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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
3.
Et jour faire voir que ce trouble les avait étrangement frappés, saint Marc dit clairement qu’ils vinrent trouver Jésus-Christ « en particulier », et lui dirent: « Si la condition d’un homme est telle à l’égard de sa femme (Marc, X, 10.) »; c’est-à-dire, s’ils sont liés de telle sorte qu’ils deviennent une même chair, et que quand le mari aurait de très-justes sujets de répudier sa femme, il ne le pourrait faire sans péché, « il ne lui est pas avantageux de se marier », il lui est plus aisé de combattre contre lui-même et contre la concupiscence de la nature que de souffrir l’importunité d’une femme de mauvaise humeur. Jésus-Christ ne leur dit point que cette conséquence était vraie, de peur qu’ils ne crussent qu’il leur proposait 1e célibat comme une loi et un précepte, mais il dit seulement: « Tout le monde n’est pas capable de cela, mais ceux-là seulement qui en ont reçu le don (11) » ; relevant ainsi le célibat, et montrant que c’était une grande chose; afin que les louanges qu’il lui donnait y attirassent à l’avenir ses disciples. Mais considérez ici une contrariété apparente qui se trouve entre les paroles de Jésus-Christ et celles des apôtres. Jésus-Christ dit que c’est une grande chose que le célibat, et un don qui n’est pas commun, et les apôtres au contraire le regardent comme une chose facile, en disant qu’il valait mieux le garder que de s’exposer à demeurer toute sa vie avec une femme de mauvaise humeur. C’est sans doute par une grande sagesse de Dieu qu’on peut remarquer dans l’Evangile cette diversité de sentiments : Jésus-Christ dit d’une part que c’est une grande chose de ne point se marier, afin de rendre plus vigilants et plus courageux ceux qui voudraient aspirer à cet état; et les apôtres disent que le célibat est plus a souhaiter que le mariage, afin d’inviter par cette facilité à embrasser une profession si sainte.
Comme plusieurs n’auraient pu souffrir qu’on les exhortât à demeurer toujours vierges, le Fils de Dieu se contente de proposer la loi indispensable de ne point rompre les mariages, afin que cette nécessité seule déterminât à une virginité perpétuelle ceux sur qui l’amour de cette vertu n’aurait pas eu assez vie force. Mais pour montrer ensuite la facilité de cet état, Jésus-Christ ajoute: « Il y a des eunuques qui sont nés tels dès le ventre de leur mère; il y en a que les hommes ont rendus eunuques; et il y en a qui se sont faits eunuques eux-mêmes pour gagner le royaume des cieux (12) ». Tout ce discours tend secrètement à porter les hommes à choisir l’état du célibat, par la facilité qu’il leur y fait voir. C’est comme s’il leur disait :
Représentez-vous, ou que la nature même vous a obligés de le garder, comme elle y oblige quelques-uns, et qu’elle vous a mis dans l’impuissance de vous marier; ou que la violence des hommes vous a réduits dans cette nécessité. Que feriez-vous alors en ces états où vous seriez privés du mariage, sans en pouvoir espérer de récompense? Rendez donc grâces à Dieu de ce que vous pouvez être si glorieusement récompensés d’un état dont les autres ne doivent attendre aucun avantage, et qui vous doit être même beaucoup plus aisé et plus doux qu’à eux: puisque, outre la récompense que vous attendez, vous avez la joie de faire en cela une action sainte, et que vous n’êtes pas si exposés. aux tentations que le sont les autres. Car ce n’est pas tant la disposition du corps que celle de l’esprit qui nous préserve de ce mal; ou plutôt c’est l’esprit seul qui se rend maître du corps. C’est donc pour cette raison que Jésus-Christ propose ici ces « eunuques » par nécessité; il les compare avec ceux « qui se sont faits eunuques pour le ciel », afin que l’état de ceux-ci paraisse beaucoup plus doux que celui des autres; et, s‘il n’avait eu cette fin; il n’aurait point du tout parlé des premiers.
Quand il dit « qu’il y en a qui se sont faits eunuques eux-mêmes, il ne parle point du corps mais de l’esprit, et du retranchement de toutes les pensées et de tous les désirs déréglés ; car il est certain d’ailleurs que ce1ui « qui se ferait eunuque » par violence, serait maudit de Dieu. C’est ce qui fait dire à saint (489) Paul: « Plût à Dieu que ceux qui vous troublent fussent retranchés ». Et c’est avec raison que ce saint, apôtre parle ainsi, puisque ceux qui se mutileraient feraient sur eux-mêmes une action de meurtriers et d’homicides; qu’ils appuieraient l’insolence de ceux qui osent accuser l’ouvrage et la sagesse de Dieu dans ses créatures ; qu’ils donneraient des armes à l’impiété des manichéens; et qu’ils s’uniraient de sentiment avec les païens qui se traitent de la sorte.
Car il est certain qu’il n’y a que le démon qui puisse être l’auteur de cette cruauté et de cette violence, lui qui dès le commencement du monde s’est élevé contre l’ouvrage de Dieu, et qui a voulu déshonorer la plus parfaite de ses créatures, afin que portant les hommes à attribuer toutes leurs vertus, non à la grâce, mais à la nature et à la disposition du corps, ils s’abandonnassent ensuite à toute sorte de déréglements, comme s’ils n’en devaient rendre à Dieu aucun compte.Ainsi il a blessé l’homme tout ensemble et dans le corps et dans l’esprit: dans le corps, en le traitant d’une manière cruelle et honteuse; et dans l’esprit, en lui persuadant faussement qu’il n’était pas libre pour faire le bien. Il s’est servi encore de ces principes si faux pour introduire dans le monde l’erreur pernicieuse d’une nécessité fatale et inévitable, tâchant en .toutes manières de détruire la liberté que Dieu a donnée à l’homme, de lui persuader que le mal était une chose naturelle et nécessaire, et de le faire tomber d’une manière secrète et imperceptible en beaucoup d’autres opinions impies et très-dangereuses, qui naissent de ces premières comme de leur source. Car c’est ainsi que la malice du démon est ingénieuse pour couvrir le poison dont il tue les âmes.
C’est pourquoi je vous conjure, mes frères, de n’avoir aucune part à ce désordre. Car, outre ce que j’ai déjà dit, on. peut ajouter encore que ce n’est point là, un remède contre le dérèglement de la nature, mais qu’il l’irrite au contraire encore davantage. On n’apaise point ces tempêtes par une cruauté qu’on exerce sur le corps. Quelques-uns disent que l’origine naturelle de ce mal est dans le cerveau et dans l’imagination, d’autres « dans les reins », dont l’Ecriture parle souvent. Mais pour moi je crois que le déréglement de l’esprit , et la négligence d’une vie molle et relâchée, en est le principe et la source véritable. Car lorsque l’esprit est réglé et soumis à Dieu, il est comme dans un port qui le défend de tous ces flots et de toutes ces agitations de la nature.
Après donc que Jésus-Christ a parlé de ces eunuques, qui le seraient en vain naturellement s’ils né réglaient en même temps tous les mouvements de leurs âmes ; et de ces autres qui se réduisent à cet état pour gagner le royaume des cieux, il ajoute : « Qui peut comprendre ceci le comprenne (12) ». Il dit ces paroles pour animer les hommes encore davantage à la recherche de cette vertu, en leur représentant combien elle est élevée, et en ne les y obligeant point comme à une loi qu’il leur impose. C’est donc par une grande miséricorde qu’il nous parle de la sorte, et qu’il montre en même temps que ce qu’il propose est possible, afin de nous donner encore plus d’envie et plus d’ardeur pour cette vertu.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
3.
Um uns zu zeigen, wie sehr diese Sache sie beunruhigte, berichtet Markus erklärend, dass sie abseits zu ihm redeten1 . Was sollen aber die Worte besagen: „Wenn es sich so verhält mit dem Mann und dem Weibe“? Sie bedeuten: Wenn die dazu miteinander verbunden sind, dass sie eins sein sollen, oder: Wenn der Mann sich jedesmal verfehlt und eine Sünde begeht, wenn er das Weib verstößt, dann ist es leichter, gegen die Triebe der Natur und gegen sich selbst zu kämpfen, als gegen ein böses Weib. Wie äußert sich daraufhin S. d899 Christus? Er sagt nicht: Gewiss ist es leichter, handle nur auch so; denn da hätten sie leicht meinen können, es sei geboten, ledig zu bleiben; er fährt vielmehr fort:
V.11: „Nicht alle fassen dieses Wort, sondern die nur, welchen es gegeben ist.“
Damit stellt er die Sache als etwas Großes hin und zeigt, dass es etwas Erhabenes darum ist, um so dazu aufzumuntern und anzuspornen. Beachte aber den Widerspruch. Der Herr bezeichnet die Ehelosigkeit als etwas Großes, die Jünger als etwas Leichtes. Beides musste so sein; er musste die Sache ganz groß hinstellen, um sie dafür einzunehmen; sie mussten dieselbe infolge seiner Worte als das Leichtere bezeichnen, um infolgedessen der Jungfräulichkeit und Enthaltsamkeit den Vorzug zu geben. Denn da es schwierig erscheinen mochte, über die Jungfräulichkeit zu sprechen, so flößte er ihnen das Verlangen darnach ein, indem er auf den Zwang hinwies, welchen das Gesetz der Ehe ihnen auferlegte. Um sodann zu zeigen, dass die Ehelosigkeit möglich sei, fährt er fort:
V.12: „Es gibt Verschnittene, welche vom Mutterleibe an so geboren werden, und es gibt Verschnittene, welche verschnitten worden sind von den Menschen, und es gibt Verschnittene, welche sich selbst verschnitten haben um des Himmelreiches willen.“
Damit leitet er die Jünger unmerklich an zur Wahl der Ehelosigkeit, und weist darauf hin, dass eine solche Tugendhaftigkeit möglich ist, als wollte er sagen: Siehe, wenn du von Natur so beschaffen oder infolge einer Misshandlung so geworden wärest, was könntest du tun? Du wärest des Genusses beraubt, ohne einen Lohn dafür zu erhalten. Danke also Gott, dass du mit der Aussicht auf Lohn und Vergeltung etwas auf dich nehmen kannst, was andere ohne Lohn ertragen müssen. Ja noch mehr, du erträgst es viel leichter, weil dich die Hoffnung stützt und das Bewusstsein, eine Tugend zu üben, und weil infolgedessen auch die Leidenschaft nicht so mächtig schäumt. Das Abschneiden des Gliedes ist ja weniger leicht imstande, die Wogen zu glätten S. d900 und Stille zu schaffen, wie der Zügel der Vernunft; ja nur die Vernunft allein vermag das. Deshalb führt also der göttliche Heiland die Verschnittenen an, weil er die Jünger aufmuntern will. Hätte er dieses Ziel nicht im Auge gehabt, wozu hätte er dann über die Verschnittenen zu reden brauchen? Durch die Worte aber: „Welche sich selbst verschnitten haben“ meint er nicht das wirkliche Abschneiden eines Gliedes, Gott bewahre, sondern das Entfernen der bösen Gedanken. Denn wer sich ein Glied abschneidet, ist dem Fluche verfallen, wie Paulus sagt: „Möchten nur auch abgeschnitten werden die, so euch aufwiegeln“2 . Ganz mit Recht; denn ein solcher verübt die gleiche Tat wie ein Mörder, gibt Anlass, die Schöpfung Gottes herabzuwürdigen, leiht den Manichäern Stoff zu ihren Einwänden und begeht dasselbe Verbrechen wie die Heiden, die sich verstümmeln.
Das Wegschneiden der Glieder war ja von jeher die Folge der Einflüsterung und Anfechtung Satans. Die Teufel wollen eben Gottes Werk herabsetzen, sie wollen sein Geschöpf erniedrigen, sie wollen, dass man alles der natürlichen Beschaffenheit der Glieder, nicht der freien Selbstentscheidung zuschreibe, so dass die meisten ungescheut sündigen, als träfe sie keine Verantwortung dafür. So fügen sie den Geschöpfen einen doppelten Schaden zu: Sie verstümmeln seine Glieder und vermindern den freien Antrieb zum Guten. Solche Grundsätze hat der Teufel aufgestellt und außerdem noch eine andere schlimme Lehre verbreitet, nämlich die vom blinden Schicksal und dem Naturzwang, und hat sich damit den Weg gebahnt, um überall die uns von Gott geschenkte Freiheit zu besudeln und uns einzureden, die Sünde sei etwas ganz Natürliches. Dazu streut er noch viele andere böse Anschauungen aus, wenn auch im Verborgenen. Das ist eben das Eigentümliche am Gifte des Teufels. Deshalb fordere ich euch auf, eine so schändliche Tat3 zu meiden. Zu all dem, was ich gesagt habe, wird ja dadurch auch die Begierde gar nicht gebändigt, sondern nur noch heftiger. Denn der Samen hat seine Quellen ganz wo anders in uns und S. d901 kommt aus anderen Gründen in Wallung. Einige meinen, der Geschlechtstrieb habe seine Quelle im Hirn, andere in den Lenden, einer Ansicht nach aber nur in einem ungezügelten Gemüt und einen ungeregeltem Gedankenleben. Wird das in Schranken gehalten, dann sind die natürlichen Regungen unschädlich. Nachdem er nun von den Verschnittenen gesprochen, welche aber zwecklos und vergeblich verschnitten sind, wenn sie nicht auch in der Seele Enthaltsamkeit üben , wendet sich Jesus wieder zu denjenigen, die um des Himmelreiches willen jungfräulich leben, mit den Worten:
V.12: „Wer es fassen kann, der fasse es.“
So ermutigt er sie einerseits durch den Hinweis auf die Vorzüglichkeit einer solchen Tugendübung, und anderseits schließt er sie wegen seiner unbeschreiblichen Milde doch nicht in die engen Schranken eines Gesetzes ein. Auch sprach er diese Worte erst, nachdem er klar gezeigt hatte, dass es möglich sei, um so ihren freien Willen noch mehr anzuspornen.