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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistulam ad Philippenses Commentaire sur l'épître aux Philippiens
HOMÉLIE XI.

4.

Chose, également déplorable ! Nous revenons tous à notre vieil état de péché, et, avec un compte déjà si redoutable, nul, parmi nous ne gémit, ne pleure, ne soupire. Ne croyez pas que je parle ici par ironie. Autant nous avons fui loin de Dieu avant l'arrivée de Jésus-Christ, autant le fuyons-nous maintenant encore. Car nous pouvons fuir Dieu; non par des changements de lieu, puisqu'il est présent partout, mais par nos oeuvres. Que par rapport au lieu nous ne puissions l'éviter, le Prophète le déclare : « Où irai-je, mon Dieu, pour me soustraire à votre esprit? Où fuirai-je pour éviter votre face? (Ps. CXXXVIII, 7.) Quel est donc le moyen de fuir Dieu? Comment s'éloigne-t-on de lui? Cet éloignement n'est que trop possible, puisque le même prophète dit encore : « Ceux qui s'éloignent de vous périront »; et Isaïe : « Est-ce que vos iniquités n'ont pas jeté entre vous et moi un mur de division? » (Ps. LXXII, 27; et Isaïe, LIX, 2.)

Comment donc se fait cet éloignement, cette séparation ? Par notre volonté, par notre coeur, puisque ce ne peut être une séparation locale; car comment fuir hors de celui qui est partout présent? Et cependant le pécheur fuit. C'est ce que marque l'Ecriture : « L'impie s'enfuit quand personne ne le poursuit ». (Prov. XXVIII, 1.) Nous fuyons donc Dieu, qui nous poursuit sans cesse. L'apôtre courait pour approcher de lui; nous courons aussi, nous, mais pour l'éviter et nous éloigner de lui.

Et ce n'est pas là un malheur déplorable! Où fuis-tu, malheureux? Où fuis-tu, misérable, loin de ta vie, loin de ton salut? Si tu évites ton Dieu, où sera ton refuge? Si tu évites la vie, comment pourras-tu vivre? Ah ! plutôt, fuyons l'ennemi de notre salut! Quand nous péchons, nous fuyons loin de Dieu; nous errons comme l'esclave fugitif; nous nous exilons sur la terre étrangère , semblable à cet enfant prodigue qui avait dévoré le bien de son père, et s'en était allé en pays étranger, après avoir épuisé son patrimoine, désormais il vivait, mais affamé. Nous aussi nous avons un patrimoine, et quel est-il ? La délivrance de nos péchés; la force que Dieu nous a donnée pour remplir les devoirs de la vertu ; cette ardeur et cette patience, cet Esprit-Saint qu'il nous a versé avec le baptême. Une fois que ces biens sont épuisés, nous sommes en proie à la famine.

Un malade, tant qu'il est agité par la fièvre et travaillé par des humeurs vicieuses, ne peut ni se lever, ni s'acquitter de ses fonctions, ni faire quoi que ce soit; mais que, délivré de sa maladie et rendu à la santé, il reste cependant inerte, sans action, vous ne l'imputerez qu'à sa paresse. C'est aussi notre histoire. Torturés par une grave maladie et par une .fièvre ardente, nous étions gisants non pas sur un lit de douleurs, mais sur une couche de malice; heureux de nous rouler dans le péché comme sur un fumier, couverts d'ulcères, respirant la puanteur, souillés, courbés, spectres enfin plutôt que créatures humaines. Les démons abominables nous entouraient; le prince de ce monde nous insultait par un rire affreux. Le Fils unique de Dieu est venu; il a fait luire les rayons de sa présence et dissipé l'ombre épaisse. Le roi qui s'asseyait sur le trône du Père, est venu vers nous quittant ce trône du Père;.et quand je dis qu'il l'a quitté, n'allez pas croire encore à un déplacement de sa substance divine, qui ne cesse de remplir et la terre et les cieux ; je parle de son incarnation. Il est venu vers cet ennemi qui lui portait une haine profonde, qui lui tournait le dos, et loin de vouloir, enfin, tourner vers lui ses yeux repentants, le poursuivait encore de ses blasphèmes journaliers. Il l'a vu gisant sur le fumier, dévoré par les vers, accablé par la fièvre et par la faim, travaillé par toutes les maladies à la fois. Oui, la fièvre le torturait, car c'est une fièvre avec ses flammes que la mauvaise (77) concupiscence ; c'est une fièvre avec sa faim anormale et insatiable, que l'ambition; c'est une fièvre avec son virus, que l'avarice; c'est une fièvre avec la privation de la vue, que l'impureté; l'idolâtrie, c'est une fièvre avec la surdité et le délire qui condamnait l'homme à adorer, à consulter la pierre et le bois ; c'est elle toujours avec l'altération des traits, car les vices nous dégradent; c'est tout ce qu'il a de plus triste et la plus redoutable maladie. Il vit des hommes plus fous dans leur langage que les êtres en démence, puisqu'ils appelaient Dieu la pierre et le bois. Il nous vit dans cette mer d'iniquités; et il ne nous prit pas en abomination, en haine, pas même en aversion; il ne détourna passa face; car il était le Seigneur et ne haïssait point son ouvrage. Que va-t-il donc faire? Comme un médecin charitable il prépare de précieux médicaments, et il v goûte le premier. Quand il en a constaté la vertu, il nous les présente. Comme premier remède et souverain antidote, il nous donne le bain sacré; il nous fait vomir toute notre iniquité; tous les symptômes ennemis prennent la fuite; l'inflammation cesse, la fièvre est éteinte, le virus est desséché. Tous les symptômes d'avarice, de colère, de tout mal enfla se sont évanouis par la présence de l'Esprit. Nos yeux et nos oreilles s'ouvrirent; notre langue se délia pour de pieuses paroles; notre âme acquit la force , notre corps la beauté, cette fleur de beauté que doit avoir un enfant de Dieu engendré par la grâce de son Esprit; une gloire telle que doit avoir le fils d'un roi, nouvellement né et couché sur la pourpre.

Oh ! quelle noblesse Dieu nous a donnée ! Et nous, envers celui qui nous a tant aimés, nous continuons à être ingrats. Il nous a enfantés, nourris, comblés de biens; pourquoi fuyons-nous ce généreux bienfaiteur? Et après tant de merveilles opérées en notre faveur, il nous prête encore sa force : tant que la maladie nous accablait, en effet, nous étions incapables de supporter le fardeau, si lui-même ne nous avait donné le pouvoir. Mais en vain nous a-t-il accordé la rémission de nos péchés, nous avons rendu ce pardon inutile; en vain tant de richesses, nous les avons dissipées et dévorées; en vain la force, nous l'avons usée; en vain la grâce, nous l'avons étouffée; et comment? en dépensant tous ces trésors pour des choses qui ne pouvaient nous servir, à de vraies inutilités. Celles-ci nous ont perdus, et, de plus , malheur incomparable, exilés que nous sommes sur une terre étrangère, réduits à la nourriture des pourceaux , nous ne disons pas encore : Revenons à notre Père, faisons-lui cet aveu, nous avons péché contre le ciel et contre vous; et cela, bien que nous ayons un père si aimant, si désireux de notre retour ! Car abandonnons seulement les voies du vice, et revenons à lui; et nous verrons qu'il ne peut se résoudre même à nous faire un reproche. Qu'ai-je dit? Dieu ne peut se résoudre à nous faire un reproche ? Non-seulement lui-même ne veut pas en faire, mais il ferme la bouche à tout autre qui nous en adresserait; quand même celui-là serait un de ceux qu'il aime le plus. Ah ! revenons ! jusqu'à quand resterons-nous éloignés ? Comprenons notre déshonneur; sentons notre dégradation. Le vice nous rabaisse au niveau de l'animal immonde; le vice affame notre coeur. Retrouvons notre âme; rentrons en nous-mêmes; revenons à notre ancienne noblesse et regagnons les biens à venir, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, etc.

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