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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistulam ad hebraeos argumentum et homiliae 1-34 Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
HOMÉLIE XXIV.

2.

Les saints étaient des passants et des étrangers : comment cela? En quel endroit Abraham fait-il cet aveu? Il a dû le faire, si l'on en juge par sa vie. Mais David l'a exprimé formellement pour lui; écoutez-le : « Je suis un passager et un étranger, comme tous mes pères ». (Ps. XXXVIII, 13.) Au reste ces patriarches qui habitaient sous des tentes, qui achetaient jusqu'à leur sépulcre, étaient bien des hôtes et des étrangers, n'ayant pas même un lieu pour ensevelir leur famille. Mais quoi! se disaient-ils étrangers pour la Palestine seulement? Non, mais aussi pour le 'monde entier. Et c'était vrai : car ils ne voyaient, sur toute la terre, rien de ce qu'ils désiraient, mais rien que des objets absolument étrangers à leurs yeux. Ils voulaient, eux, pratiquer la vertu ; ils ne trouvaient dans ce monde que le vice partout régnant. Tout ici-bas leur paraissait étranger et inconnu. Point d'amis; point d'alliés, à part quelques parents.

Comment encore étaient-ils les hôtes et non les habitants du siècle? C'est qu'ils n'avaient aucun souci des choses d'ici-bas, et qu'ils montraient par leurs paroles et leurs actions ce détachement parfait. Par exemple, Dieu dit à Abraham : Abandonne cette terre qui semble être ton pays, et viens dans un pays étranger (Gen. XII, 1) ; et lui, sans donner le baiser d'adieu à ceux de sa famille qu'il laissait, quitte sa patrie comme s'il allait quitter une terre étrangère. Dieu lui dit : Immole-moi ton fils (Gen. XXII, 2), et il l'offrit comme s'il n'avait pas eu de fils, et il en fit l'oblation, comme si lui-même n'avait pas été revêtu de notre nature. Sa bourse appartenait à ceux qui s'approchaient de lui; la fortune était pour lui comme rien ; il cédait. aux autres la première place; se jetait lui-même dans les dangers, souffrait des maux infinis. il ne bâtissait pas des maisons splendides, ne cherchait pas les délices, n'avait aucun souci du vêtement ni de toutes les vanités du siècle. Mais il faisait tout pour la cité d'en-haut. On le voyait pratiquer l'hospitalité, l'amour de ses frères, l'aumône, la patience, le mépris des richesses, de la gloire et de toutes les choses présentes. Son fils partageait ses vertus : poursuivi, attaqué à main armée, il cédait, il abandonnait la contrée, s'y regardant comme sur la terre d'autrui; car les étrangers souffrent tout, comme n'étant point du pays. Lui ravissait-on son épouse? Il supportait cette injure, comme étranger encore il réservait son ardeur pour toutes les choses célestes, déployant à chaque heure la modération, le respect de lui-même, la continence. Devenu . père, en effet., il cessa de voir son épouse, qu'il avait choisie, d'ailleurs, lorsqu'il n'avait déjà plus la vigueur de la jeunesse, montrant ainsi qu'en contractant mariage, il avait obéi, non pas à la passion, mais au désir de servir à la promesse de Dieu.

Que dirons-nous de Jacob? ne demandait-il pas uniquement le pain et le vêtement, qui sont bien le nécessaire des passants pauvres, des plus pauvres même parmi eux? Poursuivi et persécuté, ne cédait-il pas ? Ne fut-il pas nécessaire? Ne souffrit-il pas à l'infini dans sa pérégrination vagabonde? Par cette résignation à souffrir, les patriarches montraient assez qu'ils cherchaient une autre patrie. Mais, ô ciel ! Quel triste contraste! Ils étaient comme la mère qui enfante dans la douleur, désireux de partir d'ici et de revenir à leur vraie patrie; et nous, air contraire, à la première fièvre, oubliant tout, éplorés commodes petits enfants, nous craignons la mort, et nous méritons vraiment d'être ainsi faibles et lâches. En effet, bien loin de vivre ici comme les hôtes d'un jour, bien loin de nous hâter comme marchant à la patrie; nous avons l'air d'aller au supplice, nous sommes dans la douleur, parce que nous n'avons pas usé (553) comme il faut des choses de ce monde, parce que nous avons renversé l'ordre. Aussi pleurons-nous, quand il faudrait nous réjouir; aussi tremblons-nous, comme des assassins, comme des chefs de brigands, qui, prêts à paraître en jugement, se rappellent leurs forfaits et qui en partant, craignent et frissonnent d'épouvante.

Tels n'étaient pas les saints, mais ils avaient hâte d'arriver à leur fin, mais Paul gémissait de l’attendre. Ecoutez sa parole: «Nous qui sommes dans cette tente du corps, nous gémissons sous son poids ». (II Cor. V, 4.) Tel était Abraham et ses saints compagnons dans la vie : étrangers, selon l'apôtre, sur toute la terre, « ils cherchaient la pairie ». Et quelle patrie? Celle qu'ils avaient quittée. Non. « Qui les empêchait, en effet, d'y revenir » et. d'y garder leur droit de cité? « Ils cherchaient celle qui est dans les cieux ». Ils avaient hâte de sortir d'ici, et ce sentiment les rendait si agréables à Dieu, « qu'il ne rougissait pas de s'appeler leur Dieu ».

Ciel ! quelle dignité ! « Il lui fut agréable de s'appeler leur Dieu ». Grand apôtre, que dites-vous? Il s'appelle le Dieu du ciel et de la terre, et vous avez montré comme un titre de grandeur pour lui qu'il ne rougit pas de s'appeler leur Dieu? Grand honneur, certes, honneur bien grand pour eux, et qui nous prouve leur grande béatitude aussi ! Comment? C'est qu'on l'appelle Dieu du ciel et de la terre, comme on le nomme le Dieu des nations, parce qu'il est de toutes choses l'auteur et le créateur;-mais ce nom est appliqué aux saints patriarches dans un autre sens : « Leur » Dieu, il l'est comme on dirait « leur » meilleur ami. Je veux vous rendre cette vérité évidente par un exemple. Voyez ce qui se passe dans les grandes et riches maisons. Leur personnel est souvent commandé par quelques serviteurs choisis parmi les autres, qui sont en grande estime, administrent tout à leur gré, jouissent de la pleine confiance de leur maître, et celui-ci emprunte leur nom. Vous en trouverez plusieurs qui acceptant cette dénomination; que dis-je d'ailleurs? Comme on pouvait désigner le Seigneur non-seulement sous le nom de Dieu des nations, mais de Dieu de toute la terre, en ce sens aussi on pouvait l'appeler le Dieu d'Abraham. Mais vous ne savez pas quelle dignité cache un tel nom, parce que, hélas ! nous ne savons pas acquérir un semblable honneur. De même, en effet, qu'aujourd'hui le Seigneur est appelé le Dieu de tous les chrétiens, et que ce nom, malgré sa généralité, est bien trop honorable encore pour notre indignité, pensez au moins quelle est la grandeur d'un personnage, quand le Seigneur est appelé son Dieu, le Dieu de lui seul! Or, le Dieu du monde entier ne rougit pas de s'appeler le Dieu de ces trois patriarches, parce qu'en effet ces trois saints avaient à eux seuls autant de valeur, je ne dis pas que ce monde terrestre seulement, mais qu'une infinité de mondes comme le nôtre! « Car », dit le Sage, « un seul homme qui fait la volonté de Dieu est meilleur que dix mille impies ». (Ecclés. XVI, 3.)

Maintenant, qu'ils s'appelassent des passants dans le sens relevé que j'ai dit, la chose est évidente. Au reste, accordons un instant qu'ils se donnaient. ce titre simplement parce qu'ils habitaient un pays étranger. Mais alors répondez à David. N'était-il pas, celui-ci, roi et Prophète? ne vivait-il pas dans sa patrie? Pourquoi donc dit-il : « Je ne suis qu'un hôte et un étranger?» Comment expliquer ces noms? Et il ajoute : « Comme tous mes pères ». Ceux-ci, vous le voyez donc, étaient des étrangers aussi. C'est comme s'il affirmait: Nous avons une patrie, ruais ce n'est pas la patrie véritable. — Où donc êtes-vous un passant? — Sur la terre; lui comme eux, eux comme lui.

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