• Start
  • Werke
  • Einführung Anleitung Mitarbeit Sponsoren / Mitarbeiter Copyrights Kontakt Impressum
Bibliothek der Kirchenväter
Suche
DE EN FR
Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
HOMÉLIE XIII

4.

Mais comment saint Luc dit-il, qu’après ces trois tentations, « toute la tentation fut consommée? » (Luc, XIV, 13.) Pour moi il me semble que l’évangéliste en marquant ces trois sources principales de tentations, y a renfermé toutes les autres. Car ce déluge de péchés qui inonde tout le monde, n’a point d’autre source que l’appétit sensuel, l’orgueil, et l’avarice. L’esprit de malice le savait parfaitement, et il met l’avarice au dernier lieu, comme (100) le plus puissant de tons les vices : et quoiqu’il l’eût en vue dès le commencement de sa tentation, il la réserve néanmoins pour la fin comme la plus forte de toutes ses armes. C’est là l’ordre qu’il observe dans ses combats. Il réserve pour le dernier ce qui est le plus capable de faire tomber les justes. C’est ainsi qu’autrefois il attaqua Job, et c’est ainsi qu’il attaque Jésus-Christ; commençant d’abord par les armes les plus faibles, et employant ensuite les plus fortes.

Comment donc pouvons-nous vaincre un ennemi si redoutable? Nous le pouvons en faisant ce que Jésus-Christ a fait, c’est-à-dire, en ayant recours à Dieu; en croyant toujours, quand nous serions abattus par la faim, qu’il peut nous nourrir d’une seule parole; en ne tentant point Dieu dans les biens que nous en avons reçus; en nous contentant de la gloire du ciel, sans nous mettre en peine de celle de la terre: et en rejetant dans l’usage des biens de ce monde, tout ce qui passe les bornes de la plus exacte nécessité.

Il n’y a rien qui assujétisse tant d’hommes au démon que l’amour du bien, et le désir de devenir riches. On ne le voit que trop tous les jours par une malheureuse expérience. Car il y a encore aujourd’hui des personnes qui disent : Nous vous donnerons tout ce que vous voyez, si vous voulez vous prosterner pour nous adorer. Ces personnes paraissent hommes au dehors; mais elles sont en effet les instruments du démon. Nous voyons aussi qu’alors le démon ne tenta pas seulement Jésus-Christ par lui-même, mais qu’il le tenta encore par les hommes. « Il se retira de lui pour un temps, » dit saint Luc, pour marquer que le démon tenterait encore le Sauveur par les hommes qui devaient être comme les organes de sa malice.

« Alors le démon le laissa, et aussitôt les anges s’approchèrent de lui, et ils le servaient (11). » Pendant que Jésus-Christ combat le démon, il ne perm-et pas que les anges paraissent, afin de ne le pas mettre en fuite avant que de l’avoir vaincu. Mais après une si glorieuse victoire, les anges- lui apparaissent pour vous assurer que toutes les fois que vous aurez vaincu le démon, les anges viendront aussitôt pour se réjouir avec vous de votre victoire, et pour vous accompagner, comme vos gardes et vos défenseurs. C’est ainsi qu’ils reçurent autrefois le Lazare, lorsqu’il sortit de la pauvreté, de la faim, et des souffrances, comme d’une fournaise où Dieu l’avait éprouvé, pour le transporter au sein d’Abraham. Car, comme je vous l’ai déjà dit, Jésus-Christ figure souvent par ce qui lui est arrivé en cette vie, ce qui nous devait arriver en l’autre.

Puis donc que c’est pour vous que Jésus-Christ a souffert toutes ces choses, tâchez de vaincre le démon comme lui, et ayez de l’ardeur et du zèle pour imiter votre chef. Que si quelqu’un d’entre les esclaves et les disciples du démon vous vient dire: Puisque vous êtes un homme d’une si grande piété, et d’une vertu si admirable, transportez cette montagne, ne vous troublez point, et ne vous mettez point en colère; mais répondez doucement comme Jésus-Christ: « Vous ne tenterez point le Seigneur votre Dieu. » S’il vous promet de la gloire, de la puissance, et de grandes richesses, pourvu que vous l’adoriez, rejetez cet offre avec une fermeté inébranlable.

Le démon n’a pas usé de ces artifices seulement envers Jésus-Christ, qui était le Seigneur et le roi de tous les hommes. Il en use encore tous les jours envers nous qui sommes ses serviteurs. Il nous attaque non-seulement sur les montagnes, dans les déserts, et dans les solitudes, mais encore dans les villes, dans les places publiques, et dans les lieux où la justice se rend. Et il ne nous combat pas seulement par lui-même, mais encore par des hommes semblables à nous.

Que faut-il donc que nous fassions pour nous défendre? Nous devons fermer l’oreille à toutes les paroles de cet esprit de malice; ne rien croire de tout ce qu’il nous dit; le haïr lors même qu’il nous flatte; et en avoir d’autant plus d’horreur, qu’il nous promet de plus grandes choses. C’est ainsi qu’il surprit Eve. En lui donnant de magnifiques espérances, il la perdit et la précipita dans tous les maux. Nous avons affaire à un ennemi qui ne se réconcilie jamais. Il n entrepris une guerre éternelle contre nous, et nous veillons moins pour nous sauver, qu’il ne veille pour nous perdre.

Combattons-le donc non seulement par nos paroles, mais par nos actions; non seulement par la pensée, mais par notre vie. Ne faisons rien de tout ce qu’il désire, et nous ferons tout ce que Dieu désire de nous.

Cet ennemi nous fait de grandes promesses, non pour nous donner, mais pour nous faire perdre ce que nous avons. Il nous offre des (101) occasions de dérober le bien d’autrui, afin de nous ravir l’innocence et la justice. Il nous tend des pièges en nous promettant des trésors sur la terre, afin de nous enlever ceux du ciel. Il veut nous enrichir ici-bas, de peur que nous ne possédions ces richesses éternelles. S’il ne peut nous ravir les biens invisibles en nous promettant ceux de ce monde, il tâche de le faire par la pauvreté.

C’est ainsi qu’il traita le bienheureux Job. Quand il vit que les richesses n’avaient pu le corrompre, il voulut l’abattre par la pauvreté, s’imaginant qu’il le surmonterait par cette voie. Mais cette prétention était bien extravagante. Car celui qui a pu être modéré dans les richesses, sera encore bien plus aisément ferme et patient, lorsqu’il sera pauvre. Celui qui ne s’est pas attaché aux biens qu’il possédait, ne les regrettera peint quand il les aura perdus. C’est pourquoi ce saint homme est devenu incomparablement plus glorieux par sa pauvreté, qu’il ne l’avait été par ses richesses. Le démon put bien lui ôter ce qu’il avait; mais bien loin de lui ôter cette charité dont il brûlait pour Dieu, il la rendit encore plus ardente; et en le dépouillant de tout au dehors, il le combla de biens au dedans. C’est ce qui mit au désespoir cet esprit superbe, voyant que Job devenait d’autant plus fort, qu’il lui faisait de plus grandes plaies.

Lorsqu’il eut employé tous ses moyens inutilement, voyant que rien ne lui réussissait, il eut enfin recours à ses anciennes armes, et il se servit de la femme de ce saint homme pour le tenter. Il lui parla par elle, se couvrant du masque de la bienveillance. Il lui représenta avec exagération l’état déplorable où il était, et il fit semblant de ne lui donner ce conseil détestable que pour le délivrer de tous ses maux. Mais il ne gagna rien encore par ce dernier artifice. Cet homme admirable découvrit du premier coup ce piège caché; il s’aperçut que c’était le démon qui parlait par la bouche de sa femme, et il la réduisit au silence en la faisant taire.

pattern
  Drucken   Fehler melden
  • Text anzeigen
  • Bibliographische Angabe
  • Scans dieser Version
Übersetzungen dieses Werks
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV) vergleichen

Inhaltsangabe

Theologische Fakultät, Patristik und Geschichte der alten Kirche
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Impressum
Datenschutzerklärung