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Histoire ecclésiastique
CHAPITRE II : CE QUE LES JUIFS EURENT A SOUFFRIR SOUS CET EMPEREUR
[1] L'enseignement de notre Sauveur et l'Église florissaient et progressaient de jour en jour, tandis que la situation malheureuse des Juifs allait de mal en pis. Déjà vers la dix-huitième année du règne de Trajan [115], 371 une nouvelle sédition en fit de nouveau périr un nombre très considérable. [2] A Alexandrie et dans tout le reste de l'Egypte, ainsi qu'à Cyrène, ils furent emportés par un violent esprit de révolte et ils se soulevèrent contre les Grecs qui vivaient avec eux. La rébellion devint grande, et l'année suivante une guerre affreuse s'alluma. Lupus était alors gouverneur de toute l'Egypte.1 [3] II arriva que les Juifs au premier engagement eurent l'avantage sur les Grecs ; mais ceux-ci s'enfuirent à Alexandrie, se mirent à donner la chasse aux Israélites et les tuèrent. Les Juifs de Cyrène ainsi privés du secours qu'ils en avaient espéré, se mirent à piller le pays d'Egypte et à dévaster les nomes qui s'y trouvent. Ils avaient pour chef Lucua. L'empereur envoya contre eux Marcius Turbo avec de l'infanterie, des vaisseaux et de la cavalerie.2 [4] Ce général leur livra de nombreux combats dans une guerre pénible qui dura longtemps ; il tua un nombre très grand, non seulement des Juifs de Cyrène, mais encore de ceux d'Egypte qui s'étaient portés au secours de leur chef Lucua.
[5] Trajan soupçonna les Juifs de Mésopotamie de vouloir pareillement attaquer les habitants de ce pays, aussi donna-t-il l'ordre à Lusius Quietus d'en purger la province. Celui-ci dirigea donc une expédition contre eux et en fit grand massacre. A la suite de ce succès, il fut nommé par l'empereur gouverneur de Judée. Les écrivains grecs qui ont raconté les événements de cette 373 époque nous rapportent également ceux-là dans les termes qu'on vient de lire.3
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M. Rutilius Lupus. Sur ces soulèvements des Juifs, voy. SCHUERER, Geschichte des jüdischen Volkes, t. I, p. 661 suiv. ↩
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DION CASSIUS, LXVIII, XXXII, appelle le chef des révoltés André. — Marcius Turbo, probablement successeur de Rutilius dans la préfecture d'Egypte (cf. SPARTIEN, Hadr., vii), avant l'arrivée de Rammius Martialis dans ce poste au commencement de 118. ↩
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Λουκίω mss., syr., RUF. ; Κυήτω A (c'e.-à-d. Quieto), Κούντω BD, κοίντω EMR; Quieto, RUF. ; syr. La forme véritable est attestée par SPARTIEN, Hadr., ν : Lusium Quietum ; DION, LXVIII, 32; THIEMISTIUS, Or., XVI, ed. HARDUIN, p. 205 A. Il fut envoyé en Judée après son consulat (115) comme légat consulaire. ↩
Edition
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Ἐκκλησιαστικὴ ἱστορία
Β Ὁποῖα Ἰουδαῖοι κατ' αὐτὸν πεπόνθασιν.
Καὶ τὰ μὲν τῆς τοῦ σωτῆρος ἡμῶν διδασκαλίας τε καὶ ἐκκλησίας ὁσημέραι ἀνθοῦντα ἐπὶ μεῖζον ἐχώρει προκοπῆς, τὰ δὲ τῆς Ἰουδαίων συμφορᾶς κακοῖς ἐπαλλήλοις ἤκμαζεν. ἤδη γοῦν τοῦ αὐτοκράτορος εἰς ἐνιαυτὸν ὀκτωκαιδέκατον ἐλαύνοντος, αὖθις Ἰουδαίων κίνησις ἐπαναστᾶσα πάμπολυ πλῆθος αὐτῶν [4.2.2] διαφθείρει. ἔν τε γὰρ Ἀλεξανδρείαι καὶ τῆι λοιπῆι Αἰγύπτωι καὶ προσέτι κατὰ Κυρήνην, ὥσπερ ὑπὸ πνεύματος δεινοῦ τινος καὶ στασιώδους ἀναρριπισθέντες, ὥρμηντο πρὸς τοὺς συνοίκους Ἕλληνας στασιάζειν, αὐξήσαντές τε εἰς μέγα τὴν στάσιν, τῶι ἐπιόντι ἐνιαυτῶι πόλεμον οὐ σμικρὸν συνῆψαν, ἡγουμένου τηνι[4.2.3]καῦτα Λούπου τῆς ἁπάσης Αἰγύπτου. καὶ δὴ ἐν τῆι πρώτηι συμβολῆι ἐπικρατῆσαι αὐτοὺς συνέβη τῶν Ἑλλήνων· οἳ καὶ καταφυγόντες εἰς τὴν Ἀλεξάνδρειαν τοὺς ἐν τῆι πόλει Ἰουδαίους ἐζώγρησάν τε καὶ ἀπέκτειναν, τῆς δὲ παρὰ τούτων συμμαχίας ἀποτυχόντες οἱ κατὰ Κυρήνην τὴν χώραν τῆς Αἰγύπτου λεηλατοῦντες καὶ τοὺς ἐν αὐτῆι νομοὺς φθείροντες διετέλουν, ἡγουμένου αὐτῶν Λουκούα· ἐφ' οὓς ὁ αὐτοκράτωρ ἔπεμψεν Μάρκιον Τούρβωνα σὺν δυνάμει πεζῆι τε καὶ ναυτικῆι, ἔτι δὲ καὶ ἱππικῆι. [4.2.4] ὃ δὲ πολλαῖς μάχαις οὐκ ὀλίγωι τε χρόνωι τὸν πρὸς αὐτοὺς διαπονήσας πόλεμον, πολλὰς μυριάδας Ἰουδαίων, οὐ μόνον τῶν ἀπὸ Κυρήνης, ἀλλὰ καὶ τῶν ἀπ' Αἰγύπτου συναιρομένων Λου[4.2.5.1]κούαι τῶι βασιλεῖ αὐτῶν, ἀναιρεῖ. ὁ δὲ αὐτοκράτωρ ὑποπτεύσας [4.2.5.2] καὶ τοὺς ἐν Μεσοποταμίαι Ἰουδαίους ἐπιθήσεσθαι τοῖς αὐτόθι, Λουσίωι Κυήτωι προσέταξεν ἐκκαθᾶραι τῆς ἐπαρχίας αὐτούς. ὃς καὶ παραταξάμενος, πάμπολυ πλῆθος τῶν αὐτόθι φονεύει, ἐφ' ὧι κατορθώματι Ἰουδαίας ἡγεμὼν ὑπὸ τοῦ αὐτοκράτορος ἀνεδείχθη. ταῦτα καὶ Ἑλλήνων οἱ τὰ κατὰ τοὺς αὐτοὺς χρόνους γραφῆι παραδόντες αὐτοῖς ἱστόρησαν ῥήμασιν.