CHAPITRE III : LES EPITRES DES APOTRES
[1] Une seule épître de Pierre, celle qu'on appelle la première, est incontestée. Les anciens presbytres s'en sont servis dans leurs écrits comme d'un document indiscuté. Quand à celle qu'on présente comme la seconde, nous avons appris qu'elle n'était pas testamentaire; mais parce qu'elle a paru utile à beaucoup, on l'a traitée avec respect ainsi que les autres écritures. [2] Pour ce qui est des Actes qui portent son nom, de l'Évangile qu'on lui attribue, de ce qu'on appelle sa Prédication et son Apocalypse, nous savons qu'ils n'ont absolument pas été transmis parmi les écrits catholiques, et qu'aucun écrivain ecclésiastique ancien ou contemporain ne s'est servi de témoignages puisés en eux.
[3] Dans la suite de cette histoire, je ferai œuvre utile en mentionnant, avec les successions, ceux des écrivains ecclésiastiques qui se sont servis en leur temps des écrits contestés, de quels écrits ils se sont servis, ce qui est dit par eux, soit des écritures testamentaires et reconnues, soit de celles qui ne le sont pas. [4] Mais de celles qui portent le nom de Pierre, dont je ne connais quune seule, authentique et admise par les presbytres anciens, voilà tout ce qui est à dire.
[5] Pour les quatorze épîtres de Paul, au contraire, leur cas est clair et évident; que certains cependant rejettent l'épître aux Hébreux, disant que l'Église de Rome nie qu'elle soit de Paul, il serait injuste de le méconnaître. J'exposerai du reste en son temps ce qu'on en disait avant nous. Quant aux Actes qui portent son nom, je ne les ai pas reçus parmi les ceuvres incontestées.
[6] Comme le même apôtre dans les salutations de la fin de l'épître aux Romains fait mention, entre autres, d'Hermas, on dit que le petit livre du Pasteur est de lui ; il est vrai que quelques-uns aussi le contestent et ne rangent pas cet écrit parmi les authentiques : d'autres pourtant estiment qu'il est très nécessaire à ceux surtout qui ont besoin d'une introduction élémentaire. Du reste, nous savons qu'on le lit publiquement dans des églises, et j'ai constaté que certains des écrivains les plus anciens s'en sont servis.
[7] Voilà exposé ce qui concerne les livres divins incontestés et ceux qui ne sont pas reconnus par tous,1
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Sur ce chapitre, voy. A. LOISY, Hist. du canon du nouveau Testament (Paris, 1891), p. 156. ↩