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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
5.
Avez-vous remarqué dans ces paroles une raison de confiance, capable de rassurer les coeurs les plus abattus, et de leur faire concevoir de meilleures espérances? Car Jésus-Christ nous y montre l’amour excessif que Dieu a pour nous en nous le représentant comme notre « père, » au lieu qu’auparavant il nous l’avait représenté comme le Créateur de notre âme et de notre corps. Néanmoins, quoi qu’il dise ici du grand amour de Dieu envers nous, il n’en découvre pas encore la plus grande preuve et le principal effet, qui est son incarnation et sa présence visible. Car, comment Celui qui a livré pour nous son Fils à la mort, ne nous donnera-t-il pas tout le reste? Aussi Jésus-Christ n’avait pas encore été crucifié, et il ne pouvait pas nous en parler. Mais saint Paul le fait lorsqu’il dit: « Comment celui qui n’a pas épargné son Fils unique, mais qui l’a livré pour nous tous, ne « nous donnera-t-il pas avec lui toutes choses? » (Rom. VIII, 32.) Le Sauveur, cependant, ne parle point encore d’un si grand bienfait, mais seulement de faveurs plus sensibles et plus proportionnées à l’esprit des hommes.
Il nous apprend ensuite ces deux choses très importantes, que nous ne devons pas nous confier uniquement dans nos prières, sans les accompagner de nos bonnes oeuvres et de nos efforts; et que nous ne devons pas non plus nous appuyer entièrement sur notre travail et sur nos efforts, mais y joindre la prière, et implorer sans cesse le secours de Dieu. li nous commande continuellement d’allier ces deux choses ensemble. C’est pourquoi, après avoir donné beaucoup d’avis importants à ses disciples, il les exhorte à la prière dont il leur trace le modèle; et après leur avoir enseigné à prier, il leur donne encore de nouveaux avis pour leur conduite. Puis il retourne encore à la nécessité d’une prière continuelle en disant:
« Demandez, cherchez et frappez, » et il revient encore une fois à la nécessite du zèle et des efforts vertueux. « Faites donc à autrui ce que vous voulez que l’on vous fasse; car c’est toute la loi et les Prophètes (12). » II dit ici comme en abrégé tout ce qu’il a dit auparavant, et il montre que la vertu peut se réduire à peu de paroles très aisées et très intelligibles à tout le monde. Il ne dit pas simplement: Faites à autrui, mais: « Faites donc à autrui.» Ce n’est pas sans raison qu’il met ce mot « donc; » c’est comme s’il disait : Si vous désirez d’être exaucé, outre les autres avis que je vous ai déjà donnés, pratiquez encore celui-ci: « Faites à autrui ce que vous voulez que l’on vous fasse. » Jésus-Christ pouvait-il marquer plus clairement combien il est nécessaire que nous accompagnions nos prières de nos bonnes oeuvres et de notre vigilance? Il ne dit pas : Tout ce que vous voulez que Dieu fasse pour vous, faites-le vous-même pour vos frères, afin que vous ne veniez pas dire: Comment cela se peut-il faire? Il est Dieu; et moi je suis homme. Mais il dit : Agissez envers vos frères comme vous voulez que vos frères, qui sont hommes comme vous, agissent envers vous. Qu’y a-t-il de plus doux et de plus juste que ce précepte? Aussi il en fait voir l’excellence avant même que de parler de la récompense qui devait suivre. « C’est là toute la loi et les Prophètes. » On voit clairement par ces paroles que la vertu est conforme à la nature même: que nous avons au dedans de nous un maître qui nous apprend ce que nous devons faire; et qu’ainsi nous ne pouvons nous excuser sur notre ignorance.
«Entrez par la porte étroite, parce que la porte de la perdition est large, et le chemin (195) qui y mène est spacieux, et il y en a beaucoup qui marchent par ce chemin (13). Que la porte de la vie est petite, et que le chemin qui y mène est étroit, et qu’il y en a peu qui « le trouvent (14)! » Cependant Jésus-Christ dit dans la suite : « Mon joug est agréable, et mon fardeau est léger (Matth. II, 30), » et il a donné à entendre la même chose dans ce qui précède : Comment donc, dit-il ici, que cette porte est « petite, » et que ce chemin est « étroit?» Mais si vous pesez exactement ses paroles, vous reconnaîtrez, mes frères, qu’ici même il marque clairement que sa voie, quoiqu’étroite, ne laisse pas d’être douce et aisée. Vous demandez comment une voie si étroite, et une porte si petite peut être aisée. C’est parce que ce n’est qu’une « porte. » C’est parce que ce n’est qu’une « voie; » de même que l’autre, quoique large et spacieuse, n’est aussi qu’une voie et qu’une porte. Car rien n’est stable ni permanent dans l’une et dans l’autre. Tout y passe également, et les biens de l’une disparaissent aussi vite que les maux de l’autre. Mais ce n’est pas cela seul qui nous rend le chemin de la vertu doux et agréable. C’est encore et surtout le terme auquel il aboutit. Ce qui excite et encourage davantage ceux qui s’y exercent, ce n’est pas seulement que ces peines et ces travaux ne font que passer; mais qu’ils se terminent très heureusement à une vie qui n’a point de fin. Ainsi la courte durée des travaux, l’éternité des couronnes, ceux-là conduisant à celles-ci, celles-ci succédant à ceux-là, voilà de quoi procurer la plus grande consolation.
C’est ainsi que saint Paul appelait l’affliction « légère, » non en la regardant en elle-même, mais en la considérant dans la disposition de ceux qui la souffrent, et par rapport aux biens -à venir: « Car le moment si court, » dit-il, « des légères afflictions de cette vie produit en nous le poids éternel d’une gloire incomparable, ne considérant point les choses visibles, mais les invisibles. » (II Cor. XIV.) Si tout paraît doux et léger aux hommes, les flots au pilote, la mort et les blessures aux soldats, la rigueur de l’hiver aux laboureurs, et les plus rudes coups aux athlètes, à cause de la récompense qu’ils espèrent, quoique si vaine et si périssable : combien plus le ciel qu’on nous promet, et ces biens ineffables qui y sont, nous doivent-ils rendre comme insensibles aux maux de ce monde? Si après cela quelqu’un croit encore que cette voie soit laborieuse, ce n’est pas qu’elle soit pénible en effet, mais c’est qu’on manque de courage.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
5.
Siehst du jetzt, wie vorzüglich dieser Vergleich des Herrn ist, und ganz geeignet, auch den Mutlosesten wieder zu edlen Hoffnungen aufzurichten? Hier hat er also seine Güte mit der von Vätern verglichen; im vorausgehenden hat er seinen Beweis von den besten seiner Gaben hergeleitet, der Seele und dem Leib. Nirgends kommt er dagegen auf den höchsten Erweis seiner Liebe zu sprechen, nirgends redet er von seiner eigenen Ankunft unter den Menschen. Denn, wie sollte der, der so bereitwillig seinen Sohn zum Schlachtopfer gegeben, uns nicht alle Gnaden gewähren? Doch war dies Opfer damals noch nicht vollzogen. Der hl. Paulus hingegen führt es an mit den Worten: „Wie wird derjenige, der den eigenen Sohn nicht geschont hat, uns nicht zugleich mit ihm alle Gnaden verleihen“1 . Christus selbst hingegen entnimmt seine Vergleiche im Verkehr mit den Juden zunächst noch den menschlichen Verhältnissen. So hat er also gezeigt, dass man nicht auf das Gebet vertrauen dürfe, wenn wir nicht auch unsererseits unsere Pflicht tun, und dass selbst die Eifrigen nicht bloß auf den eigenen Eifer bauen, sondern die Hilfe von oben erflehen und doch zugleich das tun sollen, was an ihnen liegt. Auf diese beiden Dinge macht er denn auch unablässig aufmerksam. So lehrte er nach oftmaligen Ermahnungen die Jünger beten, und nachdem er sie beten gelehrt, ermahnt er sie wieder zum Handeln. Dann kommt er nochmals auf die Pflicht des unablässigen Gebetes zurück und sagt: Betet, suchet, klopfet an2 . Daraufhin ermahnt er sie wieder, auch selbst Eifer zu zeigen.
V.12: „Also“, sagt er, „alles, was ihr wollt, dass euch die Menschen tun, das sollt auch ihr ihnen tun.“
Damit hat er, in kurzen Worten zusammengefasst, gezeigt, dass die Tugendlehre einfach, leicht und für alle verständlich ist. Auch sagt er nicht bloß: „alles, was ihr wollt“, sondern:„alles also, was ihr wollt“. Dieses „also“ fügt er nicht umsonst hinzu, sondern er wollte damit andeuten: Wenn ihr erhört werden wollt, so tut außer dem, was ich schon gesagt habe, auch dies noch. Was ist aber dies? „Alles, was ihr wollt, dass euch die Menschen tun.“ Siehst du, wie der Herr auch hier wieder zeigte, dass man nicht bloß beten, sondern auch einen tadellosen Lebenswandel führen müsse? Auch sagte er nicht: was immer du willst, dass Gott dir tue, das tu auch deinem Nächsten; sonst könntest du sagen: wie ist dies aber möglich? Er ist Gott, und ich bin ein Mensch! Nein, er sagte: Was immer du willst, dass dein Mitknecht dir tue, das tue auch du deinem Nächsten. Was ist wohl leichter als dies? und was gerechter? Dann fügte der Herr außer dem verheißenen Lohn auch noch ein großes Lob hinzu: „Denn das begreift Gesetz und Propheten in sich." Daraus geht klar hervor, dass die Übung der Tugend schon in unserer Natur liegt, dass wir alle schon gleichsam von Haus aus wissen, was wir zu tun haben, und dass wir uns niemals mit Unwissenheit entschuldigen können.
V.13: „Tretet ein durch die enge Pforte; denn weit ist das Tor und breit der Weg, der zum Verderben führt, und viele sind's, die durch dieses eintreten.
V.14: Und eng ist das Tor und rauh der Weg, der zum Leben führt, und wenige sind es, die ihn finden.“
Im Folgenden sagt dann Christus noch: „Mein Joch ist süß und meine Bürde ist leicht“3 . Auch in den unmittelbar vorausgehenden Worten hat er denselben Gedanken angedeutet. Wie kommt es also, dass er hier sagt, das Tor sei eng und der Weg rauh? Indes, wenn du genau zusiehst, so zeigt er auch hier, dass derselbe S. d322 gar leicht sei, bequem und angenehm. Wie kann aber der enge und rauhe Weg leicht sein, fragst du? Eben weil es ein Weg ist und ein Durchgangstor; wie es sich denn auch auf der anderen Seite nur um einen Weg handelt und um ein Tor, wenn sie auch weit sind und breit. Von all dem hat aber nichts dauernden Bestand, alles geht vorbei, die Leiden so gut wie die Freuden des Lebens. Aber nicht bloß aus diesem Grunde ist das Tugendleben leicht, es wird auch noch mehr erleichtert durch den Zweck und das Ziel, worauf es hingeordnet ist. Denn nicht allein, dass die Mühen und Beschwerden vorübergehen, sondern auch, dass sie zu einem guten Ende führen4 , ist wohl geeignet die Kämpfenden zu trösten. Also sowohl die Vergänglichkeit der Leiden, wie auch die ewige Dauer des Lohnes, sowie der Umstand, dass die Leiden vorausgehen und der Lohn nachfolgt, kann einen ungemein großen Trost im Leiden gewähren. Deshalb sagt auch der hl. Paulus, die Trübsal sei leicht, nicht weil die Sache an sich leicht wäre, sondern weil die5 Streiter die Trübsal freiwillig auf sich nehmen und ihre Hoffnung auf den Himmel setzen. „Denn“, sagt Paulus, „eine leichte Trübsal bewirkt ewig dauernde, schwerwiegende Verherrlichung, wenn wir nämlich nicht auf das Irdische, Sichtbare blicken, sondern auf das Himmlische, Unsichtbare“6 . Wenn die Wogen und Meere den Seeleuten, Tod und Wunden den Soldaten, Winter und Frost dem Landmann, heftige Stöße den Faustkämpfern ganz leicht und erträglich vorkommen, weil sie auf einen Lohn hoffen, der doch vergänglich ist und verschwindet, so wird um so mehr da niemand der gegenwärtigen Leiden achten, wo der Himmel als Preis gesetzt ist, mit der unaussprechlichen Seligkeit und dem unvergänglichen Siegeskranz.