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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
4.
C’est ainsi, mes frères, « que .les premiers seront les derniers, et que les derniers seront les premiers ». C’est ainsi que si minus avons une âme fervente et embrasée de l’amour de Dieu, nous ne trouverons rien qui nous empêche de- nous convertir, et de rendre même notre vertu un sujet d’admiration et d’étonnement. C’est pourquoi que nul de ceux qui vivent mal, ne se désespère et ne s’abatte, et que nul aussi de ceux qui vivent bien ne se relâche, de peur que les femmes prostituées ne le devancent dans le royaume de Dieu. Que les pécheurs ne perdent point courage, puisqu’ils peuvent devenir les premiers et surpasser les plus justes. Ecoutez ce que Dieu dit à Jérusalem: «Je lui ai dit après tant de crimes, convertissez-vous à moi, et elle ne s’est point convertie ». (Jérém. III,1.) Quand nous nous convertissons à Dieu, et que nous l’aimons avec ardeur, il ne se souvient plus de toute notre vie passée. Il. n’agit pas comme les hommes; il ne nous reproche point nos premiers désordres. Il ne nous dit point: Pourquoi avez-vous été si longtemps dans ces déréglements infâmes? Il nous reçoit avec amour lorsque nous en faisons pénitence; il vient au-devant de nous, lorsque nous retournons à lui. Il veut seulement que ce retour soit sincère.
Allons donc, nies frères, convertissons-nous à Lui. Attachons-nous fortement à Lui, et clouons nos coeurs par sa crainte. Nous avons de ces exemples, non-seulement dans le Nouveau Testament, mais encore dans l’Ancien. Car qui fut jamais plus méchant que Manassé? Cependant il apaisa Dieu, et il fléchit sa colère par ses larmes. Qui fut jamais plus vertueux que Salomon? Cependant, pour s’être relâché dans son bonheur, il tomba dans un abîme de désordres. Mais je puis vous donner un (528) exemple de l’un et de l’autre changement dans une seule personne, c’est-à-dire dans David, son père, qui d’abord excella dans la vertu, et qui ensuite tomba dans le crime. Qui fut d’abord plus heureux que Judas? Cependant il est devenu le traître de son Maître. Qui fut d’abord plus criminel que saint Paul, et néanmoins il est devenu ensuite un vaisseau choisi de Dieu ? Qui fut plus odieux que saint Matthieu, tant qu’il a été publicain, et néanmoins il a eu depuis sa place parmi les apôtres? Qui commença mieux que Simon le Magicien? Cependant il est devenu depuis l’exécration de tout le monde. Combien a-t-on vu d’autres changements semblables? Combien en voit-on encore aujourd’hui?
C’est pourquoi je ne puis m’empêcher de vous redire souvent que les plus grands pécheurs, et ceux mêmes qui se seraient voués au théâtre, ne doivent point se désespérer lorsqu’ils pensent à se convertir; et que le juste au contraire, qui vit sans reproche dans l’Eglise, ne doit point trop s’assurer de son salut. Dieu dit à l’un par son Apôtre: «Que celui qui croit être debout, prenne garde de ne point tomber ». (I Cor. X, 12.) Et il dit à l’autre par son Prophète: « Celui qui est tombé, ne « pourra-t-il se relever ? Et par un autre: « Redressez les mains lâches et languissantes, et raffermisse les genoux qui sont tremblants ». ( Jérém. III, 4. ) Il dit aux bons « Veillez » ; et aux méchants : « Levez-vous, vous qui dormez; et levez-vous d’entre les morts ». (Ephés. V, 14.) Les uns doivent travailler pour se conserver ce qu’ils sont; les autres pour devenir ce qu’ils ne sont pas : les uns pour demeurer sains, les autres pour cesser d’être malades. On à vu souvent des malades devenir sains. On a vu souvent des personnes saines tomber malades par leur négligence. Jésus-Christ dit aux uns: « Vous voilà guéris maintenant, ne péchez plus, de peur qu’il ne vous arrive quelque chose de pis». (Jean, V, 10.) Il dit aux autres : « Voulez-vous être guéris? Levez-vous, portez votre lit, et allez en votre maison ». Le péché, mes frères, est une grande paralysie, et un mal plus dangereux que toutes les paralysies du corps. Le pécheur non-seulement ne fait pas le bien, mais il fait encore le mal. Cependant, en quelque déplorable état qu’il puisse être, s’il veut s’en relever sincèrement, tous ses péchés se dissiperont.
Quand nous aurions langui durant trente-huit ans dans le vice, comme le malade de l’Evangile, si nous voulons être guéris, rien ne nous en empêchera. Jésus-Christ vous crie encore aujourd’hui : « Levez-vous, portez votre lit » : pourvu que vous vouliez vous lever, ne désespérez point du reste: « Vous n’avez point d’homme », mais vous avez Dieu. Vous n’avez personne qui vous jette « dans la piscine », mais vous avez celui qui peut faire que vous n’aurez point besoin de piscine. Vous n’avez personne qui prévienne les autres pour vous y jeter le premier, mais vous avez celui qui vous commande de porter votre lit. Vous ne pouvez pas dire ici: Lorsque je veux me jeter dans la piscine, un autre nie prévient. Si vous voulez vous plonger dans celte fontaine de grâces, personne ne vous en peut empêcher. Cette source ne s’épuise point, cette fontaine coule toujours. Nous recevons tous de sa plénitude, et ses eaux guérissent nos corps et nos âmes. Approchions-nous avec ferveur de cette source du salut. Raab était une courtisane et néanmoins elle s’est sauvée. Le bon larron était un voleur et un homicide, et il est devenu citoyen du ciel. Et ce qui est étonnant et redoutable, Judas, disciple de Jésus-Christ, s’est perdu, lorsqu’un voleur sur la croix est devenu le disciple de Jésus-Christ. Ce sont là, mes frères, les miracles de la puissance de Dieu. C’est ainsi que les mages ont trouvé grâce auprès de Dieu, qu’un publicain est devenu évangéliste, et qu’un blasphémateur a été changé en apôtre.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
4.
Darum soll keiner, der ein Sündenleben führt, verzagen; keiner, der tugendhaft ist, die Hände in den Schoß legen. Dieser soll nicht vertrauensselig sein, denn leicht kann ihn eine Buhlerin überholen; jener hingegen darf nicht verzweifeln, denn er hat es in seiner Hand S. d974 auch die ersten zu überflügeln. Höre nur, was Gott zu Jerusalem spricht: "Ich sprach, nachdem sie all diese Unzucht getrieben hatte: Kehre zurück zu mir, und sie ist nicht zurückgekehrt"1 . Sobald wir voll Eifer zur Liebe Gottes zurückkehren, gedenkt Gott nicht mehr des Geschehenen. Er handelt eben nicht wie ein Mensch; er wirft uns, wenn wir uns bekehren, das Vergangene nicht vor und spricht nicht: Warum hast du dich solange ferngehalten? Er ist vielmehr glücklich, wenn wir zu ihm zurückkehren, wenn wir uns pflichtschuldig ihm zuwenden. Klammern wir uns nur recht fest an ihn und prägen wir die Furcht vor ihm tief in unser Herz ein. Derartige Bekehrungen finden sich indessen nicht bloß im Neuen Testamente, sondern auch schon im Alten Bunde. Gibt es wohl einen schlechteren Menschen, als Manasses war? Und doch vermochte er, Gott sich gnädig zu stimmen. Gab es je einen glücklicheren als Salomon? Und doch fiel er, weil er lau wurde. Ja ich kann euch sogar einen Mann als Beisspiel für beide Tatsachen anführen, nämlich Salomons Vater, der einmal gut und auch einmal böse war. Gibt es einen Menschen, der glücklicher hätte sein können, als Judas? Er wurde zum Verräter. Gibt es einen nichtswürdigeren als Matthäus? Er wurde ein Evangelist. Gibt es einen schlechteren als Paulus? Er wurde zum Apostel. Gibt es einen beneidenswerteren als Simon2 ? Er wurde der beklagenswerteste von allen. Wie viele Wandlungen dieser Art lassen sich so in Vergangenheit und Gegenwart beobachten!
Darum eben sage ich, der Schauspieler soll nicht verzagen, das Glied der Kirche nicht auf sich selbst vertrauen. Letzterem gelten die Worte: "Wer vermeint zu stehen, sehe zu, dass er nicht falle"3 , jenem: "Soll, wer fällt, nicht wieder aufstehen?"4 und: "Stärket die matten Hände und kräftigt die schwachen Knie"5 ; zu den letzeren wird gesagt: "Wachet", und zu jenen: S. d975 "Wache auf, der du schläfst und erstehe von den Toten"6 . Die Tugendhaften müssen nämlich hüten, was sie besitzen, die Verirrten sollen werden, was sie nicht sind; jene ihre Gesundheit bewahren, diese von ihrem Leiden sich befreien, denn sie sind krank. Aber, wie viele Kranke gesunden, und wie viele Gesunde erkranken, weil sie nicht acht haben! Zu jenem also sagt der Herr: "Siehe, du bist gesund geworden, sündige nicht mehr, damit nicht etwas Schlimmeres dir widerfahre", zu diesem: "Willst du gesund werden? Stehe auf, nimm dein Bett und wandle"7 . Ja fürwahr, die Sünde gleicht einer sehr schweren Wassersucht, und nicht bloß einer Wassersucht, sondern noch etwas viel Schlimmerem. Ein Sünder ist nicht bloß unfähig, gute Werke zu verrichten, er wird auch von vielen Übeln gequält. Aber nichts desto weniger, alle diese Übel lassen sich beseitigen, wenn du nur ein wenig guten Willen hast, dich aufzuraffen; und wärest du selbst schon achtunddreißig Jahre lang siech, niemand hindert dich zu gesunden, wenn du dir nur Mühe gibst. Auch jetzt noch steht Christus vor dir und spricht: "Nimm dein Bett"; du brauchst dich nur zum Aufstehen zu entschließen. Verzage also nicht! Du hast keinen Menschen? Nun, du hast doch Gott. Du hast niemanden, der dich in den Badeteich bringt? Aber du hast ihn, der ja bewirken kann, dass du den Teich gar nicht nötig hast. Du hast niemanden, der dich hineintaucht? Aber du hast ihn, der dir befiehlt, dein Bett zu nehmen. Du darfst nicht sagen: "Bis ich komme, steigt ein anderer vor mir hinab"8 , denn wenn du nur ernstlich willst, so hindert dich niemand, in den Brunnen hinabzusteigen. Die Gnade ist nicht eine Sache, die verausgabt und verbraucht wird, sie ist ein Quell, der unaufhörlich fließt; aus ihrer Fülle können wir alle an Leib und Seele geheilt werden.
Lasset uns also auch jetzt noch hinzutreten. Auch Rahab war ja eine Buhlerin und wurde gerettet; der Schächer war ein Mörder und wurde ein Bürger des Paradieses. Judas ging zugrunde, trotzdem er in der S. d976 Gesellschaft des Meisters war, der Schächer dagegen wurde ein Jünger, obschon er am Kreuze hing. Das sind die unerforschlichen Wege Gottes. Die Magier fanden Gnade, der Zöllner wurde ein Evangelist, der Lästerer ein Apostel.