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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
2.
Car il ne faut pas considérer seulement la justice de Dieu, lorsqu’il a chassé l’homme du paradis; mais encore la bonté avec laquelle il l’a traité ensuite pour le rendre digne d’y rentrer. Il l’a comblé de grâces et de bienfaits dans son bannissement même, et après lui avoir procuré tant de divers secours par la lumière de la loi et par l’instruction des prophètes, il nous a enfin envoyé son Fils pour nous ouvrir le ciel, pour nous faire rentrer dans le paradis, pour nous tirer de l’esclavage du péché, et pour mettre au rang de ses enfants des ingrats et des ennemis déclarés. C’est ce qui nous oblige de nous écrier avec saint Paul:
« O profond abîme des trésors de la sagesse et « de la connaissance de Dieu »! (Rom. II, 33.) Il a ensuite lavé nos péchés dans les eaux sacrées du baptême. Il nous a délivrés de la colère et de la vengeance de Dieu. Il nous a donné part à l’héritage de son royaume, il nous a comblés de biens, il nous a tendu la main pour nous soutenir dans nos faiblesses, et il a répandu son Saint-Esprit dans nos coeurs.
Après tant de grâces et tant de bienfaits, quelle devrait être notre reconnaissance, mes frères ? Dans quelle disposition devrions -nions être à l’égard d’un Dieu si doux? Quand nous mourrions tous les jours pour celui qui nous a tant aimés, que lui rendrions-nous qui pût être digne de lui? Nous acquitterions-nous envers lui de la moindre partie de ce que nous lui devons? Et cette mort, même si avantageuse pour nous, ne serait-elle pas une nouvelle faveur qui nous. rendrait enCore plus redevables à sa bonté? Il serait raisonnable que nous eussions ces sentiments, mais dans quelle disposition sommes-nous? Nous déshonorons Dieu tous les jours de notre vie, et nous violons toutes ses lois. C’est pourquoi je vous prie encore une .fois, mes frères, de souffrir que je parle avec liberté et avec force contre ceux qui l’offensent et qui le méprisent. Ce n’est pas vous seuls que j’accuserai, je m’accuserai aussi moi-même.
Je ne sais d’abord par qui commencer à me plaindre; sera-ce par les personnes libres ou par les esclaves; par les gens de guerre ou, par ceux des villes; par ceux qui commandent ou par ceux qui .obéissent; par les hommes ou par les femmes; par les vieillards ou par les enfants? Je vois de grands désordres dans cette diversité d’âges, de conditions et d’états. Par où commencerai-je? Commençons si vous voulez par les gens de guerre. Car peut-on nier qu’ils ne commettent de grands excès contre Dieu, par tant d’outrages et tant de violences qu’ils font tous les jours, s’enrichissant de vols et de brigandages, et cherchant leur bonheur dans la misère des autres? Ce sont des loups plutôt que des hommes. Ils se repaissent de sang et de carnage, et leur âme est comme une mer qui est sans cesse agitée par les tempêtes des passions. Y a-t-il des désordres dont ils soient exempts? Y a-t-il un vice qui ne règne en eux? Ils sont altiers et insolents; ils sont jaloux de leurs égaux, et insupportables à ceux qui leur sont soumis; et ils traitent en esclaves et en ennemis ceux qui ont recours à eux pour y trouver leur protection et leur sûreté. Que voit-on parmi eux, que des rapines, des violences, des calomnies, des mensonges honteux et des flatteries lâches et serviles?
Que serait-ce si à chacun de leurs désordres nous opposions la loi de Jésus-Christ? Si nous disons qu’il est écrit dans l’Evangile: « Qui dira à son frère : vous êtes un fou, sera coupable du feu d’enfer; qui regardera une femme avec un mauvais désir, a déjà commis l’adultère dans son coeur; si on ne s’humilie comme un petit enfant on n’entrera point dans le royaume du ciel »? Ces hommes traitent ceux qui sont au-dessous d’eux, avec un orgueil et un empire effroyable, afin qu’ils tremblent toujours devant eux. Ils sont pires envers les hommes que les bêtes les plus farouches. Ils sont bien éloignés de rien faire pour l’amour de Jésus-Christ. Ils ne font rien que pour (480) l’argent, pour la gloire et pour le plaisir. Qui pourrait donc rapporter tous leurs excès, leur vie oisive, leurs entretiens extravagants, leurs railleries sanglantes, leurs paroles pleines d’infamie? Je ne parle point de leur avarice. Qui peut dire qu’ils ne savent ce que c’est non plus que ces solitaires qui vivent sur les mon tagues, mais d’une manière bien différente. Car ceux-ci ne connaissent point l’avarice, parce qu’ils en sont très-éloignés; et ceux-là ne la connaissent point, parce qu’ils en sont possédés et comme enivrés, et qu’ils boivent l’iniquité comme de l’eau. Car cette passion s’est tellement rendue la maîtresse de leur esprit et de leur coeur, que ne sachant pas seulement ce que c’est que la vertu qui lui est opposée, ils sont comme des frénétiques qui prennent la maladie pour la santé.
Mais quittons ces hommes de sang et de désordres. Passons à d’autres qui ne sont pas si violents. Examinons la vie des artisans, qui sont ceux d’entre tous les hommes qui semblent gagner plus justement leur vie par leur peine et par leur travail. Cependant, s’ils ne prennent bien garde à eux, ils tombent aisément en beaucoup de déréglements. Souvent ils ternissent toute la gloire de leurs plus justes travaux, en jurant et se parjurant sans scrupule, et en se servant de mensonge et de tromperie pour satisfaire leur avarice. Ils ont l’esprit tout possédé du désir du gain. Ils ne pensent qu’à la terre, et sont tout occupés de leur commerce, dans lequel ils n’ont point d’autre but que d’amasser de l’argent. Ils n’ont aucun soin des pauvres, et ils ne pensent jamais à leur faire part de ce qu’ils gagnent par leur travail, parce qu’ils sont toujours dans l’ardeur d’augmenter le bien qu’ils ont. Ils ont des envies cruelles les uns contre les autres. Ils se déchirent par des injures atroces, et ils ne craignent point de mêler à leur trafic, l’usure, l’injustice et la tromperie.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
2.
S. d881 Man darf eben nicht bloß darauf sehen, dass uns Gott aus dem Paradiese verstoßen hat, sondern muss auch beachten, dass darnach gar mancher Segen erwachsen ist. So hat er uns nach der Vertreibung aus dem Paradiese so zahllose Wohltaten erwiesen und gar vieles zu unserem Heile gewirkt, ja selbst seinen eigenen Sohn für diejenigen dahingegeben, die ihn trotz seiner Wohltaten hassten, hat uns den Himmel erschlossen, das Paradies wieder geöffnet und uns zu seinen Kindern gemacht, trotzdem wir seine Feinde, ihm undankbar waren. Darum muss man billig ausrufen: "O Tiefe des Reichtums der Weisheit und der Erkenntnis Gottes!"1 . Er hat uns ferner die Taufe zur Vergebung der Sünden und zur Nachlassung der Strafen gegeben, den Tugendhaften Anteil am Himmelreiche und ungezählten anderen Gütern verheißen, hat uns die Hände aufgelegt und den Heiligen Geist in unser Herz eingegossen. Wie sollten wir also nach so zahlreichen großen Wohltaten uns verhalten? Wenn wir Tag für Tag unser Leben dahingäben für ihn, der uns so sehr liebt, wäre das ein gebührender Entgelt, oder vielmehr, zahlten wir dadurch auch nur einen ganz geringen Teil unserer Schuld ab? Mit nichten. Auch das würde doch nur wieder uns zum Vorteil gereichen. Doch sollten wir wenigstens so gesinnt sein; und wie sind wir in Wirklichkeit? Täglich freveln wir gegen seine Gebote. O, werdet nicht unwillig, wenn ich gegen die Sünder heftig werde; ich klage ja nicht bloß euch, sondern auch mich selbst an. Bei wem soll ich wohl den Anfang machen? Bei den Knechten oder den Freien, bei den Soldaten oder den Bürgern, bei den Obrigkeiten oder den Untergebenen, bei den Frauen oder bei den Männern, bei den Greisen oder den Jünglingen, bei welcher Altersstufe, bei welchem Geschlechte, bei welchem Range, bei welchem Berufe? Vielleicht darf ich mit den Soldaten beginnen?
Nun gut! Begehen sie nicht tagtäglich Sünden, wenn sie schimpfen, schmähen, zornig werden, fremdes Eigentum gleich Wölfen schädigen, ohne sich von ihren Lastern je zu reinigen, man müsste denn behaupten, das S. d882 Meer sei ohne Wellenschlag? Gibt es eine Leidenschaft, von der sie nicht befallen werden? Ein sittliches Gebrechen, mit dem sie nicht behaftet sind? Gleichgestellten gegenüber sind sie voll Eifersucht, Neid, Prahlerei; gegen Untergebene voll Habgier, voll Feindseligkeit und Meineidigkeit gegen Leute, welche in ihren Rechtshändeln zu ihnen wie zu einem schützenden Hafen ihre Zuflucht nehmen. Wieviel Raub, wieviel Habgier, wieviel Verleumdung und Betrug, wieviel knechtische Speichelleckereien findet sich bei ihnen! Wohlan, wenden wir auf jeden das Wort Christi an: "Wer zu seinem Bruder gesagt hat: Tor! wird verfallen sein dem höllischen Feuer"2 . "Jeder, der ein Weib ansieht, um ihrer zu begehren, hat bereits die Ehe gebrochen in seinem Herzen"3 . "Wer sich nicht erniedrigt wie dieses Kind, wird nicht eingehen in das Himmelreich"4 . Jene aber sind noch geflissentlich voll Aufgeblasenheit gegen ihre Untergebenen und Unterstellten, so dass diese vor ihnen zittern und beben, mehr als vor wilden Tieren; nichts tun sie um Christi willen, alles nur für den Bauch, um Geld und aus Eitelkeit. Ist es überhaupt möglich, ihre Freveltaten in Worten zu schildern? Wie wollte man auch ihre Spöttereien, ihr Gelächter, ihr ausgelassenes Geschwätz, ihre Zoten beschreiben? Von ihrer Habsucht lässt sich gar nicht reden. Sie sind wie die Mönche im Gebirge, die nicht wissen, was Habsucht ist; nur im entgegengesetzten Sinne. Die Mönche kennen diese Leidenschaft nicht, weil sie weit entfernt von ihr sind; die Soldaten hingegen, weil sie gar nicht merken, wie groß das Übel ist, so sehr sind sie davon bestrickt. Dieses Laster hat in ihnen den Sinn für die Tugend so sehr abgestumpft und hat sie so in seiner Gewalt, dass sie es gleich Wahnsinnigen gar nicht mehr für einen Schandfleck halten.
Aber soll ich nicht lieber davon aufhören und mich lieber anderen anständigen Leuten zuwenden? Wohlan, fassen wir die Arbeiter und Handwerker ins Auge. Da könnte S. d883 es nämlich am ehesten den Anschein haben, dass diese Klasse von Menschen von ehrlicher Arbeit und eigenem Schweiße lebt. Allein auch sie können in ihrer Stellung viel Böses tun, wenn sie nicht auf sich acht geben. Denn neben ihrer gerechten und mühevollen Arbeit verlegen sie sich bisweilen auf Ungerechtigkeiten bei Kauf und Verkauf, geben sich der Habsucht hin, und fügen dazu noch Schwüre, Meineide und Lügen, gehen ganz auf in den weltlichen Geschäften und kleben immerfort an der Erde. Wenn es gilt ein Geschäft zu machen, scheuen sie vor nichts zurück und setzen alle Hebel in Bewegung; wenn sie jedoch einem Bedürftigen etwas geben sollen, da sind sie lau, weil sie immer nur nach Vermehrung von Hab und Gut streben. Wer könnte alle Schmähreden bei dergleichen Geschäften aufzählen, die Beschimpfungen, den Wucher, die Zinsen, die hinterlistigen Abmachungen, die unverschämten Geschäftskniffe?