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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistulam ad hebraeos argumentum et homiliae 1-34 Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
HOMÉLIE XIII.

4.

Nous tous donc qui avons été admis à la dignité de chrétiens, et qui avons reçu le caractère baptismal, nous tous qui avons eu part au sacrifice, nous tous qui avons participé à la table immortelle; conservons intacte notre noblesse et notre honneur : car une chute ne serait pas sans u' immense danger. Quant à ceux qui n'ont pas été ennoblis par de semblables honneurs, qu'ils n'aient pas pour cela une triste confiance. Quand un homme pèche, en effet, avec l'idée de recevoir le baptême au dernier soupir, souvent il ne reçoit (512) pas cette grâce. Croyez-moi : ce n'est pas pour vous épouvanter que je poursuis ce que j'ai à dire. J'en connais plusieurs à qui ce malheur est arrivé; dans l'espoir et l'attente de ce sacrement de l'illumination, ils péchaient beaucoup; et au terme de leurs jours, ils sont partis vides et nus. Car c'est pour briser les chaînes du péché et non pour les multiplier, que Dieu a donné le baptême. S'en servir pour pécher plus à l'aise, c'est se créer des raisons de lâcheté et de négligence. Si le bain sacré n'existait pas, tel vivrait avec plus de précaution, parce qu'il n'aurait pas de pardon à espérer. Vous connaissez le détestable principe : Faisons le mal pour que le bien s'ensuive; c'est nous qui pratiquons ce principe et voulons qu'on le répète ! Aussi, je vous en prie , vous qui n'avez pas encore été initiés aux saints mystères, réveillez-vous. Que nul n'aborde la pratique de la vertu en vrai mercenaire, en véritable ingrat; que personne n'y entre comme dans une entreprise pénible et ennuyeuse. Non ! mais approchons avec un coeur allègre, une âme joyeuse ! Quand bien même, en effet, on ne nous proposerait aucune récompense, ne faudrait-il pas être vertueux? Soyons-le donc encore avec l'espoir d'une récompense. N'est-ce pas ici une honte et le comble du déshonneur? Si vous ne me donnez point de salaire, dites-vous, je ne veux être ni modeste ni tempérant. Eh bien ! moi, j'ose vous dire que vous ne serez jamais tempérants ni modestes, si vous voulez l'être pour un salaire. Vous n'estimez point la vertu , si vous ne l'aimez pas. Et toutefois Dieu, à cause de notre infirmité, a bien voulu y attacher une récompense; et nous, même à ce prix, nous n'en essayons point.

Or, supposons, si vous le voulez, qu'un homme meure, après avoir commis des péchés sans nombre, et cependant après avoir reçu le baptême, ce qui, à mon sens, n'arrivera pas de sitôt. Comment cet homme partira-t-il pour le ciel? S'il n'est plus accusé du mal qu'il aura commis; il est certain cependant qu'il ne jouira pas d'une grande confiance. Car après avoir vécu un siècle, il ne montre dans sa conduite qu'un bien, c'est qu'il n'a plus de péchés; je me trompe, il ne peut même montrer si peu; il est sauvé uniquement par la grâce : or, quand il verra les autres élus couronnés, glorieux, environnés d'honneur et d'estime, quoiqu'il ne tombe pas en enfer, supportera-t-il, dites-moi, l'angoisse et la honte qui tourmenteront son âme?

Un exemple éclaircira ma pensée. Voici deux soldats; l'un est voleur, habitué à l'injustice, ravisseur du bien d'autrui; l'autre, au contraire, se conduit en brave, s'illustre par des hauts faits, se couvre de trophées en trempant ses mains dans le sang des ennemis. Plus tard, quand le moment est venu, on vient le prendre dans le rang où était avec lui le soldat voleur, on le conduit soudain au trône impérial, on le revêt de pourpre; tandis que l'autre est maintenu à sa place vulgaire, et ne doit qu'à la clémence du souverain de n'être pas puni de ses crimes; mais il reste au dernier plan, mais on lui assigne sa place loin de l'empereur : supportera-t-il, dites-moi, le poids de son chagrin et de ses remords, quand il verra ainsi son compagnon d'armes élevé au faite des dignités, parvenu au comble de la gloire, dictant des lois au monde entier, lorsque lui-même reste au plus bas degré, et ne peut même s'honorer d'avoir échappé au supplice, cet honneur appartenant tout entier à la clémence et au pardon de son prince ! Ah ! quand bien même le souverain l'aurait relâché et lui aurait pardonné ses crimes, il ne vivra que couvert de honte et d'ignominie; il ne sera pas, certes, admiré des autres, car dans le cas d'une grâce semblable, on n'admire pas celui qui la reçoit, mais celui qui l'accorde; plus est grand le don octroyé, plus est affreuse la honte de celui qui en est l'objet, puisqu'il suppose de grands crimes commis.

De quels yeux donc un tel chrétien pourra-t-il voir ceux qui sont dans la cour céleste, et qui montrent et leurs blessures et leurs travaux innombrables, lorsque lui-même ne pourra rien montrer, lorsqu'il ne devra qu'à la bonté et à la clémence de Dieu d'être relâché sain et sauf ? Tel qu'un homicide, un voleur, un adultère prêt à marcher au dernier supplice, et qu'un haut personnage s'est fait donner à discrétion, et qu'il fait tenir à la porte de son palais : le misérable n'osera, d'ailleurs, regarder personne en face, bien qu'après tout il ait échappé au coup fatal : tel sera ce chrétien.

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Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
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