Edition
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De Anima
XLIX.
[1] Infantes qui non putant somniare, cum omnia animae pro modo aetatis expungantur in uita, animaduertant succussus et nutus et renidentias eorum per quietem, ut ex re comprehendant motus animae somniantis facile per carnis teneritatem erumpere in superficiem. [2] Sed et quod Libyca gens Atlantes caeco somno transigere dicuntur, animae utique natura taxantur. Porro aut Herodoto fama mentita est nonnunquam in barbaros calumniosa aut magna uis eiusmodi daemonum in illo climate dominatur. Si enim et Aristoteles heroem quendam Sardiniae notat incubatores fani sui uisionibus priuantem, erit et hoc in daemonum libidinibus, tam auferre somnia quam inferre, ut Neronis quoque seri somniatoris et Thrasymedis insigne inde processerit. [3] Sed et a deo deducimus somnia. Quid ergo nec a deo Atlantes somniarent, uel quia nulla iam gens dei extranea est in omnem terram et in terminos orbis euangelio coruscante? Num ergo aut fama mentita est Aristoteli aut daemonum adhuc ratio est? Dum ne animae aliqua natura credatur immunis somniorum.
Übersetzung
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De l'âme
XLIX.
Les enfants ne rêvent pas, dit-on, puisque toutes les facultés de leur âme sont encore comme ensevelies, à cause de la faiblesse de leur âge. Que ceux qui le pensent remarquent leurs soubresauts, leurs signes et leurs sourires pendant leur sommeil, afin de se convaincre par les faits que les mouvements de l'âme qui sommeille éclatent facilement à la surface, à travers la délicatesse de la chair. On veut que les Atlantes, peuple de la Lybie, dorment d'un sommeil dont ils ne se souviennent pas; on en conclut la stupeur de l'âme. Or, ou la renommée, qui souvent calomnie les barbares, a trompé Hérodote; ou bien une grande multitude de démons de cette nature règne dans cette contrée. S'il est vrai qu'Aristote parle d'un certain héros de Sardaigne, qui privait de visions ceux qui dormaient dans son temple, il en résulte qu'il est à la fantaisie des démons de chasser ou d'amener les songes, si bien que les songes tardifs de Néron et l'absence merveilleuse de |97 songes chez Thrasimède partent de la même source. Mais nous, nous faisons remonter les songes à Dieu. Pourquoi donc les Atlantes n'auraient-ils pas aussi des songes envoyés par Dieu, ne fût-ce que par cette raison, qu'il n'y a pas de nation étrangère à Dieu, puisque « l'Evangile brille sur toute la terre et jusqu'aux extrémités du monde? » La renommée a-t-elle donc menti à Aristote, ou bien les démons disposent-ils encore des songes, loin de nous imaginer qu'aucune nature d'âme soit exempte de songes?