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Histoire Lausiaque (Vies d'ascètes et de pères du désert)
LAUSIAQUE DE PALLADIUS
[1] Beaucoup ont laissé à leur siècle des écrits nombreux et variés concernant diverses époques. Les uns, sous une inspiration de la grâce d'en haut qui est un don de Dieu, visaient l'édification et la sauvegarde de ceux qui suivent par motif de foi la doctrine du Sauveur. Les autres, dans un dessein pervers de plaire aux hommes, ont fait des folies d'exubérance, pour encourager ceux qui ont des envies de vaine gloire; puis d'autres, sous l'influence d'une sorte de manie et d'une intervention du démon qui hait le bien, par orgueil et par fureur, en vue de perdre les hommes à l'esprit léger et de souiller l'église catholique immaculée, se sont portés sur les pensées des insensés en ressentiment contre la vie sainte. [2] J'ai eu aussi mon projet, dans mon humilité, dans mon respect, ô homme très studieux, pour l'injonction de ta magnanimité, laquelle vise le progrès de l'âme, alors que je passe une trente-troisième année, apparemment, du régime des frères et de la vie monastique, une vingtième d'épiscopat et une cinquante-sixième de vie totale, et alors que tu désires des relations détaillées sur les pères, hommes et femmes, que j'ai vus, dont j'ai entendu parler, que j'ai fréquentés dans le désert d'Egypte, en Libye, en Thébaïde, à Syène au-dessous de laquelle sont ce qu'on appelle les Tabbenésiotes, puis en Mésopotamie, en Palestine, en Syrie et dans les parties de l'occident, à Rome, en Campanie et dans les régions alentour : c'est, en prenant les choses dès le début, de mettre au jour à ton intention, sous forme de narration, le petit livre que voici. [3] Mon but, c'est qu'ayant là un mémento vénérable et salutaire à lame et un remède incessant contre l'oubli, tu te débarrasses, grâce à lui, d'une part? de tout assoupissement qui proviendrait d'une convoitise déraisonnable, et, d'autre part, de toute indécision et ladrerie dans les choses nécessaires, de toute paresse et pusillanimité dans ce qui regarde le caractère, d'aigreur de sentiment, de trouble, de chagrin et de crainte déraisonnable, en même temps que de la surexcitation du inonde, et qu'alors, avec un désir incessant, tu progresses dans ta résolution de piété. Tu deviendras un guide pour toi-même, pour ceux qui sont avec toi et sous toi, et pour les très pieux empereurs; car c'est au moyen de ces œuvres méritoires que tous les amis du Christ s'empressent de s'unir à Dieu. Tu attendras aussi la délivrance de l'âme chaque jour, selon ce qui est écrit : [4] « Il est bon de s'en aller et d'être avec le Christ » (Philipp. 1, 23), et ceci : « Tiens prêtes tes œuvres pour le départ, et prépare-toi sur ton champ » (Prov. 24, 27 = LXX : 24, 42). En effet, qui se souvient toujours de la mort, qu'elle viendra fatalement et ne tardera point, n'aura pas de grandes défaillances; il ne se trompe pas sur la base des prescriptions et il n'est pas porté à conspuer la simplicité et l'inélégance de l'expression. Car ce n'est certes pas l'affaire de l'enseignement divin de parler avec raffinement, mais de persuader l'esprit avec des concepts de vérité, selon ce qui a été dit : « Ouvre ta bouche à la parole de Dieu » (Prov. 31, 8 = LXX : 24, 76), et encore : « Ne te détourne pas de ce que racontent les vieillards, et en effet eux aussi ont appris de leurs pères » Eccli. 8, 9.
[5] Or donc, ô homme de Dieu très studieux, moi, suivant en partie cette sentence, j'ai été en contact avec un grand nombre de saints. Ce n'a pas été par manière d'acquit, par suite d'un calcul subsidiaire. Mais avant effectué une marche de trente jours et de deux fois autant, après avoir en quelque sorte, en présence de Dieu, parcouru dans un trajet à pied toute la terre des Romains, je me suis accommodé des mauvaises conditions du voyage, en vue de rencontrer un homme aimant Dieu, afin de gagner ce que je n'avais pas. [6] Car si Paul, qui, bien meilleur que moi, m'a surpassé par sa vie, sa science et sa foi, s'est ménagé son émigration de Tarse en Judée pour rencontrer Pierre, Jacques et Jean; s'il le raconte en manière de vanterie; s'il inscrit sur colonne ses labeurs pour stimuler ceux qui vivent dans la paresse et l'oisiveté, en disant: « Je suis monté à Jérusalem voir Céphas » [Gal. I, 18 : s’il ne se contente pas du renom de sa vertu, mais s'il désire vivement encore la rencontre de son visage : combien davantage moi, le débiteur de dix mille talents, je devais exécuter ceci, ne leur faisant pas du bien, mais étant utile à moi-même. [7] Et en effet ceux qui ont écrit les vies des pères, Abraham et les suivants, Moïse, Elie et Jean, les ont racontées non pas pour les glorifier, mais encore pour être utiles à ceux qui liront.
Eh bien, ô Lausus, très fidèle serviteur du Christ, puisque tu sais cela et que lu te prêches toi-même, endure en plus notre bavardage en vue de garder ta pensée dans la piété : elle est naturellement exposée à des fluctuations sous l'action des différentes malices visibles et invisibles; mais elle peut rester dans le calme, grâce seulement à une prière continuelle et à la préoccupation de ses intérêts. [8] Car beaucoup d'entre les frères, infatués de labeurs et d'aumônes, se targuant de célibat ou de virginité et ayant placé leur confiance dans une méditation de sentences divines et dans des pratiques de zèle, ont perdu de vue l'impassibilité, par manque de discernement, sous prétexte de piété : ils ont eu la maladie de certaines curiosités, et de là naissent des entreprises compliquées ou des activités coupables, qui éloignent l'habitude de bien faire, mère de l'application qu'on doit à ses intérêts personnels.
[9] C'est pourquoi, je t'en supplie, montre du courage, en n'entassant pas grassement la richesse; aussi bien c'est ce que tu as fait. Tu l'as amoindrie suffisamment, en la distribuant à ceux qui ont besoin, à cause du service qui en revient pour la vertu. Tu n'as point, dans quelque impulsion, dans une présomption déraisonnable, pour plaire aux hommes, entravé d'un serment ta détermination, ainsi que l'ont éprouvé quelques-uns qui après avoir, par rivalité, pour la gloriole de ne pas manger ou boire, asservi leur libre arbitre à la contrainte du serment, y ont ensuite manqué lamentablement, par attachement à la vie, par découragement et par volupté, et ont ressenti les douleurs du parjure. En conséquence, si par raison tu prends une part et si par raison tu t'abstiens, tu ne pécheras jamais. [10] C'est qu'en nous, parmi les émotions, la raison, qui est divine, d'un côté, bannit les choses nuisibles, d'un autre coté, elle accepte ce qui est assez avantageux. « Pour le juste », en effet, « la loi n'est pas établie » (Tim. 1, 9). Car l'action de boire du vin avec raison est chose meilleure que l'action de boire de l'eau avec orgueil. Et regarde-moi comme des hommes saints ceux qui ont bu du vin avec raison, et comme des hommes profanes ceux qui ont bu de l'eau sans raison, et ne blâme plus ni ne loue plus la matière, mais proclame ou heureuse ou malheureuse l'intention de ceux qui usent bien ou mal de la matière. Jadis Joseph but du vin chez les Egyptiens, mais il n'en éprouva aucun dommage d'esprit, car il prit ses sûretés dans sa pensée. [11] D'autre part, Pythagore but de l'eau, ainsi que Diogène et Platon, et entre autres les Manichéens et le reste de la corporation des prétendus philosophes: et par leur intempérance, ils en arrivèrent à un tel degré de vaine gloire qu'ils méconnurent Dieu et adorèrent des idoles. Par ailleurs aussi, ceux qui accompagnaient l'apôtre Pierre touchèrent à l'usage du vin, au point que le Sauveur, leur maître, fut incriminé à cause de leur participation, alors que les Juifs disaient : « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas. tout comme ceux de Jean? » (Marc, 2, 18). Insultant encore les disciples avec des reproches, ils disaient : « Votre mettre mange et boit avec les publicains et les pécheurs! » (Matth. 9, 11). Or ils n'auraient pas repris à propos de pain et d'eau, mais il est évident que c'était à propos de mets et de vin. [12] A son tour, le Sauveur disait à ceux-là, qui admiraient déraisonnablement l'action de boire de l'eau et blâmaient l'action de boire du vin : « Jean est venu dans une voie de justice, ne mangeant ni ne buvant » (Matth. 21, 32), —évidemment des viandes et du vin. car sans les autres choses il n'eût pu vivre, — « et ils disent : Il a un démon. Le fils de l'homme est venu mangeant et buvant, et ils disent : Voilà un homme grand mangeur et buveur de vin, ami de publicains et de pécheurs » (Matth. 11, 18,19), à cause du manger et du boire. Qu'allons-nous donc, faire? Ne nous attachons ni à ceux qui blâment ni à ceux qui louent; mais ou bien jeûnons raisonnablement avec Jean, quand même on dirait : Ils ont un démon ; ou bien, avec Jésus, buvons du vin avec sagesse, si le corps en a besoin, quand même on dirait : Voilà des hommes gloutons et ivrognes. [13] Car ni l'action de manger n'est quelque chose en réalité ni l'abstention, mais c'est la foi qui par la charité s'étend aux œuvres. En effet, lorsque la foi accompagne toute sorte d'action, qui mange et boit à cause de la foi n'est pas condamnable, « car tout ce qui ne vient pas de foi est péché » (Rom. 14, 23). Mais lorsque tout un chacun de ceux qui pèchent dira prendre part ou faire quelque autre chose par foi avec une conviction déraisonnable et une conscience corrompue, le Sauveur a distingué en disant : « D'après leurs fruits vous les reconnaîtrez » (Matth. 7, 6). Or, que le fruit de ceux qui se gouvernent par raison et intelligence soit, selon le divin apôtre, « charité, joie, paix, longanimité, bénignité, bonté, foi. mansuétude et tempérance » (Gal. 5, 22), c'est une chose avouée. [14] Car Paul lui-même disait : « Le fruit de l'esprit est » ceci et cela. Mais parce que celui qui cherche à avoir de tels fruits ne mangera pas déraisonnablement, sans but et à contretemps de la viande, ne boira pas de vin et n'habitera pas avec une conscience mauvaise, le même Paul disait ceci encore : « Tout homme qui combat a de la tempérance en tout » (1 Cor. 9, 20). D'une part, quand la chair est en santé, il s'abstient des choses engraissantes; d'autre part, quand elle est souffrante ou dolente ou en relation avec des chagrins et des conjonctures fâcheuses, il usera d'aliments et de boissons comme de remèdes pour la guérison des affligés, et il s'abstiendra de choses nuisibles relativement à l'âme, colère, haine, vaine gloire, morosité, détraction et soupçon déraisonnable, en rendant grâce dans le Seigneur.
[15] C'est pourquoi ayant discuté là-dessus suffisamment, j'apporte encore à ton désir d'apprendre une autre exhortation. Fuis, autant que c'est ton pouvoir, les rencontres des hommes qui n'ont aucune utilité et qui soignent leur peau d'une manière incohérente, quand même ils seraient orthodoxes, du moins non hérétiques en quelque chose : ils font du tort par leur hypocrisie, quand même ils semblent par des cheveux blancs ou des rides traîner longueur de temps. Car, à supposer que tu ne subisses aucun dommage de leur part à cause de la générosité de ton caractère, certes, en te moquant d'eux, tu seras pour le moins rendu insolent ou tu t'enorgueilliras, ce qui est pour toi un dommage. D'un autre côté, par-delà une fenêtre lumineuse, poursuis de saintes rencontres d'hommes et de femmes, afin que par eux, tout comme + en des livres écrits en petits caractères +, tu puisses voir clairement aussi ton cœur, et que tu puisses par la comparaison évaluer ta mollesse ou ta négligence. [16] En effet, la couleur des visages florissante sous les cheveux blancs, la disposition des vêtements, la modestie des discours, la retenue des expressions et la grâce des pensées te réconforteront, quand même tu te trouverais en découragement. « Car le vêtement d'un homme, l'allure du pas et le rire des dents renseigneront sur lui, » ainsi que le dit la Sagesse (Eccli. 19, 30).
Or donc ayant commencé ces récits, je ne vais pas laisser de côté, inconnus de toi dans mon discours, ceux des villes ni ceux des villages ou des solitudes. Car ce qui est recherché, ce n'est pas le lieu où ils ont habité, mais le sens de leur plan de vie.
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Leben der Väter (BKV)
Das Leben der heiligen Väter [Einleitung].
S. 319 Viele haben viel und mancherlei Schriften zu verschiedenen Zeiten in dieser Welt hinterlassen; die einen, durch Gottes Gnadenhauch vom Himmel her bewogen, zur Erbauung und Bestärkung für jene, die treulich festhalten an den Lehren des Erlösers; die andern trieben ihr Unwesen in verdorbener Absicht, um Menschen, die nach eitlen Dingen lüstern sind, Vergnügen zu bereiten; wieder andere, durch den Einfluß des Teufels, der alles Gute haßt, verblendet und angestachelt, suchten unachtsame Menschen zu schädigen, deren Sinn zu verwirren aus Wut über ihren ehrwürdigen Wandel und der makellosen katholischen Kirche ein Schandmal anzuheften. Ich glaube darum,1 trotz meiner Armseligkeit, Deinem Verlangen nach Belehrung und geistigem Fortschritt, hochedler Mann, entgegenkommen zu müssen. Im dreiunddreißigsten Jahre meines Wandels mit den Brüdern als Mönch, im zwanzigsten meines bischöflichen Amtes, im sechsundfünfzigsten meines ganzen Lebens hab' ich darum Deinem Wunsche gemäß in diesem Buch ausführlich erzählt, was ich aus fremdem Munde zu hören bekam oder aus eigener Anschauung weiß von den Vätern, von Männern und Frauen, mit denen ich selbst zusammentraf in der ägyptischen Wüste, in Libyen, in der Thebais und in Syene, darunter auch jene von Tabennä, ferner in Mesopotamien, Palästina, Syrien, den Länderstrichen des Westens, in Rom und Kampanien und den angrenzenden Gebieten. Dies alles hab' ich aufgezeichnet, damit Du in würdiger Weise gemahnt werdest, für Deine Seele zu sorgen; im Besitz eines nie versiegenden Arzneimittels wider alle S. 320 Nachlässigkeit die böse Begierlichkeit überwindest, wenn sie Dich einschläfern will; allen Wankelmut und kleinlichen Sinn für irdische Dinge, alles ängstliche Zaudern in Deinem Charakter, Jähzorn, Verwirrung, Trauer, grundlose Furcht und das Vertrauen auf diese Welt aus Deinem Innern entfernst; voll unablässiger Sehnsucht an Frömmigkeit zunehmest, Dein eigener Führer seiest und Deiner Untergebenen, vor allem jedoch der überaus frommen Kaiser. Dadurch sollen alle, die Christus lieben, angeeifert werden, nach Vereinigung mit Gott zu streben. Täglich sollst Du die Auflösung Deines Leibes erwarten, wie geschrieben steht: "Gut ist es, aufgelöst zu werden und mit Christo zu sein"2 und wiederum: "Besorge deine Arbeit für den Ausgang und bestelle dein Feld".3 Denn wer immer eingedenk bleibt, daß der Tod kommen muß, und nicht zögert, der wird nicht in schwere Sünde fallen.4 Unterschätze nicht den Lehrgehalt dieser Berichte und verachte nicht die schmucklos einfältige Sprache! Denn es ist nicht Aufgabe der göttlichen Lehre, mit Wissenschaftlichkeit zu prunken, sondern durch die Kraft der Wahrheit den Geist zu gewinnen, wie geschrieben steht: "Öffne deinen Mund dem Worte Gottes!"5 und wieder: "Laß dir die Rede der Alten nicht entgehen, denn auch sie haben von den Vätern gelernt".6
Um diese Mahnung, heilsbeflissener Mann Gottes, doch teilweise zu befolgen, hab' ich viele der Heiligen aufgesucht, nicht aus geschäftiger Neugier, und ich legte dreißig Tagereisen zurück, sogar doppelt so weiten Weg, durchwanderte mit Gottes Hilfe zu Fuß das ganze Römerreich und nahm die Reisebeschwerden gern auf mich, wenn es galt, einen Gottesfreund zu treffen und etwas zu gewinnen, was mir mangelte. Wenn Paulus, der mich an Wandel und Wissen, Einsicht und Glauben unendlich überragt, den weiten Weg von Tarsus nach Judäa zurücklegte, nur um Petrus, Jakobus S. 321 und Johannes kennen zu lernen, und das gleichsam rühmend erwähnt, um durch das Beispiel der eigenen Mühsale jene anzufeuern, die tatenlos und träg dahinleben, indem er sagt: "Ich ging hinauf nach Jerusalem, um Kephas zu sehen";7 wenn er nicht damit zufrieden war, seine Tugend rühmend zu hören, sondern auch Verlangen trug, sein Angesicht zu schauen - wieviel mehr mußte dann ich, der zehntausend Talente schuldig ist, ebenso handeln! Ich tat es ja nicht, um jenen eine Gunst erweisen zu können, sondern zum eigenen Vorteil. Auch jene, die das Leben der Väter, Abrahams und der übrigen, des Moses und Elias, aufgezeichnet haben, taten es nicht diesen zu Lobe, vielmehr den Lesern zu Nutzen.
Das bedenk', o Lausus, getreuester Knecht Christi, mahne Dich selbst und merk' auf meine einfältige Rede, damit Dein frommes Herz im Guten bekräftigt werde; denn naturgemäß wird es von bösen Einflüssen, sichtbaren und unsichtbaren, unstet umhergetrieben und kann nur Ruhe finden in beständigem Gebet und Sorge für sich selbst. Viele Brüder, die stolz waren auf Kasteiungen und Almosenspenden, sich der Ehelosigkeit und Jungfräulichkeit rühmten und durch eifrige Betrachtung des göttlichen Wortes sich gefeit und gewappnet glaubten, sanken wieder in Leidenschaft zurück, weil sie unter dem törichten Vorwand frommer Geschäftigkeit sich in viele schlechte Dinge verstrickten, so den Sinn für edle Taten verloren und die Sorge für das eigene Seelenheil vergaßen.
Ich ermahne Dich also, standhaft zu sein und nicht nach Vermehrung des Reichtums zu trachten; statt dessen teile davon wie bisher reichlich den Armen aus und mach' ihn auf diese Weise Deiner Tugend dienstbar! Du hast ja nicht, um Menschen zu gefallen, Deinen freien Willen vorschnell und in blindem Eifer durch einen Eid gebunden, wie manche tun, die von Ehrgeiz und Eifersucht bewogen, dem eigenen Willen durch einen Eid das Essen und Trinken wehren, dann aber aus Leichtsinn und Lebenslust jämmerlich zurückfallen und S. 322 Eidbrecher werden. Wenn Du mit Vernunft alles gebrauchest und mit Vernunft Dich enthältst, wirst Du niemals sündigen; denn die Vernunft in unserem Innern ist etwas Göttliches; sie weist die schädlichen Regungen ab und fördert die nützlichen; denn "für den Gerechten gibt es kein Gesetz".8 Besser ist es, mit Vernunft Wein zu trinken, als mit Hochmut Wasser. Betrachte nur die heiligen Männer, die mit Vernunft Wein tranken und daneben die Weltleute, die ohne Vernunft Wasser tranken; dann wirst Du nicht mehr Speise und Trank tadeln und loben, sondern die Gesinnung jener, die beides gut oder schlecht gebrauchen. Wein trank auch Joseph bei den Ägyptern, doch litt er keinen Schaden am Verstande, denn er hatte seinen Sinn gestählt. Pythagoras dagegen, Diogenes und Plato tranken Wasser; desgleichen die Manichäer und die ganze Schar jener, die Philosophen spielen wollten; diese kamen soweit in ihrem frechen Wahne, daß sie Gott nicht kannten und Götzenbilder anbeteten. Auch der Apostel Petrus und seine Genossen tranken Wein; deshalb rügten die Juden sogar den Heiland, ihren Lehrer, mit den Worten: "Warum fasten Deine Jünger nicht wie jene des Johannes?"9 und wiederum beschimpften sie seine Jünger und warfen ihnen vor: "Euer Meister ißt und trinkt mit den Zöllnern und Sündern".10 Ohne Zweifel meinten sie da nicht Brot und Wasser, sondern Fleisch und Wein; und als sie wieder unvernünftigerweise das Wassertrinken bewunderten und das Weintrinken tadelten, sprach der Heiland zu ihnen: "Johannes kam auf dem Wege der Gerechtigkeit und aß und trank nicht" - selbstverständlich Fleisch und Wein, denn ohne jede Nahrung hätte er nicht leben können - "und sie sagen: Er hat einen Teufel. Es kam der Menschensohn und aß und trank und sie sagen: Sehet, ein gefräßiger Mensch und Weinsäufer, ein Freund der Zöllner und Sünder"11 weil er nämlich aß und trank. Was sollen also wir tun? Laß uns weder den Tadlern noch den Lobrednern S. 323 folgen, sondern fasten wir mit Vernunft wie Johannes, auch wenn sie sagen: Sie haben einen Teufel. Und trinken wir in Weisheit Wein mit Jesu, wenn der Leib dessen bedarf, auch wenn sie sagen: Sehet da, welch gefräßige Menschen und Weinsäufer! Denn weder essen noch enthaltsam sein ist etwas in Wahrheit, sondern nur der Glaube, der durch die Liebe sich in Werken offenbart.12 Wenn der Glaube jede Handlung begleitet, dann verfällt, wer ißt und trinkt, nicht dem Gerichte, "denn was nur immer aus dem Glauben stammt, ist ohne Sünde".13 Weil jedoch ein jeder sündhafte Mensch behaupten wird, er habe den Glauben, wenn er zum Beispiel in falscher Überzeugung mit verdorbenem Gewissen an den Geheimnissen teilnimmt, darum hat der Heiland den Auftrag erteilt: "An ihren Früchten sollt ihr sie kennen".14 Die Frucht jener, die nach Vernunft und Gewissen ihren Wandel bemessen, ist aber, wie der Apostel Gottes lehrt, "Liebe, Freude, Friede, Langmut, Milde, Güte, Treue, Sanftmut und Enthaltsamkeit";15 Paulus selber sagt ja: "Denn die Frucht des Geistes" ist dies und das. Wer solche Früchte zu bringen strebt, wird niemals unüberlegt, zwecklos oder zur unrechten Zeit Fleisch essen und Wein trinken noch mit jemand zusammenwohnen, der ein schlechtes Gewissen hat, wie der nämliche Paulus sagt: "Jedermann, der am Wettkampfe teilnehmen will, enthält sich von allem".16 Ist sein Leib gesund, so wird er Fettes vermeiden; ist er schwach und krank, von Schmerz und Kummer gebeugt, so wird er dankbar gegen Gott Speise und Trank als Heilmittel gebrauchen und alles meiden, was der Seele schädlich ist: Zorn und Neid, Ehrgeiz und Sorge, falschen Argwohn und üble Nachrede.
Nachdem ich davon hinreichend gehandelt habe, will ich Deinem Eifer zuliebe noch eine Mahnung beifügen. Meide, soviel nur möglich, die Gesellschaft von Menschen, deren Einfluß nicht besser macht und die auf S. 324 ungeziemende Weise die Haut schmücken, mögen sie rechtgläubig oder gar Häretiker sein; diese schaden durch ihre Heuchelei, wenn auch ihr graues Haar und die Runzeln ihres Angesichtes ein reifes Alter andeuten. Und sollten sie Deinem edlen Charakter nichts anhaben können, zum mindesten wirst Du sie verlachen und so zu Stolz und Überhebung verleitet werden; und auch das ist ein Schaden für Dich. Wie man ein helles Fenster aufsucht, wenn man eine Schrift mit feinen Buchstaben entziffern will, so suche den Umgang mit heiligen Männern und Frauen, damit Du an solchem Maßstäbe Dein eigenes Herz ergründest und es erkennest, wenn Du leichtsinnig und sorglos werden solltest. Ein blühendes Angesicht mit grauem Haar, reinliche Kleidung, bescheidenes Wesen, bedachtsame Rede und heiterer Sinn werden Dich aufrichten, wenn Dich Trübsal betraf. "Des Mannes Kleid und seiner Füße Tritt und seiner Zähne Lachen zeugt von ihm",17 sagt die Weisheit.
So will ich denn anheben zu erzählen und jener sowohl gedenken, die hausten in Städten und Dörfern als auch jener in Einsiedeleien. Denn nicht um den Ort, um die Art ihres Lebens soll es sich handeln.
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Die ersten Worte dieser Einleitung oben: (xxx) usw. zusammen mit der Stelle (xxx) erinnern an den ersten Satz des Lukasevangeliums. Im Urtexte stehen sie innerhalb des gleichen Satzgefüges, das übrigens erst mit dem Schriftwort aus Sirach (8,9) auf S. 6 [320] endet. ↩
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Vgl. Phil 1,23. ↩
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Vgl. Spr 24,27. ↩
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Vgl. Sir 7,40 ↩
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Spr 24,76 (LXX).. ↩
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Sir 8,9 f ↩
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Gal 1,18. ↩
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1Tim 1,9. ↩
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Mk 2,18. ↩
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Mt 9,11. ↩
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Mt 11,18 f.; vgl. 21,32. ↩
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Vgl. Gal 5,6. ↩
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Röm 14,23. ↩
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Mt 7,16. ↩
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Gal 5,22. ↩
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1Kor 9,25. ↩
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Sir 19,30 (LXX). ↩