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The Ecclesiastical History of Theodoret (CCEL)
Chapter XXXI. Of Isaac the monk of Constantinople and Bretanio the Scythian Bishop.
1 It is related that Isaac, who lived as a solitary at Constantinople, when he saw Valens marching out with his troops, cried aloud, “Whither goest thou, O emperor? To fight against God, instead of having Him as thy ally? ’Tis God himself who has roused the barbarians against thee, because thou hast stirred many tongues to blasphemy against Him and hast driven His worshippers from their sacred abodes. Cease then thy campaigning and stop the war. Give back to the flocks their excellent shepherds and thou shalt win victory without trouble, but if thou fightest without so doing thou shalt learn by experience how hard it is to kick against the pricks. 2 Thou shalt never come back and shalt destroy thy army.” Then in a passion the emperor rejoined, “I shall come back; and I will kill thee, and so exact punishment for thy lying prophecy.” But Isaac undismayed by the threat exclaimed, “If what I say be proved false, kill me.”
Bretanio, a man distinguished by various virtues, and entrusted with the episcopal government of all the cities of Scythia, fired his soul with enthusiasm, and protested against the corruption of doctrines, and the emperor’s lawless attacks upon the saints, crying in the words of the godly David, “I spoke of thy testimonies also before Kings and was not ashamed.” 3
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Histoire de l'Église
CHAPITRE XVIII.
Exil d'Euloge, et de Protogène.
Comme ils gardaient tous un profond silence, le Préfet adressa sa parole à Euloge, qui était le premier, et lui demanda pourquoi il ne répondait rien. C'est, dit-il, que je ne croyais pas devoir répondre, puisque je n'étais pas interrogé. Il y a pourtant longtemps que je parle, repartit le Préfet, et que je vous exhorte à prendre une résolution qui vous soit utile. J'ai cru, répondit Euloge, que votre 238 discours s'adressait à l'assemblée, et que je ne devais pas y répondre à l'exclusion de tous les autres; que si vous avez agréable de m'interroger seul, je vous déclarerai franchement mes sentiments. Alors le Préfet lui dit : Communiquez avec l'Empereur. Euloge lui répondit par une fine, et délicate raillerie: Est-ce qu'il a joint en sa personne la dignité Episcopale, à l'autorité Souveraine ? Le Préfet piqué de cette réponse, lui dit de mauvaises paroles, et ajouta ce qui suit : Je ne vous ai pas dit, grossier et stupide que vous êtes, que l'Empereur possède l'honneur du Sacerdoce, aussi bien que la puissance de commander, je vous ai exhorté seulement à entrer dans la communion de ceux, qui sont dans la communion de l'Empereur. Mais ce sage vieillard ayant répondu qu'ils avaient un Pasteur à la conduite duquel ils étaient soumis, le Préfet assembla quatre-vingts Ecclésiastiques, et les exila en Thrace. Les habitants des villes par où ils passèrent leur rendirent de grands honneurs, allèrent au devant d'eux, et les louèrent d'avoir vaincu par leur confiance les ennemis de la foi. La jalousie de ces ennemis ayant fait entendre à l'Empereur que l'exil, par lequel il avait prétendu les déshonorer, leur était glorieux, il les fit séparer, et les envoya deux à deux, les uns en Thrace, les autres en Arabie, et les autres dans la Thébaïde. .On dit que les persécuteurs furent si cruels que de séparer les personnes qui étaient unies par les liens les plus étroits de la nature, et d'emmener les frères l'un d'un côté, et l'autre de l'autre. Euloge qui tenait le premier rang, et Protogène qui tenait le second, furent exilés à Antinoüs.
Je n'ai 239 garde de passer sous silence les grandes vertus qu'ils y firent éclater. Ils trouvèrent un Evêque Orthodoxe, et assistèrent aux assemblées de son Eglise. Mais ayant remarqué qu'il n'y avait qu'un très petit nombre de fidèles, et en ayant demandé la raison, ils apprirent avec douleur que la plus grande partie des habitants étaient encore engagés dans les erreurs du Paganisme. Ils ne se contentèrent pas d'en gémir devant Dieu, et d'en concevoir une compassion stérile. Ils travaillèrent sérieusement à leur conversion, Euloge s'enferma dans une cellule, où il passa les jours et les nuits en prières, pour le succès d'une si sainte entreprise. Protogène qui avait étudié les lettres saintes, et profanes, et qui était fort exercé à écrire en abrégé, enseigna les enfants, leur dicta les Psaumes de David, et leur fit apprendre les endroits les plus utiles des livres des Apôtres. Un de ses écoliers étant tombé malade, il alla le visiter, le prit par la main, et le guérit par la seule force de sa parole. Quand le bruit de ce miracle eut été répandu par la ville, les pères des autres enfants le prièrent de rendre la santé de la même sorte, aux malades qu'ils avaient dans leurs maisons. Mais il leur dit qu'il ne pouvait prier Dieu pour la guérison de leurs malades, qu'ils n'eussent reçu auparavant le Baptême. Le désir qu'ils avaient de guérir, leur fit accepter sans peine cette condition, et ainsi ils reçurent en même temps la santé du corps, et celle de l'âme. Quand il avait disposé quel qu'un qui se portait bien à recevoir le Baptême, il le menait à Euloge, frappait à la porte de sa cellule, le priait d'ouvrir, et de 240 marquer au sceau du Seigneur celui qu'il lui amenait. Que si Euloge se plaignait qu'il interrompait sa prière, il lui répondait qu'elle était moins nécessaire, que le salut de ceux qui revenaient de leur égarement, et qui renonçaient à l'erreur. Tout le monde l'admirait de ce qu'ayant des lumières si pures, et outre ces lumières le don de faire des miracles, il respectait Euloge comme son ancien, et lui amenait ceux qu'il avait instruits, afin qu'il leur conférât le Baptême, et il n'y avait personne qui ne louât sa modestie, et qui ne l'en estimât davantage. Lorsque la tempête fut apaisée, et: qu'ils eurent permission de retourner en leur pays, tout le peuple les conduisît en pleurant, et l'Évêque qui se voyait privé de leur secours, les regretta plus que personne. Euloge fut chargé de la conduite de l'Eglise d'Edesse, après que Barsès son Evêque eut été appelé à une vie qui est exempte de douleur. Protogène fut mis dans un champ inculte, tout rempli d'épines, et ou il y avait beaucoup à travailler. C'est ainsi que je parle de la ville de Carras, ou il y avait encore quantité de païens, et où il fut ordonné Évêque. Cela n'arriva, comme je le viens de dire que depuis que la paix eut été rendue à l'Eglise.