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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
4.
S. 50Andere hingegen sagen, der Vers:„Weshalb ist deinetwegen das Gehege durchbrochen worden?“ beziehe sich auf das neutestamentliche Volk. Denn dieses kam erst nachträglich und machte dem Gesetz ein Ende. Siehst du also, dass der Evangelist nicht ohne tiefen Grund die ganze Geschichte des Judas erwähnte? Eben darum bringt er auch die Ruth und die Raab, von denen die eine eine Ausländerin war, die andere eine Hure, damit du sehest, dass er gekommen ist, um uns von all unserem1 Elend zu befreien; denn er kam ja als Arzt und nicht als Richter. Wie also jene2 Huren zu Frauen genommen, so hat auch Gott mit unserer unreinen Natur sich verbunden. Dasselbe haben ja auch die Propheten von der Synagoge vorhergesagt. Während aber diese ihrem Herrn untreu wurde, verharrte die Kirche, einmal von den Sünden der Väter befreit, in ihrem Bunde mit dem Bräutigam. Und jetzt, siehe wie die Erlebnisse der Ruth auch den unsrigen gleichen. Sie war eine Fremde und befand sich in drückendster Armut. Gleichwohl hat Booz, als er sie sah, sie weder ihrer Armut wegen gering geschätzt, noch wegen ihrer fremden Stammeszugehörigkeit sie verachtet. So hat auch Christus die Kirche aufgenommen, obwohl sie fremd und arm war, und ihr von seinem großen Reichtum mitgeteilt. Wie aber diese niemals zu dieser Verbindung gekommen wäre, wenn sie nicht zuvor ihre Eltern verlassen, ihr Haus, ihre Familie, ihr Vaterland, ihre Verwandten missachtet hätte, so ward auch die Kirche erst dann von ihrem Bräutigam geliebt, als sie die Sitten der Väter verlassen hatte. So spricht auch der Prophet sie an und sagt: „Vergiss dein Volk und dein Vaterhaus und der König wird deiner Schönheit gedenken“3 . So machte es also die Ruth. Dafür wurde sie aber auch geradeso wie die Kirche die Mutter von Königen; denn von ihr stammt David ab. Durch all dies wollte also der Evangelist die Juden beschämen und sie vor Hochmut bewahren; darum hat er diese Stammtafel hierhergesetzt und auch diese Frauen darin S. 51erwähnt. Denn die Ruth ist die Ahnfrau dieses großen Königs geworden; und David schämt sich dessen nicht.
Nein, nein, es soll nur niemand glauben, ob der Tugend oder Schlechtigkeit von Vorfahren selbst gut oder schlecht, berühmt oder unberühmt zu sein. Im Gegenteil, ist möchte fast sagen, dass derjenige um so mehr Lob verdient, der rechtschaffen ist, obwohl seine Eltern sich nicht besonders auszeichneten. Keiner überhebe sich also ob solcher Dinge, sondern denke vielmehr an die Vorfahren des Herrn; dann wird ihm aller Dünkel vergehen. Persönliche Verdienste dagegen haltet hoch; oder richtiger, selbst diese nicht. Dadurch erniedrigte sich nämlich der Pharisäer unter den Zöllner. Willst du also, dass man deine Verdienste sehe, so bilde dir nichts auf sie ein; dann erscheinst du dadurch nur um so größer. Denke nicht, du habest etwas Großes getan, dann hast du alles getan. Wenn wir, als Sünder, uns für das halten, was wir wirklich sind, so werden wir gerechtfertigt wie der Zöllner; um wieviel mehr, wenn wir rechtschaffen sind und uns doch für Sünder halten? Wenn die Demut aus Sündern Gerechte macht obwohl es eigentlich nicht so fast Demut ist als Wahrhaftigkeit , wenn also Wahrhaftigkeit solches bei Sündern vermag, was wird dann die Demut aus Gerechten machen? Verdirb dir also deine eigenen Werke nicht, bring dich nicht selbst um die Früchte deines Schweißes, laufe nicht umsonst und mache nach langem Wettlauf deine ganze Mühe nicht selbst zuschanden. Der Herr kennt ja deine Werke weit besser als du selbst. Reichest du auch nur einen Becher frischen Wassers, so entgeht ihm auch das nicht, und wenn du nur einen Heller opferst, wenn du nur ein Stoßgebet verrichtest4 , das alles nimmt der Herr mit großem Wohlgefallen an, erinnert sich daran, und setzt dir einen großen Lohn dafür aus. Warum aber wägst du deine Verdienste so genau ab und hältst sie uns immer wieder vor? Weißt du nicht, dass Gott dich nicht mehr loben wird, wenn du dich selbst lobst? wie er denn anderseits auch nicht aufhören wird, dich bei anderen zu rühmen, wenn du dich selbst S. 52verdemütigst. Er will ja nicht, dass dein Verdienst geschmälert werde. Ja was sage ich: geschmälert werde? Er tut ja doch alles und jegliches, um dich auch für kleine Verdienste zu5 und sucht nach allen möglichen Mitteln, um dich vor der Hölle zu bewahren.
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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
4.
D’autres néanmoins entendent ces paroles: « Pourquoi la haie a-t-elle été rompue à cause de vous? (Gen. XXXVIII, 29), » du peuple nouveau, parce qu’il est venu après la loi et qu’il l’a détruite. Ainsi vous voyez que ce n’est pas sans grand mystère que l’Evangéliste nous fait souvenir de cette histoire de Juda.
C’est par la même raison qu’il rapporte aussi celle de Ruth et de Raab, dont l’une était étrangère et l’autre une prostituée, afin de nous assurer que Jésus-Christ était descendu du ciel pour nous guérir de tous nos maux. Car il est venu dans le monde pour être le médecin (23) et non le juge des hommes. Comme donc quelques-uns de ces patriarches ont épousé des femmes prostituées, ainsi Jésus-Christ s’est uni à nous et a épousé la nature humaine, qui était prostituée à tous les vices. Les prophètes ont souvent dit que Dieu avait épousé la synagogue, mais elle a toujours été ingrate après un si grand bienfait, au lieu que l’Eglise, une fois délivrée de la corruption de ses pères, s’est attachée ensuite inviolablement à son époux.
Considérez encore dans Ruth la figure de ce qui devait arriver. Elle était étrangère et dans la dernière indigence. Et cependant Booz ne méprisa ni sa bassesse, ni sa pauvreté comme Jésus-Christ a pris l’Eglise quoiqu’étrangère et pauvre pour l’épouser et lui faire part de tous ses biens. Mais comme Ruth n’eût jamais été honorée de cette alliance, si elle n’eût quitté son père, renoncé à. son pays et méprisé sa maison, sa race et tous ses parents; l’Eglise de même n’est devenue agréable à son Epoux, qu’après avoir quitté sa première vie et tout le dérèglement de ses pères. C’est pourquoi le Prophète lui dit: « Oubliez votre peuple et la maison de votre père, et le Roi aimera votre beauté. » (Ps. XLIV, 41.) C’est ce qu’a fait Ruth et ce qui l’a rendue ensuite comme l’Eglise, la mère des rois. Car c’est de sa race qu’est sorti David.
L’Evangéliste donc pour confondre les Juifs, et pour leur apprendre à ne point s’élever, nomme ici ces femmes impudiques ou étrangères, et il leur fait voir que David même descendait de Ruth et que ce grand roi n’en rougissait point. Ainsi, mes frères, nul homme n’est digne de blâme ou de louange par la vertu ou par le dérèglement de ses pères. Ce n’est point là ce qui peut nous relever ou nous rabaisser, Mais s’il est permis de dire un paradoxe, je soutiens au contraire que celui-là est le plus illustre, qui devient très-vertueux quoique né de pères qui ne l’étaient pas.
Que personne donc ne tire vanité de la gloire de ses ancêtres; mais que chacun jetant les yeux sur la généalogie du Sauveur, étouffe toutes les pensées d’orgueil, et ne se glorifie que de ses seules vertus; ou plutôt qu’il ne s’en glorifie pas même, puisque ce fut ainsi que le pharisien devint pire que le publicain. Si vous voulez que votre vertu soit grande, n’en ayez pas une grande estime, et alors elle sera véritablement grande. Croyez ne rien faire et vous ferez tout. (23)
Car, si lors même qu’étant pécheurs nous sommes justifiés, pourvu que nous nous croyions tels que nous sommes, comme on le voit par l’exemple du publicain; combien serons-nous plus agréables à Dieu, si étant justes, nous croyons être pécheurs? Si l’humilité justifie le pécheur, quoiqu’elle soit en lui plutôt une confession de son indignité qu’une humilité véritable; combien sera-t-elle puissante dans le juste même? Ne perdez point le fruit de vos travaux. Ne rendez point inutiles toutes vos peines; et ne vous exposez point à demeurer sans récompenses, après avoir fait une longue course. Dieu connaît mieux que vous le bien que vous faites. Quand vous ne donneriez qu’un verre d’eau, il ne le méprise pas. Il compte jusqu’à la plus petite aumône, jusqu’à un soupir même. Il reçoit tout; il se souvient de tout; et il vous prépare une grande récompense.
Pourquoi donc comptez-vous si exactement vous-même vos bonnes oeuvres? Pourquoi nous en parlez-vous si souvent? Ignorez-vous que si vous vous louez vous-même, Dieu ne vous louera jamais? Et que si au contraire vous pleurez sur vous-même comme étant digne de compassion, il ne cessera point de publier vos louanges? Il ne veut point diminuer le fruit de vos travaux. Que dis-je, diminuer? Il fait tout, il ménage tout afin de vous couronner pour de très-petites choses, et il cherche par tous les moyens à vous délivrer de l’enfer.