
[32] Dans les livres précédents nous avons traité le sujet des successions, depuis la naissance de notre Sauveur jusqu'à la destruction des lieux de prières, ce qui s'étend sur une période de trois cent cinq années. Maintenant nous allons laisser la narration écrite des combats de nos contemporains qui ont virilement soutenu la religion afin que ceux qui viendront après nous sachent combien nombreuses et quelles furent ces luttes.4
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Papes : Félix, 200-274; Eutychien, 275-283; Gaïus, 283-200 ; Marcellin, 296-304 Le martyre de Marcellin n'est pas tout à fait sûr. Voy. DUCHESNE, Liber Pontificalis, t. I, p. i.xxiii-xxv et CCLXI. ↩
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ἔχει : l'extrait paraît avoir été mal coupé par Eusèbe. ↩
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26 et 27. Il faut lire Mélitius, avec BDM, non Mélêtius, avec AKHT (SCHARTZ, p. LXX). ↩
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Les 305 années d'Esèbe vont de 3/2 avant l'ère chrétienne à 302/3. ↩
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Kirchengeschichte (BKV)
32.
Um diese Zeit folgte auf Felix, der fünf Jahre die römische Kirche geleitet, Eutychianus. Dieser regierte nicht ganz zehn Monate1 und hinterließ das Amt unserem Zeitgenossen Gaius. Und nachdem dieser ungefähr fünfzehn Jahre vorgestanden,2 trat Marcellinus an seine S. 363 Stelle, der gleiche, den die Verfolgung ereilte. Zu ihrer Zeit bekleidete in Antiochien Timäus als Nachfolger des Domnus die bischöfliche Würde. Ihm folgte unser Zeitgenosse Cyrillus, unter dessen Amtsführung wir Dorotheus kennenlernten, einen gebildeten Mann, der des priesterlichen Amtes in Antiochien gewürdigt ward. Dieser beschäftigte sich eifrig mit den göttlichen Dingen und befliß sich auch der hebräischen Sprache, so daß er die hebräischen Schriften selbst lesen und verstehen konnte. Von feinster Bildung und wohl bewandert in den griechischen Wissenschaften, war er von Geburt an Eunuch. Der Kaiser schenkte ihm darob in auffallender Weise sein Vertrauen und zeichnete ihn aus durch Übertragung der Aufsicht über die Purpurfärberei in Tyrus. Wir hörten ihn in der Kirche mit Geschick die Schriften erklären.
Nach Cyrill überkam Tyrannus das bischöfliche Amt in der Gemeinde der Antiochener. Unter seinem Episkopate erreichte die Bedrängung der Kirchen ihren Höhepunkt.
Die Kirche von Laodizea leitete nach Sokrates Eusebius, aus Alexandrien gebürtig. Anlaß zu seiner Auswanderung war die Angelegenheit mit Paulus. Seinetwegen war er nach Syrien gekommen und wurde durch die dort verhandelnden Theologen von der Rückkehr in die Heimat abgehalten. Er war nämlich unter unseren Zeitgenossen ein liebenswürdiges Muster an Gottseligkeit, wie sich leicht aus den oben3 erwähnten Worten des Dionysius erkennen läßt. Auf Eusebius folgte Anatolius, auf den Guten der Gute, wie man zu sagen pflegt. Auch er stammte aus Alexandrien und nahm infolge seiner Gelehrsamkeit und Erziehung und seiner Schulung in der griechischen Philosophie unter den angesehensten Männern unserer Zeit den ersten Rang ein. In Arithmetik und Geometrie, in Astronomie und ande- S. 364 ren Wissenschaften, Dialektik, Physik, Rhetorik hatte er es zur höchsten Vollkommenheit gebracht und wurde daher, wie berichtet wird, von den Bürgern Alexandriens gebeten, dort die Schule aristotelischer Richtung zu gründen. Man erzählt sich von ihm auch zahlreiche andere edle Taten anläßlich der Belagerung von Piruchium4 in Alexandrien, wo er einstimmig einer hervorragenden Stelle im Rat der Stadt gewürdigt ward. Beispielshalber will ich nur das Folgende anführen: Als den Belagerten — so erzählt man — der Weizen ausging, so daß ihnen der Hunger bereits unerträglicher wurde als der äußere Feind, ersann Anatolius, der unter ihnen weilte, folgenden Plan. Der eine Teil der Stadt kämpfte auf Seiten des römischen Heeres und war so von der Belagerung frei. In diesen unbelagerten Bezirken hielt sich Eusebius auf — er war noch hier, es war vor seiner Auswanderung nach Syrien —, dessen großer Ruhm und gefeierter Name bis zu den Ohren des römischen Feldherrn gekommen war. Ihn verständigte Anatolius durch einen Boten von den Opfern, die der Hunger während der Belagerung forderte. Auf diese Kunde hin erbat Eusebius vom römischen Feldherrn als besondere Gnade persönliche Sicherheit für die, welche aus freien Stücken vom Feinde übergehen würden. Die Bitte wurde gewährt, und er benachrichtigte davon Anatolius. Daraufhin berief dieser sofort eine Versammlung der Alexandriner ein und forderte zunächst alle auf, den Römern die Freundeshand zu reichen. Als er aber merkte, daß sie über diesen Vorschlag ungehalten waren, erklärte er: „Aber dem wenigstens, meine ich, werdet ihr doch kaum widersprechen, wenn ich euch rate, die Leute, die überflüssig und uns in nichts nütze sind, alte Frauen, Kinder und Greise, frei abziehen zu lassen, wohin sie wollen. Wozu denn sollen wir diese Menschen, die jeden Augenblick sterben werden, nutzlos bei uns behalten? Wozu die Verkrüppelten und körperlich Verstümmelten S. 365 dem Hunger preisgeben, da man doch nur Männer und Jünglinge ernähren und die notwendigen Lebensmittel nur den zur Verteidigung der Stadt Tauglichen zukommen lassen darf?“ Nachdem er durch solche Vorstellungen die Versammlung zu überzeugen gesucht, stand er als erster auf und gab seine Stimme dafür ab, daß man die ganze Schar der Kriegsuntauglichen, Männer wie Frauen, aus der Stadt entlasse, da sie, wenn sie verblieben und unnütz in der Stadt verweilten, hoffnungslos vom Hunger aufgerieben würden. Da alle übrigen Versammelten zustimmten, rettete er so fast die Gesamtzahl der Belagerten. Er traf Vorsorge, daß zuerst die Angehörigen der Kirche, dann aber auch die übrigen Bewohner der Stadt jeglichen Alters entweichen konnten, und nicht bloß jene, die unter die Bestimmung des Beschlusses fielen, sondern, hinter diese sich verschanzend, auch unzählige andere, die Frauenkleider anlegten und heimlich des Nachts unter seiner Beihilfe aus den Toren traten und dem römischen Lager zueilten. Hier nahm Eusebius alle wie ein Vater und Arzt auf und stellte sie, die unter der langen Belagerung gelitten, durch sorgfältige Pflege wieder her.
Zweier solcher Hirten wurde die Kirche von Laodizea unmittelbar nacheinander gewürdigt, die durch Gottes Fügung nach dem erwähnten Kriege aus der Stadt der Alexandriner dorthin übergesiedelt waren. Anatolius schrieb nicht sehr viele Bücher. Doch sind so viele auf uns gekommen, daß wir daraus seine Redegabe und große Gelehrsamkeit zu erkennen vermögen. Er legt darin vor allem seine Anschauungen über das Osterfest dar. Es dürfte sich empfehlen, hier folgendes daraus anzuführen:
Aus dem Osterkanon des Anatolius: „Er hat also im ersten Jahre den Neumond des ersten Monats, der der Anfang des ganzen neunzehnjährigen Zyklus ist, nach den Ägyptern am 26. Phamenoth, nach den Monaten der Mazedonier aber am 22. Dystros, wie die Römer sagen würden, elf Tage vor den Kalenden des April. S. 366 Die Sonne erscheint an dem erwähnten 26. Phamenoth nicht nur in das erste Zeichen des Tierkreises eingetreten, sondern bereits den vierten Tag ihre Bahn darin zurücklegend. Dieses Zeichen pflegt man erstes Zwölfteil, Tagundnachtgleiche, Anfang der Monate, Haupt des Tierkreises und Ausgang des Planetenlaufes zu nennen, das vorhergehende aber letzten Monat, zwölftes Zeichen, letztes Zwölfteil und Ende des Planetenlaufes. Wir behaupten daher, daß diejenigen, welche in dieses letzte Zwölfteil den ersten Monat verlegen und demgemäß den 14. Tag des Osterfestes berechnen, einem nicht unbedeutenden oder kleinen Irrtum verfallen. Diese Aufstellung stammt aber nicht von uns. Schon den alten Juden vor Christus war sie bekannt und wurde von ihnen aufs genaueste beobachtet. Man kann das aus Worten des Philo, des Josephus und des Musäus ersehen, und nicht allein aus diesen, sondern auch aus den noch älteren beiden Agathobulen, welche den Beinamen ‚Lehrer’ führen, und dem vortrefflichen Aristobul, der zu den Siebzig gehört, welche die heiligen und göttlichen Schriften der Hebräer für Ptolemäus Philadelphus und dessen Vater übersetzten, und der Erklärungen zu dem Gesetze des Moses den gleichen Königen widmete. In Erläuterung der Fragen in betreff des Buches Exodus sagen diese Männer, daß alle das Osterlamm in gleicher Weise nach der Frühlings-Tagundnachtgleiche in der Mitte des ersten Monats schlachten müßten. Dieser Termin aber sei gegeben, wenn die Sonne durch das erste Zeichen des Sonnen- oder, wie einige aus ihnen sich ausdrückten, des Tierkreises gehe. Aristobul5 setzt noch hinzu, daß am Osterfeste nicht nur die Sonne, sondern auch der Mond durch das Zeichen der Tagundnachtgleiche gehen müsse. Da es nämlich zwei Zeichen der Tagundnachtgleiche gibt, das eine im Frühjahr, das andere im Herbst, S. 367 und diese diametral einander gegenüberliegen, und da der Ostertag auf den 14. des Monats gegen Abend angesetzt ist, so wird der Mond die Stelle einnehmen, die der Sonne diametral gegenübersteht, wie man das bei den Vollmonden sehen kann. Es wird also die Sonne im Zeichen der Frühlings-Tagundnachtgleiche, der Mond aber notwendigerweise im Zeichen der Herbst-Tagundnachtgleiche stehen. Ich weiß, daß von jenen Männern noch zahlreiche andere Momente, teils Wahrscheinlichkeitsbeweise, teils schlagende Gründe, angeführt werden, womit sie darzutun suchen, daß das Fest des Pascha und der Ungesäuerten Brote auf jeden Fall nach der Tagundnachtgleiche stattfinden müsse. Doch ich unterlasse es, einen solchen Ballast an Beweisen für Menschen anzufordern, für welche die auf dem Gesetze des Moses liegende Hülle hinweggenommen ist, und die fürderhin nun mit unverhülltem Angesicht allzeit Christus und Christi Lehren und Leiden wie in einem Spiegel schauen.6 Daß aber der erste Monat bei den Hebräern um die Tagundnachtgleiche liege, ergeben auch die Lehren des Henochbuches.“7
Anatolius hinterließ auch Einführungen in die Arithmetik in ganzen zehn Abhandlungen8 und noch andere Proben seines Fleißes und seines reichen Wissens in göttlichen Dingen.9 Bischof Theoteknus von Cäsarea in Palästina hatte ihn zuerst zum Bischof geweiht mit dem Wunsche, ihn nach seinem Tode zum Nachfolger S. 368 in seiner Gemeinde zu bekommen. Kurze Zeit leiteten beide zusammen die gleiche Kirche. Als ihn aber die wegen Paulus zusammengetretene Synode nach Antiochien berief, wurde er bei der Durchreise durch Laodizea von den dortigen Brüdern festgehalten, da Eusebius eben entschlafen war.
Nach dem Hinscheiden des Anatolius wurde Stephanus als Bischof in der dortigen Gemeinde aufgestellt, der letzte vor der Verfolgung. Er wurde zwar wegen seiner philosophischen Kenntnisse und der sonstigen griechischen Gelehrsamkeit allgemein bewundert, doch besaß er für den göttlichen Glauben nicht die gleiche Begeisterung, wie der Verlauf der Verfolgung deutlich zeigte. Sie hatte bewiesen, daß er mehr ein versteckter und feiger und unmännlicher Mensch denn ein echter Philosoph war. Aber die Kirche sollte darob nicht zugrundegehen. Sie wurde wieder aufgerichtet durch einen Mann, den alsbald Gott selbst, der Erlöser aller, zum Bischof der dortigen Gemeinde bestimmt, durch Theodot, dessen Taten seinem eigenen Namen wie dem eines Bischofs entsprechen.10 Dieser besaß hervorragende Fähigkeiten in der Kunst der Körperheilung, aber auch die Gabe der Seelenpflege war ihm eigen, wie kaum einem andern, dank seiner Menschenfreundlichkeit, seiner lauteren Gesinnung, seines Mitfühlens und seiner Dienstwilligkeit gegen die, welche seiner Hilfe bedurften. Auch um die göttlichen Wissenschaften hatte er sich viel bemüht. Ein solcher Mann war Theodot.
In Cäsarea in Palästina folgte auf Theoteknus, der das bischöfliche Amt mit größtem Eifer verwaltet, Agapius. Auch von diesem wissen wir, daß er in unermüdlicher Arbeit treuestens für das ihm anvertraute Volk gesorgt und sich insbesondere aller Armen mit vollen Händen angenommen hat. Um diese Zeit lernten wir Pamphilus kennen, einen ausgezeichneten Menschen und in seiner Lebensführung wahren Philosophen, der in der dortigen S. 369 Gemeinde des Priesteramtes gewürdigt ward. Es wäre keine geringe Aufgabe, wollte man darlegen, wer dieser Mann gewesen und woher er gekommen. Einzelnes indes aus seinem Leben und der von ihm gegründeten Schule sowie seine Kämpfe bei verschiedenen Bekenntnissen während der Verfolgung und schließlich den Kranz des Martyriums, den er sich gewunden, haben wir in eigenem seiner Person gewidmeten Werke behandelt.11 Unter denen, die hier gelebt, war er sicherlich die bewundernswerteste Erscheinung.
An Männern von seltensten Eigenschaften kennen wir aus unseren Tagen Pierius, einen der alexandrinischen Presbyter, und Meletius, den Bischof der Kirchen im Pontus. Pierius12 hatte sich durch ein Leben äußerster Armut und seine philosophischen Kenntnisse einen Namen erworben. Er besaß erstaunliche Gewandtheit in der Erforschung und Erklärung der heiligen Schriften und im Reden vor versammelter Gemeinde. Meletius aber — die Biene Attikas nannten ihn die Gebildeten — entsprach dem Ideale eines in jeder Beziehung gelehrten Mannes. Es ist nicht möglich, die Kraft seiner Beredsamkeit gebührend zu bewundern. Doch dies, könnte man sagen, ist bei ihm ein Geschenk der Natur. Wer aber überböte weiterhin die Fülle seiner reichen Erfahrung und seiner Kenntnisse? Auf eine einzige Probe hin müßtest du gestehen, daß er der Kundigste und der Tüchtigste sei in allen Wissenszweigen. Auf gleicher Höhe steht sein durch Tugend ausgezeichnetes Leben. Als solchen Mann haben wir ihn während voller sieben Jahre, da er sich zur Zeit der Verfolgung in den Gegenden Palästinas als Flüchtling aufhielt, kennengelernt.In der Kirche von Jerusalem übernahm nach dem etwas weiter oben erwähnten Bischof Hymenäus Zabdas S. 370 das Hirtenamt. Nach dessen bald darauf erfolgtem Tode bestieg Hermon als letzter unter den Bischöfen vor der Verfolgung unserer Tage den bis heute dort aufbewahre ten Thron des Apostels.13 In Alexandrien folgte auf Maximus, der nach dem Tode des Dionysius achtzehn Jahre die bischöfliche Würde innegehabt, Theonas. Unter ihm stand in Alexandrien im Ansehen Achillas, der zugleich mit Pierius des Priesteramtes gewürdigt und mit der Leitung der Schule des heiligen Glaubens betraut ward. Er offenbarte wie keiner seltenstes philosophisches Streben und echte Art evangelischen Wandels. Nach Theonas, der neunzehn Jahre treu gedient, folgte Petrus auf dem bischöflichen Stuhle zu Alexandrien, auch er eine hervorragende Zierde für volle zwölf Jahre. Davon leitete er die Kirche vor der Verfolgung nicht ganz drei Jahre. Die noch übrige Zeit seines Lebens widmete er sich strengerer Askese und sorgte dabei offen für das gemeinsame Wohl der Kirchen. Dafür wurde er im neunten Jahre der Verfolgung enthauptet und so mit der Krone des Martyriums geschmückt.14
Nachdem wir in diesen Büchern den Gegenstand der Bischofsreihen, von der Geburt unseres Erlösers bis zur Zerstörung der Bethäuser über 305 Jahre sich erstreckend, umrissen haben, lasset uns im Anschluß daran zur Kenntnis der Nachwelt die Größe und Art der Kämpfe derer niederschreiben, die in unsern Tagen für die Frömmigkeit männlich gestritten. S. 371
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Eutychianus regierte tatsächlich über acht Jahre. „Um den Fehler (bezügl. der Regierung des Xystus) einigermaßen wegzuschaffen, hat Eutychianus (Anfang 275—7. Dez. 283), dessen Amtsdauer im liberianischen Katalog im wesentlichen richtig mit 8 Jahren, 11 Monaten, 3 Tagen angegeben ist, nicht ganz zehn Monate erhalten“ (Schwartz, CCXXVIII f.). ↩
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Gaius regierte nicht 15 Jahre, sondern vom 17. Dez. 283 bis 22. April 296, d. i. 12 Jahre, 4 Monate, 7 Tage, wie der liberianische Katalog angibt. — Bezüglich der Regierung von Eutychianus und Gaius vgl. C. H. Turner, „The papal chronology in the third Century”, in Journal of Theological Studies 17 (1916), S. 350. ↩
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Oben VII 11 (S. 335). ↩
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= Stadtteil von Alexandrien. ↩
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Zwei weitere Fragmente der erwähnten Schrift des Aristobul werden von Eusebius angeführt in „Evang. Vorbereitung“ VIII 10 und XIII 12. ↩
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Vgl. 2 Kor. 3, 15 f, 18. ↩
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Henoch 72 f. (E. Kautzsch, „Die Apokryphen und Pseudepigraphen des Alten Test.“ II2 S. 278—280). Vgl. E. Schwartz, „Christliche und jüdische Ostertafeln“ (Abhandlungen der Gesellsch. der Wiss. zu Göttingen, Philol. hist. KL, N.F. 8f 6, Berlin 1905), S. 104ff. — Das von Eusebius überlieferte Fragment aus Anatolius findet sich in der Übersetzung des Rufinus größtenteils auch in dem lateinischen Liber Anatolii de ratione paschali, einer auf den britischen Inseln im 6. Jahrhundert entstandenen Fälschung. ↩
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Diese Schrift scheint bruchstückweise noch vorzuliegen. ↩
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Die theologischen Schriften sind spurlos zugrundegegangen. ↩
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Theodot = „von Gott geschenkt“. ↩
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Die drei Bücher zählende Biographie des Pamphilus ist der Zeit zum Opfer gefallen. ↩
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Pierius, „der jüngere Origenes“ genannt, war Lehrer des Pamphilus. ↩
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Vgl. oben VII 19 (S. 340). ↩
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Die ursprüngliche, nur sieben Bücher umfassende Ausgabe der Kirchengeschichte des Eusebius hatte hier abgeschlossen. ↩