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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistulam ad hebraeos argumentum et homiliae 1-34 Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
HOMÉLIE XXIV.

1.

La première vertu, toute la vertu consiste à vivre dans ce monde comme des hôtes d'un jour et des étrangers, sans nous mêler aux affaires de ces basses régions, en nous détachant de ce monde, comme d'un pays inconnu, semblables à ces bienheureux dont il est écrit : « Ils erraient vagabonds , couverts de peaux de chèvres, indigents, affligés, persécutés, eux dont le monde n'était pas digne ». (Hébr. XI, 37.) Ils se déclaraient ainsi étrangers et simples passagers de la vie. Paul, se servant d'une expression bien autrement énergique, ne se considérait pas seulement comme passant et étranger ici-bas, mais comme mort à ce monde déjà mort pour lui. Oui, disait-il, « le monde est crucifié pour moi; et je suis crucifié pour le monde ». (Gal. VI, 14.)

Nous faisons tout le contraire. Toute notre conduite ici-bas prêterait à croire que nous sommes citoyens de la terre; nous travaillons comme si nous y étions fixés pour toujours. Les justes n'étaient, pour le monde, que des passagers, que des morts, tandis que vivant pour le ciel, ils réglaient leur conduite en conséquence; mais nous, en revanche , nous sommes pour le monde ce qu'ils étaient pour le ciel; nous sommes pour le ciel ce qu'ils furent pour le monde. C'est pourquoi l'on peut dire que nous sommes morts, puisque nous renonçons à la vie véritable pour nous attacher à cette vie éphémère d'ici-bas. Voilà ce qui attire sur nous la colère de Dieu: il nous proposait de jouir des biens célestes, et nous n'avons pas même voulu nous détacher des biens terrestres. Semblables à ces misérables vers qui changent de lieu sans jamais quitter la boue, nous allons de terre en terre, nous ne voulons pas même sortir un instant de cette fange, et nous soustraire aux affaires humaines. On nous croirait ensevelis dans le sommeil, la léthargie ou l'ivresse, tant notre oeil s'effraie en s'ouvrant au jour. Comme ces gens qu'un doux sommeil retient dans leur lit d'abord toute la nuit, puis une partie du jour, sans qu'ils rougissent de donner au sommeil et à la paresse le temps du travail et de l'étude, de même nous, lorsque le jour approche déjà, que la nuit s'en va, ou plutôt le jour (« Travaillez», est-il dit, « tant qu'il fait jour) », nous faisons en plein jour (552) les oeuvres de la nuit, nous dormons, nous rêvons, nos visions nous charment, les yeux de notre corps et de notre âme se tiennent fermés nous parlons à l'aventure et même imprudemment; nous resterions insensibles, quand bien même on nous plongerait un fer dans le sein , quand on pillerait tous nos biens, quand on mettrait le feu à notre maison. Il a plus : nous n'attendons pas que d'autres nous causent ces maux, nous nous les faisons nous-mêmes. II ne nous coûte rien de nous piquer, de nous frapper; de nous étendre honteusement et à plat ventre, de nous dépouiller de tout honneur et de toute estime ; nous n'avons pas même la précaution de cacher nos hontes, ni de permettre qu'ors les cache ; nous vivons en pleine turpitude, exposés aux rires et aux outrages de ceux qui nous voient ou qui nous approchent. Car ignorez-vous que les gens pervers eux-mêmes se moquent de ceux qui leur ressemblent, les condamnent? Dieu nous a donné, en effet, la raison, juge ferme et incorruptible, même en ceux qui sont tombés dans les derniers bas-fonds du vice ; c'est pourquoi les méchants se condamnent eux-mêmes; et si par hasard on les appelle du nom trop honteux qu'ils méritent, on les voit rougir, sentir l'outrage, et prétendre qu'on les insulte. Ainsi, même chez eux, les: paroles, sinon les actes, condamnent leur conduite au tribunal de leur conscience; je dirai même que leurs actes en font l'aveu : rien qu'en se couvrant de ténèbres et de secret pour faire le mal, ils montrent clairement ce qu'ils pensent de leur triste vie.

C'est que le vice, en effet, est si manifestement condamnable, que tous, même ceux qui s'y livrent, en sont les accusateurs. La vertu, au contraire, est un bien si noble, que ceux-là même l'admirent, qui n'ont pas le coeur de la pratiquer. Le libertin fera l'éloge de la chasteté; l'avare condamnera l'injustice; l'homme colère admirera la patience, et blâmera comme un, vice le ressentiment; le débauché condamne la débauche. — Mais, dira-t-on, comment expliquer qu'on s'abandonne au vice? — Par excès de lâcheté, mais toujours avec la pensée qu'on ne suit pas la bonne voie. Autrement on ne rougirait pas de son oeuvre, on ne la désavouerait pas, quand un autre vous accuse. N'a-t-on pas vu de ces esclaves du crime, ne pouvoir supporter le déshonneur, et se suicider? tant est profond en nous ce témoignage intime du bon et de l'honnête ! tant le bien moral est plus brillant que le soleil, tandis que son contraire est tout ce qu'il y a de plus repoussant !

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Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
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