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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
4.
Aber, fragst du, wie können wir gute Früchte bringen, wenn schon der tödliche Streich uns droht, die Zeit so kurz bemessen, und die bestimmte Frist so nahe angesetzt ist? Du kannst es dennoch, antwortet der Täufer; es handelt sich ja hier nicht um Früchte, wie sie auf den Bäumen wachsen, auf die man lange warten muss, die sich nach den Jahrszeiten richten müssen, und auf die man auch sonst noch viel Arbeit verwenden muss. Hier genügt es zu wollen, und gar schnell wird der Baum in Blüte stehen. Nicht bloß die natürliche Kraft der Wurzel, sondern auch die Geschicklichkeit des Landmannes trägt eben sehr viel zur Erziehung solcher S. 186Früchte bei. Aus diesem Grunde also machte er diesen Zusatz, damit sie nicht etwa sagen: du erschreckst uns, du bedrängst und ängstigst uns, wenn du die Axt an den Baum anlegst und drohst, ihm umzuhauen; wenn du Früchte verlangst zu einer Zeit, wo du zu strafen beginnst. Johannes wollte damit zeigen, wie leicht es sei, gute Früchte zu bringen.
V.11: "Ich taufe euch nur mit Wasser; derjenige hingegen, der nach mir kommen wird, vermag mehr als ich, der ich nicht würdig bin, seinen Schuhriemen zu lösen. Er wird euch im Heiligen Geiste und im Feuer taufen."
Mit diesen Worten zeigte Johannes, dass nur gute Absicht und Glaube vonnöten sind, nicht Mühe und Schweiß. So leicht es ist, sich taufen zu lassen, so leicht ist es auch, sich zu bekehren und zu bessern. Zuerst also schreckt er ihre Gemüter auf durch die Furcht vor dem Gericht und die bevorstehende Strafe, redet von einer Axt und dem Verluste des Vorrechtes ihrer Abstammung, und dass andere Kinder ihre Stelle einnehmen werden, ja er droht mit der doppelten Strafe, sie würden umgehauen und ins Feuer geworfen werden. Erst nachdem er so mit allen Mitteln ihre harten Herzen erweicht, und das Verlangen in ihnen erweckt hat, so großem Unheil zu entgehen, erst dann beginnt er von Christus zu reden, und zwar nicht bloß so nebenbei, sondern mit aller Ausführlichkeit. Dann legt er den Unterschied dar, der zwischen ihm und Christus besteht, und damit man nicht etwa glaube, er rede nur so, um dessen Gunst zu erlangen, beweist er es durch den Vergleich der Gaben, die beide zu bieten hatten. Deshalb sagt er nicht gleich zu Anfang:"Ich bin nicht würdig, seinen Schuhriemen zu lösen"; nein, er spricht zuerst von dem Werte seiner eigenen Taufe, zeigt ihnen, dass sie nichts anderes vermag, als sie zur Buße zu bringen1 , und geht dann erst zur Taufe Christi über, die voll ist der unaussprechlichen Gnade. Wenn du also hörst, will er sagen, dass Christus nach mir kommt, so verachte ihn deshalb nicht wie einen, der erst an zweiter Stelle kommt, sondern lerne S. 187die Kraft seiner Gabe kennen, und wisse wohl, dass ich nichts Besonderes und nichts Großes gesprochen, wenn ich sagte: "Ich bin nicht würdig, seinen Schuhriemen zu lösen." Wenn du darum hörst, dass er mächtiger ist, als ich", so denke nicht, dass ich so geredet, als wollte ich mich mit ihm vergleichen. Ich bin ja nicht einmal würdig, unter seine Diener gerechnet zu werden, selbst unter die letzten nicht, und unwürdig, ihm auch nur den geringsten Dienst leisten zu dürfen. Darum sagt er nicht bloß "die Schuhe", sondern "nicht einmal den Riemen", was offenbar das Allergeringste war. Damit du sodann nicht glaubst, er habe nur aus Demut so geredet, bringt er auch noch den tatsächlichen Beweis: "Jener wird nämlich im Heiligen Geiste und in Feuer taufen."
Siehst du da, wie groß die Weisheit des Täufers war? Wenn er selber gepredigt, bringt er alles vor, was Furcht und Schrecken einflößen kann; wenn er aber auf Christus hinweist, sagt er nur solche Dinge, die man gerne hört und die geeignet sind, die Herzen zu gewinnen. Da redet er nicht mehr von der Axt, noch vom Baume, der ungehauen und zum Verbrennen ins Feuer geworfen wird, auch nicht mehr vom kommenden Tage des Zornes, nein, er spricht von Sündenvergebung, Nachlass der Strafe, von Rechtfertigung, Heiligung, Taufe, Gotteskindschaft, Brüderlichkeit, gemeinsamem Erbe, und reichlicher Ausspendung des Heiligen Geistes. Dies alles hat er angedeutet mit den Worten: "Er wird euch taufen im Heiligen Geiste"; auch weist er durch das gleiche Sprachbild hin auf die Fülle dieser Gnade. Er sagte nämlich nicht: Er wird euch den Heiligen Geist geben, sondern: "Er wird euch eintauchen2 im Heiligen Geist." Zudem drückt er durch den beigefügten Ausdruck "Feuer" das Machtvolle und Unwiderstehliche der Gnade aus.
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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
4.
Vous me direz peut-être : comment pouvons-nous porter ces fruits en si peu de temps, pour prévenir le coup d’une hache qui est déjà à la racine, sans qu’on nous donne un peu de trêve et qu’on nous accorde quelque délai? Vous pouvez prévenir ce coup. Ce fruit que l’on exige de vous n’est pas comme ce fruit qui vient sur nos arbres; il n’a pas besoin d’un si long temps: il n’est point assujéti à la vicissitude des saisons, ni à tant de travaux nécessaires à la culture; il suffit de vouloir, et l’arbre germe et pousse aussitôt. Ce n’est pas seulement la racine de l’arbre, mais c’est principalement le soin et l’art du jardinier qui lui font porter ses fruits. Afin donc que ce peuple ne pût pas dire : vous nous remplissez de trouble; vous nous pressez trop, et vous nous réduisez à ne savoir plus que faire, puisqu’en nous menaçant d’une cognée qui va couper l’arbre, vous nous demandez que nous portions du fruit dans le temps même où vous ne nous parlez que de supplice, il les encourage, en leur montrant combien était facile la production de ce fruit.
« Pour moi, je vous baptise avec l’eau, » leur dit-il; « mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de dénouer les cordons de ses souliers. C’est lui qui vous baptisera par le Saint-Esprit et par le feu (11). » Il montre assez clairement par ces paroles, qu’il ne faut pour recevoir ce baptême que la foi et la volonté, et non les travaux et les sueurs; et qu’il n’est pas moins aisé à Dieu de nous changer et de nous rendre meilleurs, qu’il ne lui est facile de nous baptiser.
Après donc qu’il a étonné les Juifs par la terreur du jugement, par l’attente du supplice, par les menaces de les couper comme un (85) arbre par le pied, de les priver de l’héritage de leurs ancêtres, en le donnant à d’autres enfants, et enfin par cette double peine d’être retranchés et jetés au feu; après avoir en tant de manières amolli leur coeur endurci et les avoir enfin portés à désirer de se voir délivrés de tant de maux, il leur parle ensuite de Jésus-Christ d’une manière qui témoigne le profond respect qu’il a pour lui. Car, ayant fait voir la grande différence qui était entre eux deux, pour empêcher qu’on ne la regardât comme un respect et une déférence volontaires qu’il lui rendait, il l’appuie et l’autorise par la comparaison de leur ministère. Il ne commence pas par dire qu’il n’est pas digne de délier les cordons de ses souliers, il ne le fait qu’après avoir montré combien son baptême était imparfait, en témoignant que tout ce qu’il pouvait faire, c’était de les porter à la pénitence.
« Je vous baptise dans l’eau, » dit-il, non de la rémission des péchés, mais « de la pénitence. » Et il parle ensuite du baptême de Jésus-Christ comme étant rempli, d’un don et d’une grâce ineffable. Il semble qu’il leur dise: quoique Celui que je vous annonce ne soit venu qu’après moi, ne croyez pas pour cela qu’il n’ait point d’avantage sur moi. Apprenez quelle est la grandeur de la grâce qu’il vous doit faire, et vous comprendrez aisément que je n’ai rien dit de trop, ni même d’assez grand, quand j’ai protesté que je n’étais pas digne de délier le cordon de ses souliers. Et quand vous m’entendez dire «qu’il est plus fort que moi,» ne croyez pas que je veuille par là me comparer avec lui, puisque je ne mérite pas même d’être au nombre des moindres de ses serviteurs, ni de lui rendre les derniers services. C’est pourquoi il ne se contente pas de nommer les souliers, il parle même d’en « délier les cordons, » voulant marquer par là le service le plus bas qu’on lui pouvait rendre. Enfin, pour que l’on ne crût pas qu’il parlait ainsi seulement par humilité, mais par un sentiment sincère de la vérité, il cite des faits pour le prouver.
« Il vous baptisera, » dit-il, « dans le Saint-Esprit et dans le feu. » Qui n’admirera ici la sagesse de ce saint précurseur du Sauveur? Lorsqu’il prêche de lui-même, il ne fait entendre que des paroles de menace et de terreur; et lorsqu’il envoie vers le Christ, il ne promet que des biens et des consolations. Il ne parle plus d’une hache tranchante, d’un arbre coupé et jeté au feu, ni de la colère à venir; mais de la rémission des péchés, de la destruction de l’enfer et de la mort, de justification, de sanctification, de délivrance, d’adoption au nombre des enfants de Dieu, d’union avec Jésus-Christ, dont les hommes doivent devenir les frères et les cohéritiers, et enfin des dons ineffables du Saint-Esprit. Il comprend toutes ces grâces en disant: « Il vous baptisera dans le Saint-Esprit. » Cette expression figurée marque encore davantage l’abondance de la grâce qu’ils devaient attendre. Car il ne dit pas : « Il vous donnera le Saint-Esprit, » mais « il vous baptisera dans le Saint-Esprit. » Et ce mot même « de feu,» qu’il met ensuite, marque encore davantage la force et l’efficace de la grâce.