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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
HOMÉLIE XLII

1.

Jésus-Christ se sert encore ici d’un autre raisonnement pour confondre ses adversaires, et il ne se contente pas des réfutations précédentes. Il est visible qu’il n’agissait pas ainsi pour se justifier devant eux du crime qu’ils lui imputaient, puisqu’il en avait déjà. dit assez pour cela; mais pour tâcher de les convertir, et de les rappeler à Dieu. Il semble qu’il leur dise par ces paroles: Personne de vous ne s’en prend à ceux qui ont été guéris, comme ne l’ayant pas été véritablement: personne ne dit non plus que ce soit un mal de délivrer un homme du démon qui le possède. Car quelle que fût leur impudence, ils n’auraient cependant pas osé dire pareille chose. Puis donc que ne trouvant rien à dire dans ses actions, ils ne laissaient pas de décrier sa personne, il leur montre que leurs accusations étaient entièrement déraisonnables, et qu’elles combattaient l’ordre naturel des choses. Il leur laissait à conjecturer de là quelle impudence il fallait avoir pour dire des choses qui non-seulement étaient détestables, mais même sans aucune apparence de raison.

Mais considérez la modération du Sauveur. Il ne dit pas: Dites que l’arbre est bon, parce que le fruit en est bon; mais pour les confondre entièrement, et pour leur faire mieux comprendre quelle était sa douceur et leur audace, il leur dit: Si vous voulez reprendre mes actions, je ne vous en empêche pas : mais que vos accusations au moins paraissent un peu raisonnables, et qu’elles ne se contredisent point elles-mêmes. Car le moyen le plus propre pour les convaincre de leur malice était de leur faire voir qu’ils voulaient obscurcir les choses du monde les plus claires. En vain, leur dit-il, votre malignité s’aveugle elle-même et veut allier ce qui est incompatible. On reconnaît l’arbre par le fruit, et non pas le fruit par l’arbre. Mais vous faites le contraire. Quoi. que l’arbre soit le principe du fruit, c’est néanmoins le fruit qui fait juger quel est l’arbre. Il fallait donc, pour être conséquents, blâmer mes actions pour pouvoir m’accuser moi-même, ou bien ne pas m’accuser si vous approuviez mes actions. Pour vous, vous agissez d’une manière tout opposée. Sans rien blâmer dans mes actions qui sont les fruits, vans accusez ma personne qui est comme l’arbre, et vous allez jusqu’à m’appeler démoniaque.

Jésus-Christ confirme encore ici ce qu’il a dit précédemment : « Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre en porter de bons. » (Matth. VII, 18.) Ce qui fait voir que leurs accusations étaient tout à fait absurdes, et contre toute sorte de raison.

Et comme ce n’est plus lui qu’il justifie, mais le Saint-Esprit, il leur parle avec chaleur et (334) avec force. « Race de vipères, comment pourriez-vous dire de bonnes choses étant méchants comme vous êtes, puisque la bouche parle de la plénitude du coeur (34)? » Jésus-Christ, par ces paroles, accuse en même temps ses ennemis, et prouve par eux la vérité de ce qu’il vient de leur dire. Vous autres, leur dit-il, étant d’aussi mauvais arbres que vous êtes, vous ne pouvez porter de bons fruits. Je ne m’étonne donc pas que vous disiez ce que vous dites, puisqu’étant sortis de si mauvais pères, vous avez eu une éducation semblable à votre naissance, et que vous en retenez encore l’esprit et le coeur.

Mais remarquez avec quelle sévérité il les reprend, et combien ce qu’il leur objecte est sans réplique. Il ne leur dit point: « Comment pourriez-vous dire de bonnes choses, vous qui êtes une race de vipères? La conséquence serait moins frappante; mais comment pouvez-vous dire de bonnes choses, étant méchants comme vous êtes? » Il les appelle « Race de vipères, » parce que ces hommes se glorifiaient de leurs ancêtres. Et, pour leur montrer qu’ils n’en devaient attendre aucun avantage, il les retranche de la race d’Abraham; il leur ôte ce titre d’honneur, dont ils s’enorgueillissaient si insolemment, et, au lieu d’un ancêtre si illustre, il leur donne pour pères des serpents, extraction plus conforme à leur malice noire et envenimée. « Puisque la bouche, » ajoute-t-il, « parle de la plénitude du coeur. »

Il leur fait voir encore ici qu’il est Dieu, et qu’il connaît le fond des coeurs. Il nous apprend que nous rendrons compte un jour non-seulement de nos paro1es, mais encore de nos mauvaises pensées, et qu’elles ne peuvent être cachées aux yeux de Dieu. Il montre même que les hommes peuvent aussi les connaître. Car il y a une si grande liaison et un si grand rapport du dedans avec le dehors, que lorsque le venin est au dedans, il faut nécessairement qu’il se répande et qu’il paraisse au dehors par les paroles. Lors donc que vous entendez dire à quelqu’un des paroles mauvaises et scandaleuses, vous devez croire qu’il a en lui beaucoup plus de mal qu’il n’en fait paraître. Car ce qu’il dit de mauvais a un principe et une source, et ce qui paraît au dehors n’est qu’une petite partie de cette plénitude de corruption qui est cachée au dedans. Cc reproche est sanglant, vous le comprenez; car si l’impiété de leurs paroles fait voir que c’est le démon qui les leur inspire, jugez quelle est la corruption de leur coeur, et combien cette source d’où elle coule est empoisonnée. Et cette conséquence est très-certaine, parce que la langue n’ose pas dire tout ce que le coeur lui dicte, et qu’elle ne laisse pas sortir toute la corruption intérieure; mais comme le coeur n’a aucun homme pour témoin, et qu’ayant perdu la crainte de Dieu, il n’appréhende point ses jugements, il produit hardiment dans ses pensées tout le mal qu’il a conçu en lui-même. Ainsi il arrive d’ordinaire qu’il y a encore plus de corruption dans notre volonté que dans nos paroles, parce que la crainte même de ceux qui nous écoutent nous retient dans ce que nous disons, au lieu que le coeur n’étant connu de personne, s’abandonne avec plus de liberté au dérèglement de ses pensées. Mais lorsqu’il y a au dedans une trop grande corruption, elle se répand enfin au dehors. Et comme ceux qui sont pressés de rejeter les mauvaises humeurs qui les incommodent, se contraignent d’abord, mais enfin ne les peuvent plus retenir; de même ceux qui ont de mauvaises pensées et de mauvais desseins dans le coeur, après s’être retenus quelque temps, rejettent enfin au dehors ce venin caché, qui se répand en injures et en calomnies.

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