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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
3.
Vous me direz peut-être que c’est Dieu même qui affaiblit dans nous la force du mal. Mais comment, d’après votre supposition, le pourrait-il faire? comment pourrait-il détruire un être éternel comme lui et une puissance aussi grande et aussi forte que la sienne? O malice effroyable du démon ! Il a déshonoré Dieu sous prétexte de l’honorer et il a couvert une impiété détestable sous le voile de la piété. Dire que le péché vient de Dieu, ce serait un blasphème. Pour détourner donc les hommes de cet abîme, il les précipite dans un autre, en leur enseignant que le mal est un être sans principe et incréé comme Dieu.
Mais d’où vient donc le péché, dites-vous? Il vient de ce qu’on veut ou de ce qu’on ne veut pas. Et si vous demandez encore d’où vient qu’on veut ou qu’on ne veut pas, je vous réponds que cela vient tout de nous. Vous faites la même chose par toutes vos questions, que si après m’avoir demandé pourquoi nous voyons ou nous ne voyons pas, et après que je vous aurais répondu que c’est parce que nous ouvrons, ou que nous fermons les yeux; vous me demandiez encore d’où vient que nous ouvrons ou que nous fermons les yeux; et qu’après que je vous aurais dit que cela vient de ce que nous voulons ou nous ne voulons pas faire ces actions, vous m’en demandiez encore une autre cause. Il n’y a point d’autre mal au monde que de ne vouloir pas obéir à Dieu. — Où les hommes, me direz-vous, ont-ils pu trouver ce mal? Croyez-vous qu’il ait été fort difficile à trouver? Non, me direz-vous. Mais d’où vient que l’homme n’a pas voulu obéir à Dieu? Parce qu’il a été lâche et négligent. Car, étant libre de vouloir ou de ne vouloir pas obéir, il â mieux aimé n’obéir point.
Que si cette réponse ne vous satisfait pas encore et vous laisse quelque obscurité, je ne vous ferai plus qu’une demande. Elle ne sera pas même fort embrouillée, comme toutes celles que vous me faites: elle sera simple et claire. N’avez-vous jamais éprouvé en vous du changement en bien et en mal? Peut-être que vous avez vaincu d’abord une passion, et qu’ensuite vous y avez succombé. Peut-être au contraire que vous avez été d’abord sujet au vin, et que depuis vous n’y avez plus été sujet. Vous avez été colère, et vous avez cessé de l’être. Vous avez méprisé le pauvre, et depuis vous ne l’avez plus méprisé. Vous avez été sujet à des vices honteux, et depuis vous êtes devenu chaste. Je vous demande comment ces changements se sont faits en vous?
Si vous ne me répondez point, je le fais pour vous, et je vous dirai que vous êtes passé du vice à la vertu, parce que vous vous êtes fait à vous-même une sainte violence, et que vous êtes après retombé de la vertu dans le vice, parce que vous vous êtes laissé abattre par la paresse. Je ne parle point ici à ces pécheurs désespérés qui se sont plongés tout entiers dans le vice, qui sont devenus comme insensibles par un long endurcissement, et qui ne veulent pas même entendre parler des moyens de se retirer d’un état si malheureux. Je ne parle qu’à ceux qui, ayant autrefois vécu dans le crime, vivent maintenant dans la piété. C’est à ces personnes que je prendrai plaisir de parler ici. Vous avez donc autrefois ravi le bien de vos frères, mais vous vous êtes convertis ensuite, et vous avez donné même votre bien aux pauvres. Comment s’est fait en vous ce grand changement? N’est-ce pas par vous-même et par votre propre volonté? Achevez donc, je vous en conjure, ce que vous avez si bien commencé. Appliquez-vous fermement à faire le bien, et vous ne vous mettrez plus en peine de toutes ces questions inutiles.
Si. nous voulons, le mal ne sera qu’un nom (466) pour nous et n’aura point de réalité. Ne vous mettez donc point en peine de savoir d’où il vient, ni quel en est le principe. Reconnaissez seulement que vous n’y tombez que par votre faute, et fuyez-le de toutes vos- forces. Si quelqu’un vous dit que le mal ne vient pas de nous, répondez-lui : Pourquoi donc vous vois-je si souvent en colère contre votre serviteur, contre votre femme, contre vos enfants, contre ceux qui vous font quelque injustice? Si le mal ne vient pas de ces personnes, pourquoi les en accusez-vous? Pressez-le encore, et dites-lui : Est-ce de vous-même et de votre propre volonté que vous .vous mettez en colère? Car, si cela ne vient pas de vous, il n’est pas raisonnable qu’on vous en blâme. Que, si votre colère vient de vous-même, il est donc clair que ce mal n’a point d’autre principe que votre lâcheté et votre paresse. Je vous demande encore si vous croyez qu’il y ait des gens de bien dans le monde. Car, s’il n’y en a point, comment en avez-vous inventé le nom? Pourquoi leur donnez-vous tant de louanges? S’il est très-certain qu’il y en a, il est indubitable aussi qu’ils s’élèveront contre les méchants, et qu’ils les condamneront pour leur négligence. Si personne n’était volontairement méchant, ces reproches que les bons leur feraient, seraient injustes, et dès lors ils deviendraient eux-mêmes méchants. Car, n’est-ce pas une grande méchanceté que de traiter comme coupable celui qui est innocent? Que, si les bons reprennent les méchants sans cesser d’être bons, et si c’est, au contraire, une des plus grandes marques de leur vertu que de les reprendre, il suit de là clairement que nul n’est méchant par une nécessité forcée, mais seulement parce qu’il veut l’être.
Si, après tout ce que je viens de dire, vous me demandez encore d’où viennent les maux, je vous réponds encore une foi qu’ils viennent de votre lâcheté, qu’ils viennent de votre négligence, qu’ils viennent de ce que vous vivez avec ceux qui sont plongés dans le vice, et de ce que vous méprisez la vertu. C’est là la source de tous les maux: c’est là ce qui donne lieu à demander si inutilement d’où vient le mal. On ne voit point ceux qui vivent chrétiennement, et qui sont dans une piété solide, faire ces demandes vaines et curieuses. Il n’y a que les lâches et les vicieux qui, semblables à des araignées, tirent de leur coeur ces raisons frivoles pour chercher, dans des subtilités sophistiques, de quoi justifier le déréglement de leur vie. Ainsi, ne raisonnons pas seulement avec eux, mais vivons mieux qu’eux, et répondons-leur plutôt par nos actions que par nos paroles. Le mal ne vient point d’une nécessité involontaire. Si cela était, Jésus-Christ n’aurait point dit: « Malheur à l’homme par qui vient le scandale». Car il ne plaint que ceux qui se rendent méchants eux-mêmes. Et ne vous étonnez pas qu’il dise.
Malheur à l’homme « par qui vient le scandale », car il n’entend point par là que ce soit un autre qui agisse par l’organe du méchant; mais que le méchant seul est l’auteur de tout le mal qu’il fait. L’Ecriture, en effet, a coutume d’employer la locution « Di ou » dans le sens de « Uph’ ou » ; par exemple, elle dit (Gen. IV, 1): « Extesaren anthropon dia tou theou », « J’ai acquis un homme par Dieu», exprimant ainsi, non pas la cause seconde, mais la cause première. Elle dit encore (Genès. XL, 8): « Ouxi dia tou Theou e diasaphesis auton estin » « N’est-ce point par Dieu que leur manifestation a lieu »? Et encore (I Cor. I, 9.) : « Pistos oTheos, di ou exletete eis xoinovian tou Uiou autou » « Il est fidèle Dieu par qui vous avez été appelés à partager l’héritage de son Fils».
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
3.
Wie käme es, dass es so viele Gute gibt, wenn das Böse eine so große Macht ausübte? Wie könnten die geschaffenen Wesen stärker sein, als das Ungeschaffene? Ja, Gott selbst, sagt man, räumt es aus dem Wege. Wann denn? Wie soll er es vernichten, wenn es ihm, wie man doch behauptet, gleich ist an Ehre, Kraft und Alter. Da sieht man die Tücke des Teufels! Wieviel Verderben hat er ersonnen! So verführt er den Menschen, gegen Gott derartige Lästerungen zu schleudern! Unter dem Vorwand der Frömmigkeit hat er ihn verleitet, eine andere Ursache für das Böse auszuklügeln, die eine Lästerung enthält. Um die Ursache des Bösen S. d855 nicht im Menschen selbst suchen zu müssen, stellt man die gottlose Behauptung auf, es sei von Ewigkeit her.
Woher ist denn also das Böse? Es kommt daher, dass man will oder nicht will. Und wie kommt es, dass man will oder nicht will? Das geht von uns selbst aus. Mit deiner Frage machst du es ebenso, wie wenn du fragtest, woher es kommt, dass man sieht oder nicht sieht, und wenn du, nachdem ich dir entgegne: Daher, dass man die Augen öffnet oder schließt, wiederum fragtest: Woher kommt es, dass man die Augen öffnet oder schließt? und dann wenn ich dir sage, dass das von uns selbst abhängt, weil wir es so wollen, noch eine weitere Ursache erforschen wolltest. Das Böse ist nichts anderes als Ungehorsam gegen Gott. Wie aber, fragst du, kam der Mensch zu diesem Ungehorsam? Sage mir: War es denn so mühevoll dazu zu kommen? Ich will damit keineswegs sagen, dass es schwer war, sondern fragen, woher es kam, dass er ungehorsam sein wollte? Sein Leichtsinn war schuld daran. Da er Herr über sein Tun war, neigte er sich auf diese Seite. Wenn du trotz dieser Erklärung noch immer im Zweifel und in der Unklarheit bist, so will ich dir etwas sagen, was nicht so schwer und verwickelt, sondern höchst einfach und leichtverständlich ist. Warst du nicht auch manchmal gut und manchmal böse? Ich meine damit: Hast du nicht zuweilen deine Leidenschaft überwunden, und bist ein andermal ihr unterlegen? Hast du dich nicht einmal der Trunksucht ergeben, und ihr gelegentlich widerstanden? Hast du dich nicht bisweilen vom Zorne hinreißen lassen, andere Male nicht? Hast du nicht einen Armen einmal abgewiesen, ein andermal nicht? Hast du nicht etwa auch Unzucht getrieben, und bist andere Male enthaltsam gewesen? Sage mir, wie ist das alles so gekommen? Woher? Wenn du es nicht wagst, so will ich es dir sagen. Es kam daher, dass du dir das eine Mal ernstlich Gewalt antatest, dann aber wieder nachlässig und leichtsinnig wurdest.
Mit jenen Leuten, welche ganz verzweifelt und völlig dem Bösen verfallen, welche abgestumpft und wie toll sind und von einer Besserung nichts hören wollen, mit solchen kann ich über die Tugend allerdings nicht S. d856 reden. Mit denen jedoch, welche bald auf der einen, bald auf der anderen Seite stehen, rede ich gern. Nun sage mir: Hast du dich einmal an fremdem Eigentum vergriffen, dann wieder voll Mitleid einem Armen von deinem Eigentum ein Almosen gegeben? Woher kommt dieser Wechsel? Offenbar von deinem Willen und deiner freien Wahl. Das ist ganz klar; das wird wohl kein Mensch in Abrede stellen. Darum fordere ich euch auf, Ernst zu machen und die Tugend zu üben; dann werdet ihr keine solchen Fragen mehr stellen. Wenn wir wollen, ist das Böse für uns nur mehr ein bloßer Name. Forsche also nicht darnach, woher das Böse kommt; sei auch nicht zweifelsüchtig, sondern meide lieber das Böse, nachdem du dich überzeugt hast, dass es allein im Leichtsinn seine Quelle hat. Und wenn dir jemand mit der Behauptung entgegentritt, alle unsere Verkehrtheiten rührten nicht von uns selbst her, so nimm die Gelegenheit wahr, wenn er einmal einem Diener zürnt oder gegen sein Weib aufgebracht ist, sein Kind schilt oder einen Beleidiger verklagt, und sage zu ihm: Wie konntest du behaupten, das Böse sei nicht aus uns? Denn wenn man nicht daran schuld ist, wie kannst du dann schelten? Oder sage zu ihm: Bist du an deinen Schmähungen und Schimpfreden selbst schuld? Wenn nicht, so darf dir auch deshalb niemand grollen; wenn ja, dann rührt auch das Böse von dir und deinem Leichtsinn her.
Wie also, glaubst du wirklich, dass es Gute gibt? Wenn niemand gut ist, woher hast du dann dieses Wort? Warum spendest du dann Lob? Wenn es aber Gute gibt, so werden sie gewiss die Bösen rügen. Wenn aber niemand aus eigenem Willen und aus eigener Schuld böse ist, muss man es nicht als ein Unrecht bezeichnen, wenn die Bösen von den Guten getadelt werden, so dass also die Guten selbst auch als Böse dastehen. Denn könnte es eine größere Ungerechtigkeit geben, als jemanden mit Vorwürfen zu überhäufen, den keine Verantwortung trifft? Wenn sie aber gut bleiben, auch wenn sie tadeln, und wir gerade in ihrem Tadel einen Beweis für ihre Tugendhaftigkeit sehen, so muss es doch dem größten Toren einleuchten, dass niemand böse ist, weil S. d857 er nicht anders könnte. Und wenn du nach alle dem immer noch fragst, woher das Böse stammt, so erwidere ich: vom Leichtsinn, von der Nachlässigkeit, vom Umgange mit den Bösen, von der Geringschätzung der Tugend. Hierin ist die Wurzel des Bösen und der Grund zu suchen, dass gewisse Leute fragen, woher das Böse komme. Denn wer tugendhaft ist und sich zu einem sittsamen, enthaltsamen Leben entschließt, stellt keine solchen Fragen, wohl aber wer sich vermisst, das Böse zu tun; denn durch derartige unsinnige Reden sucht er sich einen nichtigen Trost zu verschaffen; es sind aber nur Spinngewebe. Wir aber wollen dieselben nicht bloß durch Worte, sondern auch durch unsere Werke zerreißen. Zum Bösen wird niemand genötigt; denn sonst hätte der Herr nicht gesagt: „Wehe dem Menschen, durch den Ärgernis kommt.“ Er nennt doch nur solche unselig, die aus eigener Wahl böse sind. Über die Worte „durch welchen“ darfst du dich nicht wundern. Damit will der Herr keineswegs sagen, dass ein anderer durch ihn das Ärgernis errege, sondern dass der Schuldige alles selbst ins Werk setzt. Die Schrift pflegt oft zu sagen: „durch welche“, anstatt: „von welchen“, z.B.: „Ich habe einen Menschen erhalten durch Gott“1 , indem sie nicht die nächste, sondern die letzte Ursache anführt, oder: „Kommt nicht die Deutung durch Gott“2 oder:„Getreu ist Gott, durch welchen ihr berufen worden seid zur Gemeinschaft seines Sohnes“3 .