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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
4.
Jusque là, on ne voit rien paraître dans ce serviteur que de très-bon et de très-louable. Il reconnaît sa dette; il promet de la payer; il se jette aux pieds de son maître; il le conjure; il condamne ses propres péchés et il reconnaît la grandeur de ses offenses. Mais ce qu’il fait ensuite est bien indigne d’un si beau commencement. Car étant sorti aussitôt après, et ayant encore présente dans son esprit la mémoire d’une si grande grâce, il en abuse malheureusement pour faire une action très-noire, et il emploie cette même liberté que son maître, venait de lui rendre, peur traiter cruellement un de ses compagnons. « Car ayant trouvé un de ses compagnons qui lui devait cent deniers, il le prit à la gorge et l’étouffait presque en lui disant: Rends-moi ce que tu me dois (28) ». Considérez, mes frères, la bonté du maître et la cruauté du serviteur. Ecoutez ceci, vous tous (482) qui tombez dans des excès semblables par votre avarice. Car, s’il n’est pas permis de traiter ainsi nos frères lorsqu’ils nous offensent, combien l’est-il moins lorsqu’ils ne nous sont redevables que de quelque argent? « Cet homme se jetant à ses pieds, le conjurait en lui disant : Ayez un peu de patience et je vous rendrai tout (29) ». Il n’eut pas même de respect pour les paroles dont il venait de se servir pour obtenir miséricorde, et qui lui avaient mérité la remise de dix mille talents. Il ne reconnut plus ce port bienheureux où il s’était sauvé lui-même et cette même prière dont il venait d’user ne rappela point à sa mémoire la grande bonté de son maître. Sa cruauté et son avarice effacèrent tout de son esprit, et il se jette comme une bête farouche sur cet homme qui était son compagnon. Barbare, que faites-vous? Né voyez-vous pas combien vous allez irriter contre vous votre maître, que vous allez vous attirer sa colère, et que vous le forcez de révoquer malgré lui l’arrêt de grâce qu’il vient de vous prononcer? Mais cette âme dure et impitoyable n’a point ces pensées. Il ne se souvient plus d’un état dont il ne fait que de sortir, et il ne remet rien à son frère de ce qu’il lui doit.
Cependant, mes frères, c’est la même prière que font ces deux hommes, mais pour deux choses bien différentes. L’un ne prie que pour cent deniers, et l’autre pour dix mille talents. L’un ne prie qu’un autre-serviteur comme lui, et l’autre prie son propre maître. L’un a reçu la remise de toutes ses dettes, l’autre ne demande qu’un peu de délai, et il ne l’obtient pas. « Car il le jeta en prison jusqu’à ce qu’il lui rendit ce qu’il lui devait (30)». Les autres serviteurs « ses compagnons voyant ce qui se passait, en furent extrêmement fâchés, et vinrent avertir de tout leur commun maître(31)».Si une action si noire offensa les hommes, et leur parut insupportable, jugez ce qu’elle put paraître à Dieu; et si les serviteurs en témoignèrent une si grande compassion, jugez de ce qu’en put ressentir leur maître. « C’est pourquoi l’ayant fait venir, il lui dit: Méchant serviteur, je vous avais remis tout ce que vous me deviez parce que vous m’en aviez prié (32). Ne tallait-il donc pas que vous, eussiez aussi pitié de votre compagnon, comme j’avais eu pitié de vous (33) »? Admirez encore, mes frères, la grande douceur de ce maître. Il agit en juge contre ce serviteur ingrat et il semble qu’il rende raison de son jugement et de la rétractation qu’il fais de son don; si l’on n’aime mieux dire que ce n’est point lui qui cassa son arrêt de grâce, mais que ce fut ce serviteur qui le révoqua. «Méchant serviteur», lui dit-il, « je vous avais remis tout ce que vous me deviez, parce que vous m’en aviez prié: ne fallait-il donc pas que vous eussiez aussi pitié de votre compagnon comme j’avais eu pitié de vous »? Si vous aviez quelque peine à remettre cette dette, ne deviez-vous pas considérer la grâce que je venais de vous faire, et ce que vous deviez encore attendre de moi dans la suite? Si ce commandement vous paraissait sévère, l’espérance de ce que je vous promets aurait dû vous l’adoucir. Vous considérez que votre frère vous a offensé, et vous ne considérez pas combien vous avez vous-même offensé Dieu, et que néanmoins il vous accorde votre grâce, seulement parce que vous l’en avez prié. Si vous avez tant de peine à vous réconcilier avec un homme qui vous a fait tort, combien en auriez-vous plus de souffrir le feu de l’enfer? Comparez la première peine avec la seconde, et vous trouverez l’une très-légère en voyant le poids insupportable de l’autre. Vous devez dix mille talents à votre maître, et cependant., bien loin de vous traiter avec dureté; il n’a que de la compassion pour vous, et vous traitez aussitôt après avec une cruauté si barbare celui qui ne vous doit que cent deniers? N’est-ce donc pas avec raison qu’il vous appelle « méchant serviteur » ?
Ecoutez, hommes sans entrailles, hommes cruels; sachez que ce n’est pas pour les autres, mais pour vous-mêmes, que vous êtes cruels; ces ressentiments haineux que vous gardez si longtemps, vous les gardez plus encore à votre détriment qu’au détriment de vos frères; c’est le faisceau de vos propres péchés et non des péchés du prochain que vous formez et liez si laborieusement; lorsque vous tourmentez les autres, le mal que vous leur faites est passager comme vous-mêmes, et il passera bientôt; mais dans l’autre vie, Dieu vous punira par des supplices quille finiront jamais. « Son maître, ému de colère, le livra entre les mains des bourreaux jusqu’à ce qu’il payât tout ce qui lui était dû (34) ». Cela veut dire; mes frères, qu’il le livra à des supplices sans fin, puisqu’il ne devait jamais acquitter sa dette. Après qu’une libéralité si extrême n’a pu toucher cet ingrat, que restait-il autre chose que de faire succéder (483) la sévérité à la douceur? Et quoique « les dons « et les grâces de Dieu soient », comme dit saint Paul, « sans repentir », et qu’il ne les rétracte jamais, néanmoins la malice a tant de force, qu’elle contraint Dieu de se faire violence à lui-même, et de violer cette loi de sa bonté. Qu’y a-t-il, donc de plus dangereux que le souvenir des injures et le désir de s’en venger, puisqu’il est capable de détruire en nous ce que la grâce de Dieu nous avait donné? L’Evangile marque qu’il livra ce serviteur aux bourreaux, non pas indifféremment, mais « ému de colère ». Lorsqu’un peu auparavant il avait commandé qu’on le vendît, il n’avait témoigné aucune colère dans ses paroles, qu’il n’accomplit pas non plus ensuite, parce qu’il ne les avait dites que pour donner une ouverture favorable à sa bonté; mais ce dernier arrêt qu’il donne n’est plus accompagné de douceur comme le premier; et on n’y voit que colère, que rigueur, que vengeance. Jésus-Christ nous marque ensuite quel est le but de cette parabole, lorsqu’il dit : « C’est ainsi que vous traitera mon Père qui est dans le ciel, si chacun devons ne remet à son frère du fond du coeur les fautes qu’il aura commises contre lui (35) ». Il ne dit pas : C’est ainsi que vous traitera « votre » Père, mais « mon » Père, parce que des âmes si dures et si peu charitables sont indignes d’être appelées les enfants de Dieu. On voit par cette parabole que Jésus-Christ nous commande deux choses: l’une, que nous nous accusions nous-mêmes de nos péchés, et l’autre, que nous pardonnions sincèrement ceux de nos frères. Que si nous sommes fidèles au premier de ces commandements, nous nous acquitterons aisément du second. Car celui qui rappelle dans sa mémoire les déréglements de sa vie, pardonnera aisément à ses frères, non-seulement de bouche, mais « du fond du coeur».
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
4.
Bis dahin war dieser Knecht gut und tugendhaft gewesen; er war geständig, versprach seine Schuld zu bezahlen, fiel nieder, flehte, verurteilte seine Fehler und sah ein, wie groß seine Schuld war. Was er aber darauf tat, schloss sich nicht würdig an das Vorausgehende an. Er ging hinaus und sofort, nicht etwa erst nach längerer Zeit, nein sofort, während die Erinnerung an die empfangene Wohltat noch frisch im Gedächtnisse haftete, missbrauchte er die Nachsicht und die Freiheit, die ihm von seinem Herrn geschenkt worden war.
V.28: „Er fand einen seiner Mitknechte, welcher ihm hundert Denare schuldete, und er ergriff und würgte ihn und sagte: Gib mir zurück, was du schuldig bist.“
Siehst du, wie gütig der Herr; siehst du, wie hart der Knecht? Höret es, ihr, die ihr um des Geldes willen ebenso handelt. Wenn man nicht so vorgehen darf, wo es sich um Sünden handelt, wieviel weniger, wenn nur Geld in Frage steht? Was sagt also der Mitknecht?
V.29: „Habe Nachsicht mit mir, und ich werde dir alles zurückbezahlen.“
Der Knecht aber beachtete nicht, dass das dieselben Worte waren, die ihn gerettet hatten[^1676] ; er erkannte den Hafen nicht wieder, durch den er dem Schiffbruch entronnen war. Selbst die Art, wie der Mitknecht bat, S. d887 gemahnte ihn nicht an die Milde seines Herrn; alles das, war ihm infolge seiner Habsucht, Grausamkeit und Unversöhnlichkeit entfallen, und so handelte er schlimmer als ein wildes Tier: Er würgte seinen Mitknecht. Was tust du da, Mensch? Merkst du nicht, dass du dein eigener Ankläger wirst, dass du das Schwert gegen dich selbst richtest, dass du den Rechtsspruch und deine Freisprechung widerrufst? Allein nichts von all dem kam ihm in den Sinn, er dachte nicht an das, was ihm widerfahren, und ließ sich nicht erbitten, dabei wurde er nicht einmal um Nachsicht einer gleichen Summe gebeten. Er selbst hatte wegen einer Schuld von zehntausend Talenten, der Mitknecht nur wegen hundert Denaren gefleht; er vor dem Herrn, dieser nur vor einem Mitknechte; ihm war alles erlassen worden, dieser bat bloß um einen Aufschub. Aber auch diesen mag er nicht zugestehen, sondern:
V.30: „Er warf ihn in das Gefängnis.
V.31: Als aber seine Mitknechte dies sahen, erzählten sie es ihrem Herrn.“
Nicht einmal den Menschen gefiel eine solche Handlungsweise, geschweige denn Gott. Die selber nichts schuldig waren, fühlten Mitleid. Was tut nun der Herr? Er sprach:
V.32: „Du böser Knecht! Deine ganze große Schuld habe ich dir erlassen, weil du mich gebeten hast,
V.33: musstest nun nicht auch du deines Mitknechtes dich erbarmen, so wie ich mich deiner erbarmt habe?“
Beachte wiederum die Milde des Herrn. Er geht mit ihm ins Gericht und entschuldigt sich dabei, da er zurücknehmen soll, was er ihm geschenkt hatte; und doch hat nicht so sehr er, als vielmehr der Empfänger die Gabe rückgängig gemacht. Daher die Worte: „Jene ganze Schuld habe ich dir nachgelassen, hättest nicht auch du dich deines Mitknechtes erbarmen sollen?“ Mag es dir auch schwer ankommen, du hättest doch auf den Vorteil sehen sollen, den du schon gewonnen und der noch in Aussicht stand. Wenn dir das Gebot auch eine Bürde auflegt, du solltest den Lohn ins Auge S. d888 fassen, nicht den Umstand, dass jener dich beleidigt hat, sondern dass du Gott erzürnt hast und dass er sich durch eine einfache Bitte besänftigen ließ. Wenn es dir trotzdem schwer fällt, dich mit dem Beleidiger auszusöhnen, so bedenke, dass es etwas viel Schlimmeres für dich ist, in die Hölle zu stürzen. Wenn du beides nebeneinander hältst, muss es dir einleuchten, dass das erstere viel leichter ist als letzteres.
Wegen der Schuld von zehntausend Talenten hieß der Herr den Knecht nicht böse, behandelte ihn auch nicht hart, sondern erbarmte sich seiner; als er aber gegen seinen Mitknecht herzlos war, da sprach er: „Du böser Knecht!“ Hören wir darauf, denn auch uns gelten diese Worte, wenn wir habgierig sind. Hören wir es auch, wenn wir unbarmherzig und gefühllos sind, denn die Hartherzigkeit richtet sich nicht gegen die anderen, sondern gegen uns selber. Wenn du das Böse nachtragen willst, so bedenke, dass du es zu deinem, nicht zu fremdem Schaden nachträgst, dass du an deiner eigenen Sünde, nicht an der deines Nebenmenschen festhältst. Alles, was du nämlich ihm antust, tust du als Mensch und im gegenwärtigen Leben; Gott dagegen handelt nicht so; er straft schärfer und seine Strafe trifft im Jenseits.
V.34: „Und erzürnt überantwortete ihn sein Herr den Peinigern, bis er die ganze Schuld zurückbezahlt hätte“,
d.h. auf immer, da er seine Schuld niemals abzutragen imstande sein wird. Da dich die Wohltat nicht besser gemacht, so bleibt nur übrig, dich durch Züchtigung zu bessern. Obschon Gott seiner Gnaden und Gaben nicht bereut, so brachte es doch die Bosheit so weit, dass auch diese Regel umgestoßen wurde. Kann man also etwas Schlimmeres tun als Groll hegen, wenn hierdurch selbst eine so bedeutende Gabe Gottes widerrufen wird? Auch der Herr war voll Grimm, als er den Knecht den Peinigern überantwortete. Zuvor, wie er ihn verkaufen lassen wollte, hatte er nicht im Zorne gesprochen; darum tat er es ja auch nicht, vielmehr offenbarte er darin den höchsten Grad der Liebe. Jetzt hingegen fällt er das Urteil in heftigem Unwillen zur Strafe und Züchtigung. S. d889 Was will also das Gleichnis besagen?
V.35: „So wird auch mein himmlischer Vater euch tun, wenn nicht ein jeder von euch seinem Bruder von Herzen verzeiht.“
Er sagt nicht: euer Vater, sondern: „mein Vater“; denn ein Mensch, der so schlecht und lieblos ist, hat gar kein Recht, Gott seinen Vater zu nennen[^1676] , denn weil er gerade diese Worte gebraucht hatte, hatte ihm der Herr zehntausend Talente nachgesehen.