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Histoire de l'Église
CHAPITRE XLI.
Persécution excitée en Perse contre les Chrétiens.
Isdigerde Roi de Perse déclara en ce temps-là la guerre aux Eglises Chrétiennes, qui étaient répandues dans l'étendue de son Royaume. Voici quelle en sut l'occasion. Abdas était un Évêque qui avait de sort bonnes qualités; mais étant transporté d'un zèle un peu trop ardent, il abattit un Pyrée, c'est à dire un Temple consacré en l'honneur du feu, que les Perses adorent comme un Dieu. Le Roi en ayant été averti par les Mages, envoya quérir Abdas, le reprit doucement d'avoir abattu ce Temple, et lui commanda de le relever. Abdas ayant refusé d'obéir, le Roi le menaça de faire renverser toutes les Eglises des Chrétiens, et les fit en effet renverser, après néanmoins que l'Évêque eut été exécuté à mort. J'avoue que la démolition du Pyrée était tout à fait hors de saison. Quand saint Paul entra dans Athènes cette ville si sort adonnée au culte des Idoles, il n'y renversa point les Autels. Il se contenta d'y découvrir l'erreur, et d'y prêcher la vérité. J'admire cependant la générosité qu'Abdas eut de mourir, plutôt que de relever le Pyrée, et.je ne vois point de couronnes qu'elle ne mérite. En effet élever un Temple en l'honneur du feu est presque la même chose que de l'adorer. La fermeté d'Abdas excita une tempête dont les personnes de piété furent battues en Perse l'espace de trente années. Les Mages entre- 341 tinrent cette tempête ; c'est ainsi que les Perses appellent ceux qui attribuent quelque sorte de divinité aux éléments. J'ai rapporté leurs fables, et leurs rêveries dans un autre ouvrage, avec les réponses qu'il faut faire à chacune de leurs demandes. Gororanes ayant succédé à Isdigerdc son père, continua la guerre qu'il avait commencée contre les fidèles, et la laissa en mourant à son fils, aussi bien que son Royaume. Il n'est pas aisé de représenter les nouveaux genres de supplices qu'ils inventèrent pour tourmenter les Chrétiens. Il y en eut quelques-uns, dont ils écorchèrent les mains, et d'autres dont ils écorchèrent le dos. Il y en eut à qui ils arrachèrent la peau du visage depuis le front, jusqu'au menton. Ils en couvrirent quelques-uns de roseaux coupés en long, et après avoir lié les roseaux sur eux, ils les levèrent avec violence, et leur emportèrent une partie de la peau, ce qui leur causait des douleurs très-sensîbles. Ils firent des fosses, et après y avoir amassé quantité de rats et de souris, ils y enfermèrent des Chrétiens, auxquels ils avaient lié les pieds, et les mains, afin qu'ils fussent rongés peu à peu. L'ennemi de la vérité de Dieu, et de la nature des hommes leur enseigna beaucoup d'autres manières plus cruelles de persécuter les défenseurs de la piété. Mais il n'y eut point de cruauté qui pût ébranler leur confiance. Ils se présentèrent eux-mêmes à la mort, qui est suivie de l'immortalité. Je ne parlerai que de deux, ou de trois, pour faire juger par eux de tous les autres. Le Roi ayant appris qu'Horsmidas issu de l'illustre race des Achéménides, et fils d'un Gouverneur faisait profession de la 342 religion Chrétienne, l'envoya quérir, et lui commanda de renoncer à son Sauveur. Mais il lui répondit que ses commandements n'étaient ni justes, ni utiles.
Quiconque, lui dit-il, sera capable de mépriser, et de méconnaître Dieu qui est le Souverain des Rois, méconnaitra, et: méprisera encore plutôt les Rois, qui ne sont que des hommes sujets à la mort. Si c'est un crime qui mérite le dernier supplice que de vous refuser l'obéissance, qui vous est due, n'est-ce pas un crime beaucoup plus atroce, de renoncer au Créateur de l'Univers ?
Le Roi au lieu d'admirer comme il devait, la sagesse de cette répons, ôta à Horsmidas sa charge, et son bien, et le réduisit à conduire les chameaux de l'armée. Quelques jours après regardant par la fenêtre de sa chambre, il vit cet homme d'une naissance illustre tout couvert de poussière, et tout brûlé du soleil, et l'ayant envoyé quérir, il lui fit mettre une tunique de fin lin. Alors croyant qu'il serait un peu adouci tant par ce bon traitement, que par la fatigue qu'il avait supportée, il lui dit:
Ne soyez plus opiniâtre, et renoncez enfin au fils du Charpentier.
Horsmidas transporté de zèle, déchira en présence du Roi, la tunique qu'il lui avait donnée, et lui dit :
Gardez le présent que vous ne m'aviez fait que pour me porter à l'impiété.
Le Roi ayant reconnu que sa fermeté dans la foi était tout à sait inébranlable, l'exila, nu comme il était, hors de son Royaume.
Ce Prince voyant que Suanés homme riche, et qui avait mille esclaves ne voulait point renoncer à la Religion, lui demanda lequel de ses esclaves était le 343 plus méchant? Quand il l'eut appris .il donna à celui-là le commandement de la famille, et obligea le Maître même à lui obéir. Il ôta encore à Suanès sa femme, et la fit épouser à cet esclave, dans l'espérance d'abattre sa foi. Mais cette espérance fut vaine, parce que sa foi était établie sur la solidité de la prière.
Il fit arrêter un Diacre nommé Benjamin, et enfermer dans une étroite prison. Un Ambassadeur de l'Empereur étant allé quelque temps après en Perse et ayant appris que ce Diacre était en prison, supplia le Roi de le mettre en liberté. Le Roi consentit de l'y mettre, pourvu qu'il n'instruisît aucun Mage des maximes de la Religion Chrétienne. L'Ambassadeur le promit en son nom, mais Benjamin le désavoua, en s'écriant:
Je ne puis me dispenser de communiquer ma lumière, et j'ai appris de l'Evangile quel supplice méritent ceux qui cachent en terre les talents que Dieu leur a donnés.
Le Roi n'ayant rien su de cette réponse de Benjamin, ordonna qu'on le mît en liberté. Quand il y fut, il continua à chercher selon sa coutume ceux qui étaient ensevelis dans les ténèbres de l'ignorance, et aies éclairer de la lumière de la vérité. Le Roi en ayant été averti un an après, l'envoya quérir, et lui commanda de renier Dieu. II prit alors la liberté de demander à ce Prince quel ce supplice il croyait que mériterait un de ses sujets qui quitterait son Royaume pour aller s'établir dans un autre. Le Roi lui ayant répondu, qu'il serait digne du dernier supplice ; Benjamin répartit avec une merveilleuse sagesse :
De quel supplice est donc digne ce- 344 lui qui abandonne son Créateur, pour faire son Dieu d'un de ses compagnons, et pour lui rendre un souverain culte ?
Le Roi irrité de cette réponse, commanda d'enfoncer des pointes de roseaux sous les ongles de ses pieds, et de ses mains. Mais s'étant aperçu qu'il se moquait de ce supplice, il lui fit enfoncer plusieurs fois un roseau dans les parties naturelles, ce qui lui causa une douleur très- sensible. Il le fit ensuite empaler, et ce supplice consomma le martyre de ce généreux défenseur de la foi. L'impiété des Perses se porta alors à d'autres cruautés fort barbares. Il ne faut pas trouver étrange que Dieu les ait permises, puisque tous les Empereurs qui ont précédé le grand Constantin, ont été animés de fureur contre 'Eglise, et que Dioclétien fit démolir en un seul jour, qui était le jour de la Passion du Sauveur, tous les lieux que les Chrétiens avaient dans retendue de l'Empire pour faire leurs assemblées. Ces Edifices-là furent relevés neuf ans après avec plus de splendeur que jamais, au lieu que Dioclétien périt avec son impiété. La persécution, et la victoire de la foi ont été également prédites par le Sauveur, et il est clair que la guerre est plus avantageuse à la Religion, que la paix. Celle-ci nous porte au relâchement, et à la mollesse, au lieu que l'autre nous donne de la vigilance, et nous inspire du mépris pour tous les biens qui passent. Mais ce n'est pas ici le lieu de cette morale, j'ai traitée en plusieurs autres ouvrages.
Edition
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ΕΠΙΣΚΟΠΟΥ ΚΥΡΟΥ ΕΚΚΛΗΣΙΑΣΤΙΚΗΣ ΙΣΤΟΡΙΑΣ ΤΟΜΟΣ ΠΡΩΤΟΣ
μαʹ.
Περὶ τοῦ ἐν Περσίδι διωγμοῦ καὶ τῶν ἐκεῖ μαρτυρησάντων.
Κατὰ τοῦτον τὸν χρόνον Ἰσδιγέρδης ὁ Περσῶν βασιλεὺς τὸν κατὰ τῶν ἐκκλησιῶν ἐκίνησε πόλεμον, πρόφασιν ἐνθένδε λαβών. Ἄβδας τις ἐπίσκοπος ἦν, πολλοῖς κοσμούμενος εἴδεσιν ἀρετῆς· οὗτος οὐκ εἰς δέον τῷ ζήλῳ χρησάμενος πυρεῖον κατέλυσε. Πυρεῖα δὲ κα λοῦσιν ἐκεῖνοι τοῦ πυρὸς τοὺς νεώς· θεὸν γὰρ τὸ πῦρ ὑπειλήφασι. Τοῦτο μαθὼν παρὰ τῶν μάγων ὁ βασιλεὺς μετεστείλατο τὸν Ἄβδαν. Καὶ πρῶτον μὲν ἠπίως τὸ πραχθὲν ᾐτιάσατο καὶ τὸ πυρεῖον οἰκοδο μῆσαι προσέταξεν· ἐκείνου δὲ ἀντιλέγοντος καὶ τοῦτο δράσειν ἥκιστα φάσκοντος, πάσας καταλύσειν τὰς ἐκκλησίας ἠπείλησε, καὶ μέντοι καὶ τέλος ἐπέθηκεν οἷς ἠπείλησε. Πρότερον γὰρ τὸν θεῖον ἄνδρα ἐκεῖνον ἀναιρεθῆναι κελεύσας, καταλυθῆναι τὰς ἐκκλησίας προσέταξεν. Ἐγὼ δὲ τὴν μὲν τοῦ πυρείου κατάλυσιν οὐκ εἰς καιρὸν γεγενῆσθαί φημι. Οὐδὲ γὰρ ὁ θεῖος ἀπόστολος, εἰς τὰς Ἀθήνας ἀφικόμενος καὶ τὴν πόλιν κατείδωλον θεασάμενος, τῶν βωμῶν τινα τῶν ὑπ' ἐκείνων τιμωμένων κατέλυσεν, ἀλλὰ λόγῳ καὶ τὴν ἄγνοιαν ἤλεγξε καὶ τὴν ἀλήθειαν ἔδειξε. Τὸ δὲ τὸν καταλυθέντα μὴ ἀνοικοδομῆσαι νεὼν ἀλλὰ τὴν σφαγὴν ἑλέσθαι μᾶλλον ἢ τοῦτο δρᾶσαι, κομιδῇ θαυμάζω καὶ στεφάνων τιμῶμαι· ἴσον γάρ μοι δοκεῖ τοῦ προσκυνῆσαι τὸ πῦρ τὸ τούτῳ τέμενος δείμασθαι. Ἐντεῦθεν ὁ κλύδων ἀρχὴν λαβὼν παγχάλεπά τε καὶ ἄγρια κατὰ τῶν τῆς εὐσεβείας τροφίμων ἐκίνησε κύματα. Καὶ τριάκοντα διελη λυθότων ἐνιαυτῶν ἡ ζάλη μεμένηκεν, ὑπὸ τῶν μάγων καθάπερ ὑπό τινων καταιγίδων ῥιπιζομένη. (μάγους δὲ καλοῦσιν οἱ Πέρσαι τοὺς τὰ στοιχεῖα θεοποιοῦντας· τὴν δὲ τούτων μυθολογίαν ἐν ἑτέρῳ συγγράμματι δεδηλώκαμεν, ἐν ᾧ τὴν λύσιν ταῖς τούτων πεύσεσι προσηνέγκαμεν.) καὶ Γοροράνης δὲ ὁ Ἰσδιγέρδου μετὰ τὴν τοῦ πατρὸς τελευτὴν σὺν τῇ βασιλείᾳ καὶ τὸν κατὰ τῆς εὐσεβείας διεδέξατο πό λεμον, καὶ τελευτῶν ἄμφω ταῦτα συνεζευγμένα καταλέλοιπε τῷ παιδί. Τὰς δὲ τῶν τιμωριῶν ἰδέας καὶ τῶν κολαστηρίων τὰς ἐπινοίας ἃς τοῖς εὐσεβέσι προσήνεγκαν οὐ ῥᾴδιον φράσαι. Τῶν μὲν γὰρ τὰς χεῖρας ἀπέδειραν, τῶν δὲ τὰ νῶτα· ἄλλων δὲ τὰς κεφαλὰς ἀπὸ τῶν μετώπων ἐναρξάμενοι μέχρι τοῦ ἰνίου γυμνὰς τῶν δερμάτων εἰργά σαντο. Ἐνίους δὲ καλάμοις ἡμιτόμοις καλύψαντες καὶ τὰς τομὰς τῷ σώματι προσαρμόσαντες, εἶτα δεσμὰ στεγανὰ ἀπὸ τῆς κεφαλῆς μέχρι τῶν ποδῶν περιθέντες, βίᾳ ἕκαστον τῶν καλάμων ἐξεῖλκον, ἵνα τὸ πελάζον τοῦ δέρματος παρασύροντες πικρὰς τὰς ὀδύνας ἐργάσωνται. Καὶ λάκκους δὲ ὀρύξαντες καὶ τούτους ἀκριβῶς καταχρίσαντες, μυῶν μεγάλων ἀγέλας ἐν τούτοις καθεῖρξαν καὶ τροφὴν αὐτοῖς τοὺς τῆς εὐσεβείας προσέφερον ἀθλητάς, καὶ τὰς χεῖρας αὐτῶν καὶ τοὺς πόδας δεσμοῦντες ὅπως ἀπὸ σφῶν αὐτῶν ἀπελαύνειν τὰ θηρία μὴ δύνωνται. Οἱ δὲ μύες ὑπὸ τοῦ λιμοῦ πιεζόμενοι κατὰ βραχὺ τὰς τῶν ἁγίων κατανήλισκον σάρκας, μακρὰν αὐτοῖς καὶ ἀλγεινὴν τὴν τιμωρίαν προσφέροντες. Καὶ ἄλλας δὲ τούτων χαλεπωτέρας ἐπενόησαν τι μωρίας, τὸν τῆς φύσεως ἀλάστορα καὶ τῆς ἀληθείας πολέμιον διδάσκαλον ἔχοντες. Ἀλλ' οὐκ ἤλεγξαν τῶν ἀθλητῶν τὴν ἀνδρείαν· αὐτόματοι γὰρ ἔτρεχον, τὸν τῆς ἀνωλέθρου ζωῆς πρόξενον λαβεῖν ὀριγνώμενοι θάνατον. Δύο δὲ ἢ τριῶν μνησθήσομαι ἵνα διὰ τούτων ἐπιδείξω καὶ τὴν τῶν ἄλλων ἀνδρείαν. Ὁρμίσδης τις τῶν ἄγαν περιφανῶν παρὰ Πέρσαις ἐτύγχανεν ὤν, Ἀχαιμενίδης ἀνήρ, πατέρα ὕπαρχον ἐσχηκώς. Τοῦτον Χριστιανὸν εἶναι μεμαθηκὼς ὁ βασιλεὺς ἤγαγέ τε καὶ προσέταξεν ἀρνηθῆναι τὸν σεσωκότα θεόν. Ὁ δὲ ἔφη μήτε δίκαια μήτε συμφέροντα προστετα χέναι τὸν βασιλέα.
" Ὁ γάρ τοι παιδευόμενος ῥᾳδίως τοῦ θεοῦ τῶν ὅλων καταφρονεῖν καὶ τοῦτον ἀρνεῖσθαι, ῥᾷον ἂν καὶ βασιλέως κατα φρονήσοι· ἄνθρωπος γὰρ δὴ οὗτος, θνητὴν φύσιν κεκληρωμένος. Εἰ δὲ τιμωρίας ἐσχάτης ἄξιος ὁ τὰ σά, ὦ βασιλεῦ, ἀρνούμενος σκῆπτρα, πολλαπλασίων κολάσεων ἀξιώτερος ὁ τὸν τοῦ παντὸς ἀρνούμενος ποιητήν".
Ὁ δὲ βασιλεύς, τὴν τῶν εἰρημένων δέον θαυμάσαι σοφίαν, ἐγύμνωσε μὲν καὶ τοῦ πλούτου καὶ τῶν ἀξιωμάτων τὸν γενναιότατον ἀγωνιστήν, γυμνὸν δὲ ἕλκειν τῆς στρατιᾶς τὰς καμήλους ἐκέλευσε, διαζώματι χρώμενον μόνῳ. Πολλῶν δὲ διελθουσῶν ἡμερῶν, διακύψας ἀπὸ τῆς καμάρας εἶδε τὸν ἄριστον ἄνδρα ἐκεῖνον ὑπὸ τῆς ἀκτίνος φλεγόμενον καὶ κόνεως ἀναπιμπλάμενον. Καὶ τῆς πατρῴας περι φανείας ἀναμνησθεὶς ἤγαγέ τε καὶ ἐνδύσασθαι χιτωνίσκον ἐκ λίνου πεποιημένον ἐκέλευσεν. Εἶτα νομίσας ὑπό τε τοῦ προτέρου πόνου καὶ τῆς γεγενημένης φιλανθρωπίας μαλακισθῆναι τὸ φρόνημα·
" Ωῦν γοῦν", ἔφη, "τῆς ἔριδος ἐκείνης ἀπαλλαγεὶς ἀρνήθητι τοῦ τέκτονος τὸν υἱόν".
Ὁ δὲ ζήλου θείου πλησθεὶς διέρρηξέ τε τὸν χιτωνίσκον καὶ προσέρριψεν εἰπών·
" Εἰ διὰ τοῦτό με οἴει τῆς εὐσεβείας ἐκστήσεσθαι, ἔχε τὸ δῶρον μετὰ τῆς δυσσεβείας".
Ταύτην αὐτοῦ τὴν ἀνδρείαν ὁ βασιλεὺς θεασάμενος γυμνὸν οὕτω τῆς βασιλείας ἐξήλασε.
Καὶ Σαήνην δὲ χιλίων οἰκετῶν δεσπότην, ἀντειπόντα αὐτῷ καὶ ἀρνηθῆναι τὸν ποιητὴν οὐκ ἀνεχόμενον, ἐρόμενος ὅστις εἴη τῶν οἰκετῶν ὁ κάκιστος, ἐκείνῳ τῶν ἄλλων τὴν δεσποτείαν παρέδωκε καὶ τὸν δεσπότην ἐκείνῳ δουλεύειν προσέταξε. Συνέζευξε δὲ αὐτῷ καὶ τὴν δέσποιναν τὴν τοῦ δεσπότου ὁμόζυγα, ταύτῃ μεταπείσειν ὑποτοπήσας τῆς ἀληθείας τὸν πρόμαχον. Ἀλλ' ἐψεύσθη τῆς ἐλπίδος· ἐπὶ γὰρ τῆς πέτρας ᾠκοδομημένην εἶχε τὴν οἰκίαν.
Βενιαμὶν δέ τινα διάκονον συλλαβὼν καθεῖρξε. Δύο δὲ διελη λυθότων ἐτῶν, πρεσβευτὴς Ῥωμαίων ἀφίκετο περὶ ἑτέρων τινῶν πρεσβεύων πραγμάτων· εἶτα τοῦτο μαθὼν ᾔτησε τὸν βασιλέα τοῦ διακόνου τὴν ἄφεσιν. Ὁ δὲ βασιλεὺς ὑποσχέσθαι προσέταξε τὸν Βενιαμὶν ὡς οὐδενὶ τῶν μάγων τὴν Χριστιανικὴν διδασκαλίαν προσ οίσει. Καὶ ὁ μὲν πρεσβευτὴς φυλάξειν τὸν Βενιαμὶν τὰ προσταχθέντα ἐπηγγείλατο. Ὁ δὲ Βενιαμὶν ἀκούσας τῶν τοῦ πρεσβευτοῦ παραινέ σεων·
" Ἀδύνατον", ἔφη, "μὴ μεταδοῦναί με τοῦ φωτὸς οὗ μετέλαχον. Ὁπόσης γὰρ ἄξιον τιμωρίας τὸ κατακρύψαι τὸ τάλαντον, ἡ τῶν ἱερῶν εὐαγγελίων ἱστορία διδάσκει".
Ἀλλὰ τούτων μὲν οὐδὲν τηνι καῦτα γνοὺς ὁ βασιλεὺς ἐκέλευσεν αὐτὸν τῶν δεσμῶν ἀφεθῆναι. Ἐκεῖνος δὲ τὰ συνήθη δρῶν διετέλει, καὶ ζωγρῶν τοὺς τῷ ζόφῳ τῆς ἀγνοίας κατεχομένους καὶ τῷ νοερῷ προσάγων φωτί. Ἐνιαυτοῦ δὲ διελθόντος, ἐμηνύθη τῷ βασιλεῖ τὰ παρ' ἐκείνου γιγνόμενα, καὶ ἀγαγὼν αὐτὸν ἀρνηθῆναι προσέταξε τὸν ὑπ' αὐτοῦ προσκυνούμενον· ὁ δὲ ἤρετο τὸν βασιλέα τίνος τιμᾶται τὸν τὴν μὲν ἑαυτοῦ καταλιπόντα βασιλείαν, ἑτέραν δὲ προαιρούμενον. Ἐκείνου δὲ εἰπόντος ὅτι θανάτου καὶ τιμωρίας ἐσχάτης, εἶπεν ὁ σοφώτατος ἀνήρ·
" Τί οὖν οὐκ ἂν πάθοι δικαίως ἄνθρωπος, τὸν μὲν ποιητὴν καὶ δημιουργὸν καὶ τροφέα καὶ σωτῆρα καταλιμπάνων, ἕνα δὲ τῶν ὁμοδούλων θεοποιῶν καὶ τὸ ὀφειλόμενον ἐκείνῳ σέβας τούτῳ προσφέρων;"
χαλεπήνας δὴ οὖν πρὸς τοὺς τοιούτους λόγους ὁ βασιλεύς, εἴκοσι καλάμους ὀξύνας τοῖς τῶν χειρῶν καὶ τῶν ποδῶν ἐνέπειρεν ὄνυξιν. Ἐπειδὴ δὲ ἑώρα παίγνιον τὴν τιμωρίαν ὑπολαμβάνοντα, ἕτερον αὖ πάλιν κάλαμον ὀξύνας ἐνέβαλε τῷ παιδογόνῳ μορίῳ καὶ τοῦτον συνεχῶς ἐξαίρων τε καὶ ἐνείρων ἀρρήτους τινὰς ἀλγηδόνας εἰργάζετο. Μετὰ τήνδε τὴν τιμωρίαν ὁ δυσσεβὴς καὶ θηριώδης ῥάβδον παχεῖαν ὄζους πάντοθεν ἔχουσαν εἰσωθῆναι διὰ τῆς ἕδρας ἐκέλευσεν. Οὕτω τὸ πνεῦμα παρέδωκεν ὁ γενναῖος ἀγωνιστής. Καὶ ἄλλα δὲ μυρία τοιαῦτα παρ' ἐκείνων ἐτολμήθη τῶν δυσσεβῶν. Οὐ χρὴ δὲ θαυμάζειν ὅτι τῆς ἐκείνων θηριωδίας καὶ δυσσεβείας ἀνέχεται τῶν ὅλων ὁ πρύτανις. Καὶ γὰρ πρὸ τῆς Κωνσταντίνου τοῦ μεγάλου βασιλείας ὅσοι Ῥωμαίων ἐγένοντο βασιλεῖς κατὰ τῶν θιασωτῶν τῆς ἀληθείας ἐλύττησαν. Διοκλητιανὸς δὲ ἐν τῇ τοῦ σωτηρίου πάθους ἡμέρᾳ τὰς ἐν ἁπάσῃ τῇ Ῥωμαίων ἡγεμονίᾳ κατέλυσεν ἐκκλησίας· ἀλλ' ἐννέα διεληλυθότων ἐτῶν αὐταὶ μὲν ἤνθησαν καὶ πολλαπλάσιον ἐδέξαντο μέγεθός τε καὶ κάλλος, ἐκεῖνος δὲ μετὰ τῆς δυσσεβείας ἀπέσβη. Καὶ τοὺς πολέμους δὲ τούτους προείρηκεν ὁ δεσπότης καὶ τὸ τῆς ἐκκλησίας ἀήττητον. Καὶ αὐτὰ δὲ ἡμᾶς διδάσκει τὰ πράγματα ὡς πλείονα ἡμῖν τῆς εἰρήνης ὁ πόλεμος πορίζει τὴν ὠφέλειαν· ἡ μὲν γὰρ ἁβροὺς ἡμᾶς καὶ ἀνειμένους καὶ δειλοὺς ἀπεργάζεται, ὁ δὲ πόλεμος τά τε φρονήματα παραθήγει καὶ τῶν παρόντων ὡς ῥεόντων παρασκευάζει καταφρονεῖν. Ἀλλὰ ταῦτα μὲν καὶ ἐν ἑτέραις πραγματείαις πολλάκις εἰρήκαμεν.