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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE VII.

6.

Et pour que personne ne m'accuse d'exagération, je vous poserai volontiers une question. Si quelqu'un prenant une torche et un hoyau, venait brûler ce temple et miner cet autel; chacun de ceux qui sont ici ne le lapiderait-il pas comme sacrilège et criminel ? Quel pardon méritera donc celui qui porte une flamme bien plus dévorante, l'envie veux-je dire, une flamme qui ne consume pas un édifice de pierre, un autel d'or, mais qui renverse et détruit quelque chose de bien plus précieux que des murailles et qu'un autel, l'édification, fruit de l'enseignement des maîtres? Et qu'on ne me dise pas que les efforts de l'envieux sont souvent sans résultat. On doit juger d'après l'intention, et bien que Saül n'ait pas tué David, il n'en est pas moins homicide. Vous ne pensez donc pas, dites-moi, que quand vous combattez contre le pasteur, vous tendez des piéges aux brebis : à ces brebis pour lesquelles le Christ a versé son sang, pour lesquelles il nous ordonne de tout faire et de tout souffrir? Vous ne vous rappelez donc pas que votre maître a cherché votre gloire et non la sienne, tandis que vous ne cherchez point la sienne, mais la vôtre? Et pourtant vous trouveriez la vôtre en cherchant la sienne ; et en cherchant la vôtre avant la sienne, vous ne la trouverez point.

Quel sera donc le remède à ce mal? Prions tous ensemble, prions tous d'une voix pour

ces malheureux, comme pour des énergumènes. Ils sont même plus à plaindre que des énergumènes, parce que leur mal est volontaire. Il faut, pour le guérir, des prières, beaucoup de supplications. Si celui qui n'aime pas son frère, ne peut. acquérir aucun mérite, donnât-il tout ce qu'il possède, souffrit-il le martyre; songez quel sera le -châtiment de celui qui déclare la guerre à un homme qui ne lui a point fait de mal. Il est pire que les païens. Car si, en aimant ceux qui nous aiment, nous ne faisons rien de plus que les païens, où placer, je vous le demande, celui qui porte envie à ses amis? La jalousie est même pire que la guerre. En effet, dès que le motif de la guerre a cessé, celui qui la faisait, dépose ses sentiments d'hostilité; mais l'envieux ne devient jamais ami. Le premier fait une guerre ouverte, le second une guerre cachée; celui-là a souvent de justes motifs, celui-ci n'en a pas d'autre que sa fureur et sa volonté diabolique. A quoi comparer une telle âme? A quelle vipère? à quel aspic? à quel ver? à quelle mouche venimeuse ? Rien de plus scélérat, rien de plus méchant qu'elle. Voilà ce qui détruit les Eglises, voilà la source des hérésies; voilà ce qui arma la main d'un frère, le détermina à se baigner dans le sang du juste, viola les lois de la nature, ouvrit la porte à la mort, consomma la malédiction première, fit perdre de vue à cet infortuné sa propre naissance, le souvenir de ses parents et de tout le reste, et poussa sa fureur et sa folie au point qu'il ne cédât pas même à la voix de Dieu qui lui disait: « Son recours sera en toi et tu le domineras 1 ». (Gen. IV, 7.) Pourtant Dieu lui remettait son péché et lui soumettait son frère ; mais cette maladie est si difficile à guérir, que, malgré l'application de mille remèdes, elle jette encore son venin.

De quoi donc souffres-tu, ô le plus misérable des hommes ? De ce que Dieu est honoré ? Mais c'est une disposition satanique. De ce que ton frère est. considéré? Mais tu peux le dépasser. Que si tu veux l'emporter sur lui, ne le tue pas, ne le fais pas disparaître; laisse-le vivre, pour avoir un motif d'émulation et triompher d'un être vivant; par là la couronne sera brillante un jour; mais en lui donnant la mort aujourd'hui, tu te prépares une sentence pire que si tu avais été vaincu. Mais la jalousie ne voit rien de cela. Comment peux-tu aimer la gloire au milieu d'une si grande solitude ? Car ils étaient seuls alors sur la terre. Mais cela même n'a pu le retenir; rejetant tout de son âme, il s'est rangé avec le démon et s'est mis en devoir de combattre : car c'était le démon qui commandait à Caïn. Ce n'était pas assez pour lui que l'homme fût devenu mortel, il voulait un genre de mort plus tragique, et il a persuadé à Caïn de tuer son frère. Insatiable de nos maux, il était impatient, il avait hâte de voir la sentence exécutée. Comme si quelqu'un tenant son ennemi dans les chaînes et voyant l'arrêt porté contre lui, était pressé de le voir égorgé, dans l'intérieur de la prison, avant la sortie de la ville, avant même le moment fixé; tel était le démon. Ayant appris que l'homme devait retourner en terre , il brûlait de voir, quelque chose de plus : le fils mourant avant le père, un frère meurtrier de son frère, une mort prématurée et violente.


  1. C'est ainsi que saint Chrysostome entend ce passage ; voir la XVIIIe homélie sur la Genèse. ↩

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