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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE V.

5.

Voyez-vous comme il fait sentir aux Juifs un plus grand besoin de recourir à la grâce? Car comme ils prétendaient être justifiés par la Loi seule et n'avoir pas besoin de la grâce, il leur prouve qu'ils en ont plus besoin que les Grecs, puisqu'ils doivent être punis plus sévèrement. Ensuite il fait un autre raisonnement pour appuyer ce qu'il vient de dire : « Car ce ne sont pas ceux. qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu (13) ». Il a raison de dire « Devant Dieu » ; car ils peuvent paraître honorables devant les hommes, et beaucoup se vanter, tandis que devant Dieu c'est tout le contraire. « Mais ce sont les observateurs de la loi qui seront justifiés ». Voyez-vous avec quelle vigueur il retourne son raisonnement dans le sens opposé? Si vous demandez, dit-il, à être sauvé par la loi, le Grec sera sauvé avant vous, lui qui paraît avoir, observé ce qui est écrit. Et comment., direz-vous, a-t-il pu observer sans avoir entendu? Cela est possible, répond l'apôtre, et même plus encore, car non-seulement on peut accomplir sans avoir entendu, mais on peut avoir entendu et ne pas accomplir; ce qu'il exprime dans la suite plus clairement. et plus énergiquement, en disant : « Toi qui instruis les autres, tu ne t'instruis pas toi-même ? » En attendant il prouve ici son premier point : « En effet lorsque les gentils, qui n'ont pas la loi, font naturellement ce qui est selon la loi; n'ayant pas la loi, ils sont à eux-mêmes la loi (14) ».

Je ne rejette pas la loi, dit-il, mais par elle je justifie les gentils. Voyez-vous comment, en minant par la base la gloire du Judaïsme, il évite de donner prise à une accusation de mépris pour la loi, puisqu'il l'exalte au contraire, -la glorifie, et prouve ainsi toute sa. thèse? Quand il dit « :Naturellement », il entend à l'aide des raisonnements naturels. Il leur fait voir qu'il y en a d'autres,. meilleurs qu'eux, et, qui plus est, meilleurs. précisément parce qu'ils n'ont pas reçu et ne possèdent point la loi, dont les Juifs semblent se prévaloir. Et voilà, ajoute-t-il, en quoi ils sont admirables; c'est qu'ils n'ont pas eu besoin de loi et qu'ils ont néanmoins observé la loi, gravant dans leurs âmes, non des paroles, mais des oeuvres. Car il dit : « Montrant l'oeuvre de la loi écrite dans leurs oeuvres, leur conscience leur rendant témoignage, et leurs pensées s'accusant et se défendant l'une l'autre, au jour où Dieu jugera par. Jésus-Christ, selon mon Evangile, ce qu'il y a de caché dans les hommes (15, 16) ».

Voyez-vous comme il rappelle encore ce jour et le rend en quelque sorte présent, jetant le trouble dans leur âme, et leur montrant que ceux-là seront surtout honorés qui auront fait sans la loi, les oeuvres de la loi ? Il est juste de dire maintenant, ce qu'il y a de plus admirable dans la prudence de l'apôtre. Après avoir donné la preuve que le Grec l'emporte sur le Juif, il omet ce point dans le résumé et la conclusion de ses raisonnements, pour ne pas exaspérer les Juifs. Afin de rendre ma pensée plus claire, je rapporterai ses paroles mêmes. Car après avoir dit : « Ce ne sont pas ceux qui écoutent la loi qui seront justifiés, mais ceux qui l'observent », il devait logiquement dire : (219) « En effet, lorsque les gentils qui n'ont pas la loi font naturellement ce qui est selon la loi », ils valent mieux que ceux qui ont reçu l'enseignement de la loi. Il ne le dit pourtant pas; mais il s'arrête à l'éloge des Grecs, et ne pousse pas plus loin la comparaison, afin de faire accepter son langage aux Juifs. Il ne dit donc point cela; mais que dit-il? « En effet lorsque les gentils qui n'ont pas la loi font naturellement ce qui est selon la loi ; n'ayant pas la loi, ils sont à eux-mêmes la loi; montrant ainsi l'oeuvre de la loi écrite dans leurs coeurs, leur conscience leur rendant témoignage ».

Ainsi la conscience et la raison tiennent lieu de la loi. Par là il fait voir encore que Dieu a donné à l'homme des forces suffisantes pour embrasser la vertu et fuir le vice. Et ne vous étonnez point s'il le prouve une fois, deux fois, bien des fois. Ce point était capital pour lui, à cause de ceux qui- disaient : Pourquoi le Christ est-il venu si tard? Où était donc autrefois cette grande Providence? Après avoir réfuté cette objection en passant, il montre que dans les anciens temps, même avant la concession de la loi, la nature humaine était l'objet de tous les soins de la Providence. Car « ce qui est connu de Dieu était manifeste en eux » ; ils savaient ce qui était bien, ce.. qui était mal, par quoi ils jugeaient les autres, et c'est ce qu'il leur reprochait en disant « En jugeant autrui, tu te condamnes toi-même ».

Quant aux Juifs, outre ce que nous avons dit, la raison et la conscience, ils avaient la loi. Mais pourquoi ces expressions : « S'accusant ou se défendant? » S'ils ont la loi écrite dans leurs coeurs et qu'ils en fassent voir les oeuvres, comment la raison peut-elle les accuser? Mais ce n'est pas seulement à cela que s'applique le mot « Accusant », mais à la nature entière. Ici-bas nos raisonnements sont là, tantôt pour nous accuser, tantôt pour nous défendre, et devant cet autre tribunal, l'homme n'a pas besoin d'autre accusateur. Ensuite, pour augmenter la crainte, il ne dit pas : les péchés des hommes, mais : « Ce qu'il y a de caché dans les hommes ». Après avoir dit: « Penses-tu donc, ô homme qui juges ceux qui font ces choses et qui les fais toi-même, que tu échapperas au jugement de Dieu? » Pour que vous ne subissiez point la sentence que vous portez vous-même, et que vous compreniez que celle de Dieu est bien plus juste que la vôtre, il ajoute : « Ce qu'il y a de caché dans les hommes », et encore : « Par Jésus-Christ, selon mon Evangile ». En effet, les hommes ne jugent que les apparences. Or, plus haut il ne parlait que du Père, mais après les avoir abattus par la crainte, il parle maintenant du Christ, non d'une manière simple, mais après avoir fait mention du Père ; et par là il relève la dignité de sa prédication. La prédication, dit-il, annonce ce que la nature avait déjà fait voir d'avance.

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