Übersetzung
ausblenden
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
7.
Retranchons pour jamais, mes chers frères, et rejetons cette intempérance de notre âme. Prenons le breuvage salutaire d’une modération sainte, et demeurons toujours dans une vie égale et bien réglée. Appliquons-nous à la prière avec persévérance, et quoique nous ne recevions pas aussitôt de Dieu ce que nous lui demandons, ne laissons pas de le lui demander toujours, afin que nous méritions enfin de le recevoir. Le dessein de Dieu n’est pas de différer à nous accorder ce que nous lui demandons; et s’il le fait quelquefois, c’est (80) par un artifice de son amour, pour nous rendre plus assidus auprès de lui, et plus attachés à la prière. Il use de ces délais, et souvent même il permet qu’il nous arrive des tentations et des maux, pour nous obliger à avoir sans cesse recours à lui et à demeurer en lui comme dans notre asile.
Nous voyons tous les jours un exemple de cette conduite dans les pères et les mères qui ont le plus de tendresse pour leurs enfants. Lorsqu’ils voient qu’ils quittent leur compagnie pour aller jouer avec les enfants de leur âge, ils commandent à leurs serviteurs de leur représenter des choses qui les étonnent et qui les épouvantent: afin que cette frayeur même les oblige de s’aller jeter entre les bras de leur mère. Ainsi Dieu nous menace souvent des plus grands maux, non pour nous les faire souffrir, mais pour nous obliger à nous jeter dans son sein. Et lorsqu’il voit que nous sommes revenus à lui, il dissipe aussitôt toutes ces craintes. Si nous avions assez de force pour nous conduire avec autant de sagesse dans la prospérité que dans l’adversité, nous n’aurions aucun besoin de ces épreuves.
Mais pourquoi m’arrêté-je à parler de nous, puisque nous voyons que les plus grands saints ont tiré de très-grands avantages de l’affliction? David dit de lui-même : « Il m’est bon, Seigneur, que vous m’ayez humilié, afin que j’apprenne vos commandements. »(Ps. CXVIII, 71.) Le Sauveur dit à ses disciples : « Vous aurez des afflictions dans le « monde. » (Jean, XVI, 33.) Saint Paul marque expressément qu’il a passé par cette épreuve lorsqu’il dit : «Dieu a permis que je ressentisse dans ma chair un aiguillon qui est l’ange à de Satan qui me donne des soufflets. » (II Cor. XII, 7.) C’est pour ce sujet qu’il a prié le Seigneur par trois fois, afin que cette tentation le quittât; mais Dieu ne l’exauça pas, parce qu’il tirait un grand avantage de ces épreuves.
Si nous jetons les yeux sur la vie du saint prophète David, nous trouverons que sa vertu a été toujours plus éclatante dans les périls. Il est aisé aussi de remarquer la même chose dans les autres saints. Jamais la piété du saint homme Job n’a été plus brillante que lorsqu’il a été le plus affligé. Joseph ne fut jamais plus agréable à Dieu que lorsqu’il était le plus persécuté; Jacob, Isaac son père, et Abraham, et tous ces autres grands saints ont toujours été plus glorieux dans les maux, et ils s’en sont servis pour mériter de plus brillantes couronnes.
Considérons ceci, mes Frères, et selon l’avis du Sage, ne soyons point impatients: « Et ne nous hâtons point au temps de la tentation (Ecclés. II,2); » mais travaillons à souffrir tout courageusement sans nous agiter l’esprit par des demandes et des réflexions inutiles, et sans raisonner sur , les choses à venir. C’est à Dieu qui permet la tentation, de savoir quand elle doit finir; mais c’est à l’homme qui est dans l’épreuve, à la souffrir avec une patience toujours égale, et avec de sincères actions de grâces. Lorsqu’on souffre de la sorte, les plus grands maux ne peuvent produire que de très grands biens.
Afin donc que notre vertu soit plus éprouvée en cette vie, et plus récompensée dans l’autre, supportons avec courage tout ce qui nous arrivera. Rendons grâces à Celui qui sait mieux que nous ce qui nous est utile; et qui nous aime avec plus de tendresse que n’en ont les pères et les mères pour leurs enfants. Que la considération de cette sagesse et de cette bonté infinie de Dieu nous serve à enchanter tous nos maux et à étouffer toutes les impressions de la tristesse : afin que nous rendions gloire en toutes choses à Celui qui fait tout, et qui ménage tout pour notre salut. C’est ainsi que nous éviterons aisément toutes les embûches de notre ennemi, et que nous nous rendrons dignes de la couronne éternelle, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire, avec le Père et le Saint-Esprit dans tous les siècles des siècles, Ainsi soit-il.
Übersetzung
ausblenden
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
7.
Fliehen wir also alles Übermaß, greifen wir zum rettenden Heilmittel der Maßhaltung, bleiben wir auf dem rechten Mittelweg und geben wir uns eifrigem Gebete hin. Und wenn wir auch nicht gleich erhört werden, verharren wir darin, damit wir erhört werden; und wenn wir erhört wurden, seien wir beharrlich, weil wir erhört wurden. Der Herr will uns ja seine Gabe nicht vorenthalten; er will nur durch den Aufschub unseren Eifer um so mehr entflammen. Deshalb zögert er, unsere Bitte zu erhören, und lässt uns oft in Versuchung fallen, damit wir recht oft unsere Zuflucht zu ihm nehmen, und dann auch bei ihm verharren. So machen es ja auch die Väter und Mütter, die ihre Kinder lieben. Wenn sie sehen, dass ihre Kinder nicht mehr bei ihnen bleiben, sondern mit ihren Altersgenossen spielen wollen, dann lassen sie ihre Diener sich in allerhand Schreckgestalten kleiden, damit die Furcht sie zwinge, sich in die Arme ihrer Mutter zu flüchten. So schreckt uns auch Gott gar oft mit einer Drohung, nicht um dieselbe auszuführen, sondern um uns zu sich hinzuziehen. Wenn wir dann zu ihm kommen, befreit er uns alsbald von unserer Furcht. Wenn wir also gerade so wären zur Zeit der Prüfung, so hätten wir gar keine Prüfungen nötig. Und was rede ich nur von uns? Auch die Heiligen haben ja große Vorteile daraus geschöpft. Darum sagt ja auch der Prophet: „Es ist gut für mich, dass Du mich gedemütigt hast“1 . Und der Herr selber sagte zu den S. 177Aposteln: „In dieser Welt werdet ihr Bedrängnis leiden“2 . Auch der hl. Paulus deutet das gleiche an mit den Worten: „Mir wurde ein Stachel gegeben für mein Fleisch, ein Engel des Satan, auf dass er mich peinige“3 . Obgleich er also bat, von dieser Versuchung frei zu werden, wurde er doch nicht erhört, weil sie ihm eben zu großem Vorteil gereichte. Und wenn wir das ganze Leben Davids durchgehen, so werden wir finden, dass er stets in den Gefahren am größten war, er selber und alle die anderen, die nach ihm lebten. Auch Job glänzte ja herrlicher im Leiden, und Joseph fand durch sie größeren Ruhm, so wie auch Jakob und sein Vater und Großvater; und wenn immer sonst noch jemand eine besonders glänzende Krone empfing, so waren es Trübsale und Heimsuchungen, um derentwillen er gekrönt und ausgezeichnet wurde.
In dieser Überzeugung lasst uns das weise Wort befolgen: „Eilen wir nicht zur Zeit der Prüfung“4 , sondern machen wir uns nur zu dem einen bereit, alles männlich zu ertragen, über nichts zu grübeln und uns nicht um das zu sorgen, was mit uns geschieht. Zu wissen, wie unsere Trübsale enden sollen, ist Sache Gottes, der sie über uns kommen ließ; und die auferlegten Leiden in dankbarer Zufriedenheit zu tragen, das ist unsere Sache, wenn anders wir klug und einsichtig sind. Wenn wir so handeln, wird dies unendlich viel Gutes im Gefolge haben. Damit dies also auch wirklich so geschehe, damit wir hienieden erprobter werden und drüben um so glorreicher dastehen, nehmen wir alles an, was immer über uns kommen mag, und danken wir für alles dem, der besser weiß als wir, was uns zuträglich ist, und der uns inniger liebt als unsere eigenen Eltern. Erinnern wir uns an diese beiden Gedanken in allen unseren Leiden, werfen wir alle Traurigkeit ab, und preisen wir in allem Gott, der alles für uns tut und vorsorgt. So werden wir auch mit Leichtigkeit über die Anfechtungen Herr werden, und die unverwelklichen Kronen empfangen, S. 178durch die Gnade und Liebe unseres Herrn Jesus Christus, dem Ehre, Macht und Ruhm sei mit dem Vater und dem Heiligen Geist jetzt und immer und in alle Ewigkeit. Amen!