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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE XXI.

2.

Quel roi monte sur le trône avec un visage morne ? quel pécheur recevant la rémission de ses péchés, demeure dans l'abattement? Ne faites donc pas attention à votre dépense, mais à ce qui vous ménage cette dépense, au revenu. Si le semeur se réjouit, quelque incertaine que soit la moisson qu'il sème, à bien plus forte raison celui qui ensemence le ciel. Soyez joyeux, et si peu que vous donniez vous donnerez beaucoup; de même, soyez triste et donnez beaucoup, de ce beaucoup vous aurez fait peu de chose. La veuve avec ses deux oboles fit plus que d'autres qui avaient peut-être donné des talents: tant son coeur était généreux. Mais comment, direz-vous, le pauvre réduit à là dernière indigence, peut-il tout dépenser avec joie? Interrogez la veuve, et vous verrez que l'étroitesse du coeur vient de la volonté qui l'anime et non de la pauvreté, et qu'il en est de même pour la vertu, contraire : le pauvre peut avoir le coeur grand, le riche peut l'avoir petit. Voilà pourquoi l'apôtre demande dans l'aumône, la simplicité; dans la miséricorde, la joie; dans la conduite de ses frères, le zèle. Car il ne veut pas que nous nous contentions de soulager les pauvres de notre argent, il veut que nous les servions de nos paroles, de nos actions, de nos personnes, de tout ce que nous avons encore outre tout cela, sans rien excepter. Après avoir parlé de l'assistance la plus importante, de celle qui s'exerce par l'enseignement, de celle qui s'exerce par l'exhortation, (car c'est là la plus nécessaire, d'autant plus qu'elle donne à l'âme sa nourriture), l'apôtre arrive à l'assistance avec de l'argent et par tous les autres moyens.

Ensuite, pour éclairer la pratique de toutes ces vertus, il en montre la mère, qui est la charité. Car il dit : « Que votre charité soit sincère (9) ». Si vous avez cette sincérité, vous ne sentirez pas la dépense, la fatigue du corps, l'ennui de parler; vous supporterez les sueurs, les peines du ministère; vous accorderez tout généreusement, quelle que soit la nature du secours qu'il faille porter, soit de votre personne, soit de votre argent, soit par vos paroles, soit par tout autre moyen, à votre prochain. Et maintenant, de même que l'aumône ne suffit pas à l'apôtre, sans la simplicité; ni l'assistance sans le zèle; ni la miséricorde, sans la joie, de même il ne lui suffit pas de la charité; il veut qu'elle soit sincère, car c'est en cela que consiste la charité; et, si elle se présente , tout le reste l'accompagne. En effet le miséricordieux l'est avec joie , car c'est à lui-même qu'il fait miséricorde; celui qui conduit les autres, les conduit avec vigilance, car c'est lui-même qu'il conduit; et celui qui fait l'aumône , la fait avec libéralité, car c'est à lui-même qu'il donne. Ensuite, comme il y a, même pour mal faire, des amitiés comme celles des libertins ou de ceux qui s'accordent dans les commerces d'argent et dans les rapines, ou de ceux qui s'enivrent ensemble dans les festins; l'apôtre, pour préserver les fidèles de ces souillures, dit : « Abhorrant le mal ». Il ne dit pas: Vous détournant du mal, mais : Haïssant, et, plus que haïssant; l'apôtre dit . Haïssant d'une haine violente, « Abhorrant ». C'est là le sens (363) fréquent de la préposition grecque, d'où vient ab et qui marque l'abstention , la séparation, l'éloignement, l'horreur, l'affranchissement. Souvent , sans faire le mal, on sent le désir de mal faire; l'apôtre chasse ce désir par ce mot « Abhorrant ». Car il veut purifier jusqu'à la pensée, nous inspirer l'aversion profonde pour le mal, la haine qui le combat. N'allez pas croire , s'écrie-t-il , parce que je vous ai dit : « Aimez-vous les uns les autres », que vous deviez pousser cette affection jusqu'à vous entendre les uns avec les autres pour faire le mal. C'est tout le contraire que je vous recommande. Vous devez être étrangers non-seulement à l'action, mais à la disposition mauvaise, et non-seulement y être étrangers, mais vous en détourner avec horreur et la détester. Et cette recommandation ne suffit pas encore à l'apôtre, ii y joint la pratique de la vertu, en disant : « Vous attachant fortement au bien ». Il ne se contente pas de dire, faisant le bien, mais le faisant avec amour; car c'est là le sens du précepte exprimé par le verbe qu'il emploie. C'est ainsi que le Seigneur, en unissant l'homme à la femme, a dit : « L'homme s'attachera fortement à sa femme». (Gen. II, 24.)

L'apôtre donne ensuite les raisons de. l'affection qui doit être réciproque entre nous. « Que chacun ait pour son prochain la tendresse fraternelle (10) ». Vous êtes frères, dit-il, sortis des mêmes entrailles, il est donc juste que vous vous aimiez les uns les autres. C'est ce que disait Moïse, à ceux qui disputaient en Egypte. Vous êtes frères, pourquoi vous faites-vous du mal les uns aux autres? (Exode, II, 13.) En parlant de la conduite avec les étrangers, l'apôtre dit : « S'il est possible, autant qu'il dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes »; mais en parlant des fidèles entre eux : « Que chacun ait pour son prochain », dit-il, « la tendresse fraternelle». Ce qu'il veut, par ces paroles, c'est qu'il n'y ait entre les étrangers et nous, ni querelles, ni haines, ni aversion ; c'est que l'affection règne entre nous, et, plus que la simple affection, la tendresse. Car non-seulement, dit-il, la charité doit être sincère, mais intense, chaleureuse, ardente. Car qu'importe que votre affection soit exempte de perfidie, si elle n'a aucune chaleur? Voilà pourquoi l'apôtre dit : « Que chacun ait pour son prochain la tendresse », ce qui veut dire, une affection chaleureuse. N'attendez pas que le commencement de l'affection vienne d'un autre, soyez le premier à prendre votre élan, à commencer, car c'est ainsi que vous recueillerez la récompense de l'amitié de cet autre frère.

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