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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
1.
Schon beginnen wir die dritte Predigt, und noch sind wir mit der Einleitung noch nicht zu Ende. Es war also nicht umsonst, dass ich gesagt habe, dieselbe enthalte gar tiefe Gedanken. Heute also wollen wir suchen, den Rest zu Ende zu bringen. Wovon handelt derselbe? Von der Frage, weshalb die Ahnenreihe Josephs aufgezählt wird, obgleich dieser bei der Menschwerdung1 gar nicht mitgewirkt hat. Den einen Grund habe ich bereits namhaft gemacht; ich muss aber auch den zweiten angeben, der noch viel geheimnisreicher und schwieriger zu erklären ist als der erste. Welches ist dieser Grund? Der Herr wollte den Juden nicht vorzeitig offenbaren, dass Christus aus einer Jungfrau sollte geboren werden. Verwundert euch aber nur nicht über solch merkwürdige Antwort. Ich gebe sie ja nicht aus mir selbst, sondern folge damit nur unseren Vätern, die bewundernswerte und hochbedeutende Männer waren. Denn wenn der Herr im Anfang manches im Dunkel ließ, sich selbst nur den Menschensohn nannte, und seine Gleichheit mit dem Vater uns durchaus nicht überall deutlich offenbarte, was wunderst du dich, wenn er auch das solange verborgen hielt, nachdem er doch etwas Wunderbares und Großes dabei im Auge hatte? Was war aber das für eine wunderbare Absicht, fragst du? Er wollte dadurch die Jungfrau retten und von jedem bösen Verdacht befreien. Denn hätte man dies den S. 45Juden von Anfang an bekannt gegeben, so hätten sie es nur missbraucht, hätten die Jungfrau zu Tode gesteinigt und gesagt, sie sei eine Ehebrecherin. Wenn sie schon in anderen Dingen, für die ihnen oft sogar Vorbilder im Alten Bunde zu Gebote standen, sich öffentlich so unverschämt zeigten, wenn sie den Herrn einen Besessenen hießen, da er Teufel austrieb, wenn sie ihn gottlos nannten, da er am Sabbat heilte, obgleich das Gebot des Sabbat auch früher oft übertreten worden war, was hätten sie nicht alles gesagt, wenn man ihnen das mitgeteilt hätte! Sie hätten ja alle früheren Jahrhunderte zu Zeugen aufrufen und sagen können, so etwas sei noch niemals erhört worden. Sogar nach all seinen großen Wundern nannten sie ihn noch den Sohn Josephs; wie hätten sie da, noch bevor er Wunder gewirkt hatte, glauben sollen, er sei der Sohn einer Jungfrau? Darum also wird die Stammtafel Josephs angegeben und nimmt dieser die Jungfrau zur Braut. Denn wenn es schon bei Joseph, diesem rechtschaffenen, bewundernswerten Manne, so viel brauchte, bis er an das Geschehene glaubte, wenn es eines Engels bedurfte, des Traumgesichtes und es Zeugnisses der Propheten, wie hätten da die Juden, verkehrt und verderbt wie sie waren, und voll Feindseligkeit gegen Christus, wie hätten sie eine solche Sache gläubig angenommen? Das Befremdende und Neue daran hätte sie doch gar zu sehr verwirren müssen, da sie ja von ihren Vätern etwas Ähnliches niemals auch nur gehört hatten. Ja, wer einmal glaubte, dass er der Sohn Gottes sei, der durfte an dieser seiner Geburt aus der Jungfrau nicht weiter zweifeln; wer ihn aber für einen Verführer und Feind Gottes ansah, wie hätte der nicht noch größeres Ärgernis daran nehmen und nicht noch mehr in seiner Meinung bestärkt werden sollen? Darum sprachen auch die Apostel nicht gleich am Anfang hiervon; sondern reden viel und oft über die Auferstehung, da sie eben hierfür aus den früheren Zeiten Beispiele hatten, wenn auch keine ganz vollwertigen. Von seiner Geburt aus der Jungfrau dagegen reden sie nicht immer; ja sogar die2 Mutter selbst wagte es nicht, solche Äußerungen zu tun. Höre nur, wie die Jungfrau ihn selber anredet: „Siehe, ich und S. 46dein Vater haben dich gesucht.“ Hätte man also3 eine Ahnung gehabt, so wäre er wohl nicht mehr länger Sohn Davids genannt worden; daraus hätten sich aber wieder viele andere schlimme Folgen ergeben. Darum haben auch die Engel dies niemand kundgetan, außer Maria und Joseph; sogar damals, als sie den Hirten das Geschehene verkündeten, haben sie dies verschwiegen. Warum aber erwähnt er Abraham, während er nach den Worten: „Er erzeugte den Isaak, und Isaak den Jakob“, dessen Bruder übergeht, der auf Jakob folgte, dagegen Juda und seine Brüder nennt?
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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
1.
J’avais raison de le dire, ces paroles divines ont une admirable profondeur, puisque après tout ce que nous avons déjà dit, nous n’avons pas encore achevé d’expliquer ce commencement. Achevons donc aujourd’hui ce qui nous en reste.
La question que nous avons à traiter est celle-ci : Pourquoi l’évangéliste donne-t-il la généalogie de Joseph qui est étranger à la naissance du Fils de Dieu? Nous en avons déjà rapporté une raison, mais il faut en ajouter une autre plus mystérieuse et plus cachée. Quelle est donc cette raison? L’Evangéliste ne voulait pas que les Juifs connussent sitôt le secret de cet enfantement divin, et que. Jésus-Christ était né d’une vierge. Ne vous troublez pas de l’apparente étrangeté de cette raison elle n’est pas de moi; je vous dis ce que j’ai (20) reçu de nos pères , de ces hommes illustres et admirables. Si Jésus-Christ lui-même a d’abord caché beaucoup de choses, en s’appelant fils de l’homme, en ne déclarant pas nettement partout qu’il était égal à son Père, doit-on s’étonner s’il a voulu céler aussi quelque temps le mystère de sa naissance, par une conduite pleine de sagesse, et pour de très importantes raisons?
Quelles sont, dites-vous, ces raisons si importantes? C’était pour épargner la Vierge, sa mère, et pour la défendre d’un fâcheux soupçon. Si les Juifs eussent su d’abord cette merveille, ils n’auraient pas manqué de l’interpréter malignement, et peut-être auraient-ils lapidé la Vierge après l’avoir condamnée comme adultère: car si leur impudence combattait en Jésus-Christ des actions dont ils avaient vu des exemples dans l’Ancien Testament; s’ils appelaient démoniaque Celui qui chassait les démons; et ennemi de Dieu celui qui faisait des miracles le jour du sabbat, quoique le sabbat eût été souvent violé sans aucun crime , que n’eussent-ils point dit en écoutant cette naissance si miraculeuse, puisqu’ils avaient pour eux l’autorité de tous les siècles passés, où l’on n’avait jamais rien vu de semblable? Si après tant de miracles ils ne laissaient pas de l’appeler fils de Joseph, comment l’auraient-ils cru fils d’une Vierge avant ces miracles ? C’est pourquoi l’Evangéliste fait la généalogie de Joseph, où il rapporte qu’il épousa la Vierge. Si Joseph même, quoique si saint et si juste, a besoin de tant de preuves pour croire cette merveille; s’il faut qu’un ange lui parle, qu’il ait des révélations durant la nuit, qu’il soit rassuré parle témoignage des prophètes; comment les Juifs si aveugles, si corrompus, et si déclarés contre Jésus-Christ, eussent-ils pu se rendre à cette vérité ? Une merveille si rare et si inouïe dans toute l’antiquité, les aurait jetés sans doute dans un trouble étrange.
Une fois bien persuadé que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, on ne s’étonne plus de sa merveilleuse naissance; mais comment ceux qui l’ont appelé depuis un séducteur et l’ennemi de Dieu, n’eussent-ils pas été scandalisés de cette vérité , et n’en eussent-ils pas conçu quelque soupçon détestable? C’est pourquoi les apôtres ne se hâtent point d’annoncer d’abord cette naissance merveilleuse de Jésus-Christ. Ils établissent fortement sa résurrection, fait qui était plus à la portée des Juifs, parce qu’il y avait eu, autrefois, des exemples de personnes ressuscitées, quoique d’une manière bien différente de la sienne; mais ils ne publient point d’abord que Jésus-Christ est né d’une vierge. Sa mère même n’ose pas en découvrir le secret ; et on voit qu’elle dit à Jésus-Christ, lorsqu’elle le trouva dans le temple « Nous vous cherchions, votre père et moi. » (Luc, II, 48.)
Si les Juifs eussent eu quelque connaissance de ce mystère, jamais ils n’auraient cru que Jésus-Christ était fils de David, et leur incrédulité, sur ce point, aurait eu les plus funestes conséquences. Aussi les anges mêmes ne révèlent point ce secret; ils ne le découvrent qu’à Joseph et à Marie; et lorsqu’ils annoncèrent aux pasteurs la naissance du Sauveur, ils ne leur dirent point de quelle manière elle s’était faite.
Mais d’où vient que l’Evangile , en parlant d’Abraham, dit qu’il a engendré Isaac, et qu’Isaac a engendré Jacob, sans dire un seul mot d’Esaü, son frère, au lieu que parlant de Jacob, il dit expressément qu’il engendra Juda et ses frères?
Quelques-uns disent que c’est parce qu’Esaü et ceux de sa race ont été méchants , mais je ne crois pas que cette raison soit bonne; si elle l’était, pourquoi un peu après nommerait-on des femmes qui ont été fameuses par leur déshonneur? Il semble plutôt que l’Evangéliste a eu dessein de relever la gloire de Jésus-Christ par l’effet d’un contraste, par la petitesse et la vulgarité de ses ancêtres plutôt que par leur gloire; car rien n’est plus glorieux à Celui qui est infiniment grand, que d’avoir bien voulu se rabaisser de la sorte.
Pourquoi donc l’Evangéliste ne dit-il rien d’Esaü et de sa race? C’est parce que les Sarrasins, les Ismaélites, les Arabes, et tous les autres peuples descendus de lui n’avaient rien de commun avec les Israélites. C’est pour ce sujet que saint Matthieu n’en dit rien, pour passer plus vite à ceux qui entraient dans la généalogie de Jésus-Christ , et qui étaient du peuplé juif. Il dit donc : « Jacob engendra Juda et ses frères, » parole qui marque la race des Juifs.