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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
1.
Dans le voyage que Jésus-Christ fait à Jérusalem, on peut considérer, mes frères, d’où il part, et encore plus par où il passe ; et pourquoi il ne va pas dans la Gaulée, mais passe par la Samarie. Nous laissons néanmoins cette dernière question à résoudre à ceux qui s’appliquent avec soin à l’intelligence de l’Ecriture. Car si on examine bien ce que dit saint Jean, on trouvera qu’il en marque la raison, quoique d’une manière assez obscure.
Poursuivons donc notre dessein, et écoutons ces aveugles qui étaient plus éclairés que beaucoup de ceux qui voient bien clair. Quoi qu’ils n’aient point de guide, et qu’ils ne puissent voir Jésus-Christ qui venait à eux, ils ont néanmoins un désir ardent de l’aller trouver. Ils crient vers lui, et plus on les veut faire taire, plus ils élèvent la voix. C’est là la marque d’une âme ferme et constante. Plus on s’oppose à elle, plus elle fait d’efforts pour vaincre tout les obstacles. Jésus-Christ permettait qu’on les pressât si fort de se taire, pour nous faire mieux reconnaître l’ardeur de leur foi, qui les rendait si dignes d’être guéris. C’est pourquoi il ne leur demande point comme il faisait à tant d’autres, s’ils croyaient qu’il les pût guérir. Leurs cris redoublés et les efforts qu’ils faisaient pour s’approcher du Sauveur, en rendaient un assez grand témoignage. Et ceci nous fait voir, mes frères, que quelque petits et méprisables que nous soyons, si nous approchons de Dieu avec ardeur et avec foi, nous pourrons obtenir par nous-mêmes tout ce que nous désirons. Nous ne voyons point qu’aucun des apôtres ait parlé au Fils de Dieu pour ces aveugles. Plusieurs au contraire tâchaient de leur fermer la bouche et de leur imposer silence, et néanmoins, malgré tous ces obstacles, ils ont trouvé enfin moyen de se présenter à Jésus-Christ. L’Evangile même ne témoigne pas que leur vertu ait pu leur donner cette confiance. La seule ferveur qu’ils font paraître en ce moment, leur tient lieu de tout.
Imitons-les, mes frères. Et quand Dieu différerait de nous donner ce que nous lui demandons, quand plusieurs s’opposeraient à nos demandes, ne cessons point de prier, puisque rien n’est plus capable d’attirer sur nous la miséricorde de Dieu que cette persévérance pleine de foi. C’est la grande instruction que nous donnent ces aveugles. Ni la pauvreté, ni la cécité; ni l’inutilité de leurs cris, qui d’abord ne sont point exaucés, ni la violence de ce peuple qui veut les forcer à se taire, ne peut ralentir l’ardeur de leur zèle. Tant il est vrai qu’une âme .qui a une grande foi dans la (516) douleur qui la presse, se met enfin au~dessus de tout. Que, fait Jésus-Christ en cette rencontre? « Alors Jésus s’arrêta, et les appelant à lui, il leur dit: Que voulez-vous que je vous fasse (32) ? Seigneur, lui dirent-ils, ouvrez-nous les yeux (33) ». Pourquoi leur demande-t-il ce qu’ils désiraient de lui ? C’est pour empêcher qu’on ne crût qu’il leur donnait autre chose que ce qu’ils lui demandaient. Car Jésus-Christ dans 1’Evangile rend toujours témoignage devant tout le monde à la vertu, et à la foi de ceux qui s’approchaient de lui pour lui demander quelque grâce et il les guérit ensuite, soit pour exciter les autres par leur exemple, soit pour montrer aussi qu’ils étaient dignes de cette grâce. C’est ainsi qu’il traita la chananéenne, le centenier, et l’hémorroïsse; cette dernière avait fait ce qu’elle avait pu pour rester cachée, mais elle n’y réussit point, et fut découverte devant tout le monde, après qu’elle eut été guérie. Ainsi l’on voit partout que Jésus-Christ affectait de révéler devant tout le monde la foi de ceux qui s’approchaient de lui. C’est ce qu’il pratique encore en cette rencontre, après que ces aveugles lut eurent témoigné ce qu’ils désiraient de lui. « Et Jésus ému de compassion leur toucha les yeux, et ils virent au même moment et le suivirent (34) ». Cette compassion. de Jésus-Christ est la seule cause de leur guérison; comme c’est la seule qui l’a fait venir dans le monde. Néanmoins, quoique ce soit sa grâce et sa bonté qui fasse tout, il cherche des personnes qui s’en rendent dignes; or, ces aveugles l’étaient comme on le voit assez par les grands cris qu’ils font entendre et par leur persévérance à ne point se rebuter; et enfi,n par cette reconnaissance si humble qu’ils témoignèrent après avoir reçu ce qu’ils souhaitaient. Ainsi leur courage paraît avant leur guérison, et leur reconnaissance après qu’ils l’ont reçue. C’est pourquoi l’Evangile ajoute « qu’ils le suivirent ».
« Et comme ils approchaient de Jérusalem étant déjà arrivés à Bethphagé, près de la montagne des Oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples, leur disant (Ch. XXI, 1): Allez-vous-en dans ce village qui est devant vous, et vous y trouverez aussitôt une ânesse liée et son ânon auprès d’elle, déliez-la et me l’amenez (2). Et si quelqu’un vous dit quelque chose, dites-lui que le Seigneur en a besoin; et aussitôt il les laissera aller (3). Or tout ceci s’est fait afin que cette parole du Prophète fût accomplie (4): Dites à la fille de Sion: Voici votre roi qui vient à vous plein de douceur monté sur une ânesse et sur l’ânon de celle qui est sous le joug (5) ». Jésus-Christ avait souvent été à Jérusalem; mais il n’y avait jamais paru avec cet éclat. D’où vient donc qu’il y voulut alors entrer de la sorte? C’est parce qu’au commencement de sa prédication n’étant pas encore fort connu, ni si près de sa passion, il se mettait indifféremment avec les autres comme un homme du commun, et cherchait plutôt à se cacher qu’à se découvrir. Car s’il eût voulu paraître plus tôt ce qu’il était, il ne se fût pas acquis tant de respect par sa modération, et on lui aurait porté plus d’envie. Mais enfin, après avoir donné tant de marques de sa puissance, et étant à la veille de sa passion, il fait paraître sa grandeur avec plus d’éclat, quoique ses adversaires ne la voient que d’un oeil jaloux. Il aurait pu faire dès le commencement de sa prédication ce qu’il fait à la fin: mais cette humilité avec laquelle il s’est caché si longtemps nous est plus utile.
Considérez ici, mes frères, combien Jésus-Christ fait de miracles en un seul jour, et combien il accomplit de prophéties. Il prédit à ses disciples qu’ils trouveraient un âne, et ils le trouvent. Il les assure que personne ne les empêcherait de l’amener, et personne ne les en empêche. Et certes cette facilité était la confusion des Juifs et le sujet d’un grand reproche pour eux; puisque ceux qui n’avaient peut-être jamais vu le Sauveur, lui accordent à la moindre parole tout ce qu’il désire; pendant que les Juifs qui lui voyaient tous les jours faire tant de miracles et par lui-même et par ses disciples, ne peuvent se résoudre à le recevoir.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
1.
V.29: „Und da sie weggingen von Jericho, folgte ihm eine große Menge Volkes.
V.30: Und siehe zwei Blinde, welche an der Straße saßen, hörten, dass Jesus vorbeikomme, und sie schrien: Erbarme dich unser, Herr, Sohn Davids.“
Beachte zunächst, von wo Christus nach Jerusalem aufbricht und wo er sich vorher aufgehalten hatte. Ganz besonders aber scheint es mir der Untersuchung wert zu sein, warum er nicht auch schon früher von dort nach Galiläa reiste, sondern den Weg durch Samaria nahm. Doch wollen wir diese Frage denen überlassen, die sich besonders dafür interessieren. Wollte jemand sorgfältig prüfen, so könnte er bei Johannes eine schöne Andeutung samt der Angabe des Grundes finden1 . Wir halten uns an unseren Text und wollen auf die Blinden hören, die besser waren als viele Sehende. Waren sie auch führerlos, konnten sie den Herrn auch nicht sehen, wenn er vor ihnen stand, so bemühten sie sich doch, zu ihm zu kommen. Deshalb riefen sie mit lauter Stimme und schrien um so lauter, je mehr man ihnen Schweigen gebot. Darin eben zeigt sich die Beharrlichkeit einer Seele; je mehr man sie hindern will, desto mächtiger strebt sie vorwärts. Christus ließ es zu, dass man sie anfuhr; um ihr Verlangen desto mehr ins Licht zu stellen und zu zeigen, dass sie die Heilung wohl verdienten. Darum fragte er auch nicht: „Glaubet ihr“, wie er es gewöhnlich tat, denn in ihrem Schreien und Vordrängen offenbarte sich ja hinreichend ihr gläubiges Vertrauen.
Hieraus magst du ersehen, mein Lieber, dass wir selbst in allen Bitten Erhörung finden können, mögen wir noch so gering und verachtet sein, wenn wir nur mit S. d952 innigem Verlangen vor Gott hintreten. Die Blinden hatten unter den Aposteln keine Fürsprecher, von vielen Seiten wurde ihnen sogar Schweigen geboten; dennoch überwinden sie alle Hindernisse und setzen es durch, zu Jesus zu gelangen. Auch berichtet der Evangelist nicht, dass sie einen besonders guten Lebenswandel geführt hätten, ihr inbrünstiges Verlangen musste für sie statt alles anderen genügen. Hierin nun sollen wir sie nachahmen: Wenn Gott die Erhörung hinausschiebt, wenn manche uns vom Beten abwendig machen wollen, so dürfen wir trotzdem nicht nachlassen. Gerade durch die Ausdauer werden wir uns Gott am meisten geneigt machen. So vermochte auch bei unseren Blinden weder ihre Armut noch ihre Blindheit, auch nicht der Umstand, dass sie kein Gehör fanden, oder dass sie von der Menge gescholten wurden, oder sonst etwas ihre Beharrlichkeit zu lähmen. So sind eben feurige und eifrige Seelen. Was antwortet nun Christus?
V.32: „Jesus stand still, rief sie und sprach: Was wollt ihr, dass ich euch tue?
V.33: Sie sagten zu ihm: Herr, dass sich unsere Augen öffnen.“
Weshalb fragt er sie? Damit niemand glaube, sie hätten vielleicht etwas anderes gewünscht, als er ihnen gewährte. Allweg ist es eine Gepflogenheit, zuerst die Tugend der Heilungsbedürftigen zu offenbaren und allen vor Augen zu führen, ehe er die Heilung vornimmt, und zwar aus dem Grunde, um auch die anderen zum Eifer anzuspornen, ferner um zu zeigen, dass er seine Gaben nicht an Unwürdige verschwendet. So hat er es bei dem chananäischen Weibe gemacht, bei dem Hauptmanne und bei der Blutflüssigen. Ja, wiewohl dieses bewunderungswürdige Weib sogar der Frage des Herrn zuvorgekommen war, nahm er dennoch davon keinen Abstand, sondern offenbarte ihre Tugend, nachdem er sie geheilt hatte. Also jedesmal lag ihm daran, die Tugenden derer, die sich an ihn wandten, zu offenbaren, ja, sie noch größer hinzustellen, als sie in Wirklichkeit waren.
So geht er auch hier vor. Nachdem die zwei Blinden ihr Begehren geäußert, rührte er sie voll Erbarmen S. d953 an. Sein Mitleid ist der einzige Grund der Heilung, aus Erbarmen war er ja in die Welt gekommen. Obgleich er aber nur aus Barmherzigkeit und Gnade heilt, sieht er doch zuerst darauf, dass die Leute es auch wert sind. Diese beiden waren es wert, wie daraus hervorgeht, dass sie laut riefen und nach der Wohltat ihn nicht wieder verließen, wie so viele Undankbare tun. So handeln sie nicht, sondern so beharrlich sie vor der Wohltat waren, so dankbar zeigen sie sich nachher, indem sie sich ihm anschließen.
Kapitel XXI. V.1: „Und als sie sich Jerusalem genähert hatten, und sie gen Bethphage kamen an den Ölberg, da schickte Jesus zwei Jünger ab
V.2: mit dem Auftrag: Gehet in die Ortschaft, welche vor euch liegt, und alsbald werdet ihr eine Eselin angebunden finden und ein Füllen mit ihr; löset sie ab und führet sie zu mir!
V.3: Und so jemand euch etwas sagt, sprechet: Der Herr bedarf ihrer, und sofort wird er sie hergeben.
V.4: Dies alles aber geschah, damit erfüllt würde, was gesagt worden ist durch den Propheten:
V.5: Sprechet zur Tochter Sion: Siehe, dein König kommt zu dir, sanftmütig, reitend auf einer Eselin und auf einem Füllen, dem Jungen eines Lasttieres.“
Auch früher war Jesus oft nach Jerusalem gezogen, doch niemals mit solcher Feierlichkeit. Was mag ihn wohl dazu bewogen haben? Bislang hatte er die Erlösung nur vorbereitet; er war noch nicht sonderlich bekannt gewesen, die Zeit seines Leidens hatte noch nicht unmittelbar bevor gestanden, deshalb verkehrte er mit den Juden, ohne besonders hervorzutreten, ja hielt sich eher verborgen, aus Besorgnis, er könnte, anstatt ihre Bewunderung auf sich zu ziehen, sie eher gegen sich aufbringen. Nunmehr hatte er aber schon zahlreiche Beweise seiner Macht gegeben, sein Tod am Kreuze sollte bald erfolgen; da entfaltete er füglich größeren Glanz und tritt mit mehr Aufsehen auf, um das Volk für sich besonders einzunehmen. Freilich hätte das auch S. d954 von allem Anfange der Fall sein können, aber es wäre nicht so nützlich und dienlich gewesen. Was bei unserer Begebenheit besondere Beachtung verdient, ist der Umstand, dass durch dieses vielfache Wunder auch viele Weissagungen erfüllt werden. Er sprach: „Ihr werdet eine Eselin finden.“ Er sagte vorher, dass niemand sie hindern würde, sondern auf ihre Worte hin zu allem schweigen werden. Es liegt ein schwerer Vorwurf für die Juden darin, dass Leute, die ihn gar nicht kannten, ihn nie gesehen hatten, dennoch ihm ihr Eigentum ohne Widerrede zur Verfügung stellen, trotzdem er es überdies nur durch seine Jünger in Anspruch nimmt, während jene anderen seine Wunder mit eigenen Augen gesehen hatten und dennoch nicht an ihn glaubten.
-
Joh 4,1 ↩