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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
1.
Quelle différence y a-t-il entre cette parabole et la précédente? Dans la précédente Jésus-Christ a en vue les inattentifs, les négligents, ceux qui ne reçoivent même pas la semence de la parole sainte : dans celle-ci, il marque les erreurs et les assemblées des hérétiques. Il veut prévenir le trouble où ses disciples pourraient tomber à l’apparition des hérésies, et il leur prédit qu’il en arriverait, après qu’il leur a appris pourquoi il leur parlait en paraboles. Il leur montre dans la parabole précédente que les Juifs ne recevaient pas sa parole; et dans celle-ci qu’ils recevraient même les séducteurs et les corrupteurs de sa vérité.
C’est l’artifice ordinaire du démon de mêler le mensonge avec la vérité, afin que sous le masque de la vraisemblance, l’erreur passe pour la vérité même, et qu’elle trompe ceux qui sont faciles à séduire. C’est pourquoi Jésus-Christ ne marque point dans cette semence de l’ennemi, d’autre mauvais grain que l’ivraie qui est fort semblable au froment. Jésus-Christ nous apprend ensuite l’occasion que le démon prend pour surprendre les âmes.
« Pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint, sema de l’ivraie parmi le bon grain, et s’en alla (25). » Ces paroles font voir à quel danger sont exposés les prélats, à qui l’on a particulièrement confié la garde du champ de l’Eglise, et non-seulement les prélats, mais tous les fidèles.
Jésus-Christ marque encore ici que l’erreur, ne paraît qu’après l’établissement de la vérité; comme l’expérience nous l’a fait assez connaître. Les faux prophètes n’ont paru qu’après les vrais prophètes, les faux apôtres qu’après les apôtres véritables, et l’Antéchrist ne doit paraître qu’après Jésus-Christ. Car si le démon ne voyait, ou ce qu’il doit imiter, ou à qui il doit dresser des piéges, il ne saurait pas même par quelle voie il nous pourrait nuire. Mais quand une fois il a vu que cette semence divine de Jésus-Christ fructifiait dans les âmes, que les uns rendaient « cent » pour un les autres « soixante, » et les autres « trente; » qu’il ne pouvait ni arracher ce qui était enraciné trop profondément, ni l’étouffer, ni le brûler, il tente ‘une autre voie, et il mêle le mauvais grain avec le bon, pour confondre ainsi l’un avec l’autre.
Quelle différence, me direz-vous, y a-t-il entre ceux « qui dorment » et ceux qui sont figurés « par le chemin » dans la parabole précédente? Il y a cette différence que dans les autres la semence est enlevée tout d’abord avant même que le démon lui ait laissé prendre racine; au lieu qu’il a besoin dans ceux-ci d’un artifice particulier, pour rendre le grain inutile, après même qu’il a pris racine, et qu’il a poussé. Jésus-Christ nous avertit ainsi de veiller sur nous, et de nous tenir sur nos gardes: Quand vous auriez, nous dit-il, (360) évité tous les malheurs qui sont marqués dans la première parabole, vous ne seriez pas encore en sûreté. Comme vous y voyez la semence se perdre, ou par « le chemin », ou par « les pierres », ou par les « épines ; elle se perd ici « par le sommeil. » C’est ce qui nous oblige à vivre dans une vigilance continuelle. C’est pourquoi Jésus-Christ dit ailleurs : « Celui-là sera sauvé qui persévérera jusqu’à la fin. » (Matth. X, 22.)
Ce malheur que Jésus-Christ prédit ici est arrivé dès le commencement de l’Eglise. Plusieurs de ceux qui étaient alors dans les charges ecclésiastiques introduisaient dans l’Eglise des hommes corrompus, et des hérésiarques cachés, et donnaient par là une grande facilité au démon pour surprendre les fidèles. Car une fois qu’il a semé ce mauvais grain dans le champ de l’Eglise, le démon a beau jeu pour tout perdre.
Mais vous me direz: Comment peut-on s’empêcher de dormir? On ne le peut pas s’il s’agit du sommeil du corps; mais on peut s’empêcher de tomber dans celui de l’âme. C’est pourquoi saint Paul disait : « Veillez, demeurez fermes dans la foi. » (I Cor. XVI, 13.)
Jésus-Christ nous représente ce travail du démon non-seulement comme une oeuvre de malice, mais encore comme une superfétation. Car après que le champ a été bien cultivé, et qu’on y a mis de bonne semence, lorsqu’il n’y manque plus rien, c’est alors qu’il y vient sursemer l’ivraie. C’est proprement ce pie font les hérétiques , qui en répandant leur poison n’ont point d’autre but que la vaine gloire. Jésus-Christ marque encore mieux par ce qui suit, toutes les intrigues et tous les artifices de ces hommes dangereux.
« L’herbe donc ayant poussé et étant montée si en épi, l’ivraie commença aussi à paraître (26). » C’est la conduite que gardent les hérétiques. Ils se cachent avec soin au commencement; mais après qu’ils sont devenus plus hardis, et que quelqu’un les appuie et leur donne du crédit, ils publient alors leurs dogmes impies.
« Alors les serviteurs du père de famille lui vinrent dire : Seigneur n’avez-vous pas semé
si de bon grain dans votre champ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie (27)? Il leur répondit: c’est mon ennemi qui a fait cela. Ses serviteurs lui dirent : voulez-vous que nous allions l’arracher (28)? Non, leur répondit-il, de peur qu’en cueillant l’ivraie vous ne « déraciniez aussi tout ensemble le bon grain (29). » Pourquoi Jésus-Christ nous marque-t-il que ces serviteurs font ce rapport à leur maître, sinon pour nous apprendre par la réponse de ce père de famille qu’il ne faut point tuer les hérétiques? Il appelle le démon « un homme ennemi, » à cause du mal qu’il fait aux hommes. C’est nous qu’il attaque par tous ses efforts, et néanmoins l’origine de cette guerre irréconciliable qu’il nous fait, n’est pas tant l’aversion qu’il a pour nous, que la haine qu’il a conçue contre Dieu. Et nous voyons, mes frères, par le soin que Dieu prend de nous défendre d’un tel ennemi, que Dieu nous aime plus que nous ne nous aimons nous-mêmes. Mais considérez encore la malice du démon. Il ne sème point cette semence de mort avant la semence de la vie, parce qu’il n’aurait rien eu à perdre. Mais aussitôt que le champ a été semé, il s’efforce de ruiner en un moment tous les travaux du divin laboureur, tant il se déclare en toutes choses l’ennemi de Dieu! Considérez aussi l’affection de ces serviteurs envers leur maître. Aussitôt qu’ils aperçoivent cette ivraie, ils pensent à l’arracher. Leur zèle, quoi’qu’un peu trop indiscret, témoigne le grand soin qu’ils avaient de la bonne semence, et montre que leur unique but était non de faire punir l’ennemi, mais de prévenir la perte du bon grain. Ils ne cherchent que les moyens de remédier à un si grand mal.
Ils ne s’appuient pas même sur leur propre sentiment. Ils consultent la sagesse de leur maître : « Voulez-vous? » lui disent-ils; mais il le leur défend et leur dit: « Non, de peur qu’en cueillant l’ivraie, vous ne déraciniez «aussi tout ensemble le bon grain. » II leur parle de la sorte pour empêcher ainsi les guerres, les meurtres et l’effusion de sang. Car il ne faut point tuer les hérétiques, puisque ce serait remplir toute la terre de guerres et de meurtres. Il leur défend ces violences pour deux raisons; la première, parce qu’en voulant arracher l’ivraie on pourrait aussi nuire au froment; et l’autre parce que tôt ou tard les hérétiques seront punis, s’ils ne se convertissent de leur erreur. Si vous voulez donc qu’ils soient châtiés sans qu’ils nuisent au bon grain, attendez le temps que Dieu a marqué pour en faire justice.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
1.
V.24: „Noch ein anderes Gleichnis trug er ihnen vor, indem er sprach: Das Himmelreich ist gleich einem Sämann, der guten Samen auf seinem Acker ausstreut.
V.25: Während aber die Menschen schliefen, kam sein Feind und säte Unkraut unter den Weizen, und ging fort.
V.26: Als aber die Saat aufging und Frucht brachte, da erschien auch das Unkraut.
V.27: Da gingen die Knecht hin zum Herrn des Hauses und sagten zu ihm: Herr, hast du nicht guten Samen auf Deinen Acker ausgestreut, woher hat er also das Unkreut?
V.28: Er aber antwortete ihnen: Der Feind des Menschen hat dies getan. Die Knechte aber sagten zu ihm: Willst du also, dass wir hingehen und es sammeln?
V.29; Er aber antwortete: Nein, damit ihr nicht etwa beim Sammeln des Unkrautes zugleich auch den Weizen mit ausreißet.
V.30: Lasset darum beides wachsen bis zur Ernte.“
Welches ist der Unterschied zwischen diesem und dem vorausgehenden Gleichnis? In dem früheren sprach Jesus von denen, die überhaupt nicht auf ihn acht hatten, sondern ihn stehen ließen und den Samen wegwarfen. Hier spricht er dagegen von dem Vorgehen der Häretiker. Damit nämlich die Jünger auch darob nicht in Verwirrung kämen, so sagt er ihnen auch das voraus, nachdem er ihnen zuvor erklärt hatte, weshalb er in Gleichnissen rede. Im ersten Gleichnis sagt der Herr, sie hätten den Samen nicht aufgenommen; in diesem, sie hätten auch Unkraut mit aufgenommen. Auch das gehört ja zur Taktik des Teufels, neben der Wahrheit stets auch den Irrtum mit einzuschmuggeln und diesen der Wahrheit möglichst ähnlich zu färben, um so die S. d654 Einfältigen leicht zu betören. Deshalb nennt der Herr des Teufels Aussaat nicht einen anderen Samen, sondern Zizanien-Unkraut, das dem Getreide in etwa ähnlich sieht.
Dann gibt er auch die näheren Umstände seiner Hinterlist an. Er sagt: „Während die Menschen schliefen.“ Darnach befinden sich die Vorsteher in nicht geringer Gefahr, da ja ihnen vor allem die Bewachung des Ackers anvertraut ist, aber nicht bloß die Vorgesetzten, sondern auch die Untergebenen. Er gibt außerdem auch zu verstehen, dass der Irrtum erst nach der Wahrheit komme, was ja auch durch die geschichtlichen Tatsachen bestätigt wird. So kamen erst nach den Propheten die Pseudopropheten, und nach den Aposteln die Pseudoapostel; so kommt auch nach Christus der Antichrist. Wenn nämlich der Teufel nicht vorhersähe, was er nachäffen, wem er nachstellen sollte, so würde er auch nichts tun, und nichts wissen. Da er also auch hier sah, dass der eine hundertfältige Frucht bringe, ein anderer sechzigfältige, ein anderer dreißigfältige, so schlägt er hinfort einen anderen Weg ein. Da er das nicht auszurotten vermochte, was einmal Wurzel gefasst hatte, es auch nicht ersticken oder verbrennen konnte, so sucht er ihm auf andere Weise durch Betrug beizukommen, indem er von dem Seinigen dazwischen streut. Worin unterscheiden sich aber die Schlafenden von denen, bei welchem der Same auf den Weg fiel? Darin, dass der Teufel ihn dort schnell wegstahl; er ließ ihn nämlich gar nicht erst Wurzel fassen. Hier bedurfte es aber schon größere List.
Dieses Gleichnis führt Christus an, um uns zu steter Wachsamkeit anzuhalten. Denn, so sagt er, wenn du auch jenen erstgenannten Gefahren entrinnst, es harren deiner noch andere. Denn wie dort das Verderben durch den Weg, das Felsgestein und die Dornen herbeigeführt wurde, so hier durch den Schlaf; darum bedarf es unausgesetzter Wachsamkeit. Deshalb sagte er auch: „Wer aber ausharrt bis ans Ende, der wird gerettet werden“1 . Etwas Ähnliches geschah auch im Anfang. S. d655 Da haben viele Vorsteher schlechte Menschen in die Kirchen eingelassen, verborgene Häresiarchen, und haben dadurch diesen Kriegsplan des Teufels bedeutend gefördert. Jetzt brauchte sich ja der Teufel nicht mehr anzustrengen, nachdem er diese Menschen unter die anderen gepflanzt hatte.
Wie ist es aber möglich, fragst du, nicht zu schlafen? Den natürlichen Schlaf zu unterdrücken ist nicht möglich; den der Seele aber wohl. In diesem Sinne sagte auch Paulus: „Wachet, stehet fest im Glauben“2 . Darnach zeigt der Herr, dass dieser Schlaf auch unnötig, nicht bloß schädlich sei. Der Teufel kommt nämlich erst dann zur Aussaat, wenn der Acker schon bestellt ist und keine weitere Arbeit braucht. Auch die Häretiker machen es so, die ihr Gift aus keinem anderen Grunde ausstreuen als wegen ihres Ehrgeizes.
Indes gibt der Herr nicht bloß hiervon eine genaue Schilderung, sondern auch über den weiteren Fortgang der Sache. Denn, fährt er fort, „als die Saat aufging und Frucht brachte, da erschien auch das Unkraut“. Genau so machen es die Häretiker. Im Anfang halten sie sich selbst verborgen; wenn sie sich aber einmal ordentlich sicher fühlen, und es lässt sich jemand mit ihnen ins Gespräch ein, so lassen sie ihr Gift herausfließen. Warum lässt aber der Herr das Geschehene durch die Knechte berichten? Um ihnen sagen zu können, dass man Häretiker nicht töten solle. „Feind des Menschen“ aber nennt er den Teufel wegen des Schadens, den er den Menschen zugefügt hat. Denn das Unheil war zwar gegen uns gerichtet, die Ursache des Unheils aber war nicht des Teufels Hass gegen uns, sondern sein Hass gegen Gott. Daraus geht auch klar hervor, dass Gott uns noch mehr liebt, als wir uns selbst.
Beachte sodann, wie auch ein anderer Umstand die Bosheit des Teufels bezeugt. Er hat seinen Samen deshalb nicht früher ausgestreut, weil noch nichts da war, was er hätte verderben können. Erst als die ganze Arbeit getan war, kam er, um die Mühe des Sämannes zu vereiteln. So hat er also alles aus Hass gegen ihn getan. S. d656 Auch den Eifer der Knechte sollst du beachten. Es drängt sie bereits, das Unkraut auszurotten, wenn sie dabei auch nicht von der Klugheit geleitet sind. Aber es zeigt doch, wie sehr sie um den ausgestreuten Samen besorgt sind, und wie ihnen nur eines am Herzen liegt, nicht dass der Feind bestraft werde, sondern dass die Aussaat nicht verdorben werde; denn nicht das erste ist es, worauf es hauptsächlich ankommt. Deshalb achten sie vorläufig nur darauf, wie sie den Schaden wieder gut machen könnten. Aber selbst das wollen sie nicht so ohne weiteres; denn sie nehmen sich nichts selbst heraus, sondern erwarten die Entscheidung vom Herrn, indem sie fragen: „Willst Du?“ Was erwidert also der Herr? Er verhindert es und sagt: „Nein, damit ihr nicht zugleich mit dem Unkraut auch den Weizen ausrottet.“ Das sagte er, um Kriege, Blutvergießen und Morde zu verhindern. Darum ist es auch nicht erlaubt, den Häretiker zu töten, weil man sonst einen unversöhnlichen Krieg über die Welt brächte.