Edition
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Retractationes (PL)
2.
Quod vero dixi, Illud autem non irrationabilium avium oculos pascit, sed pura corda eorum qui Deo credunt, et ab amore visibilium rerum et temporalium, se ad ejus praecepta implenda convertunt; quod omnes homines possunt, si velint 1, non existiment novi haeretici Pelagiani secundum eos esse dictum. Verum est enim omnino, omnes homines hoc posse, si velint; sed praeparatur voluntas a Domino, et tantum augetur munere charitatis, ut possint: quod hic ideo dictum non est, quoniam praesenti necessarium non erat quaestioni. Quod vero ibi legitur, benedictionem Dei qua dictum est, Crescite et multiplicamini 2, in carnalem fecunditatem post peccatum conversam esse credendam 3; si non potest alio modo dictum videri, nisi ut putentur illi homines non habituri fuisse filios homines nisi peccassent, omnino non approbo. Illud etiam non est consequens, ut ideo intelligatur in allegoria tantummodo esse accipiendum, quod herbae virides, et ligna fructifera omni generi bestiarum, et omnibus avibus, et omnibus serpentibus in libro Geneseos dantur ad cibum, quia sunt et quadrupedia et volatilia quae solis carnibus vivere videantur 4. Fieri enim posset ut alerentur ab hominibus etiam de fructibus terrae, si propter obedientiam qua ipsi homines Deo sine ulla iniquitate servirent, mererentur omnes bestias et aves omni modo habere servientes. Item movere potest quomodo dixerim de populo Israel, Adhuc corporali circumcisione et sacrificiis, tanquam in mari gentium populus ille legi serviebat (Id., [Col. 0600] c. 23, n. 40); quandoquidem apud gentes sacrificare non poterant, sicut eos et nunc videmus sine sacrificiis remansisse; nisi forte quod per Pascha immolant ovem, hoc in sacrificio deputetur.
Übersetzung
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Le Rétractations
2.
Quand j’ai dit: « Il ne repaît pas les regards des êtres sans raison, mais les coeurs purs de ceux qui croient en Dieu et qui s’élèvent de l’amour des choses visibles et temporelles, à l’accomplissement de ses préceptes; ce que les hommes peuvent tous, pourvu qu’ils le veuillent 1 ;» il ne faut pas que les Pélagiens, ces nouveaux hérétiques, s’imaginent que j’ai parlé dans leur sens. Il est absolument vrai, en effet, que tous les hommes ont ce pouvoir, pourvu qu’ils le veuillent; mais la volonté est préparée par le Seigneur, et elle est tellement aidée par le don de la charité qu’elle peut y parvenir. Si je n’ai pas donné alors cette explication, c’est qu’elle n’était point nécessaire à la question présente. J’ai écrit que cette bénédiction de Dieu: « Croissez et multipliez 2, » s’est appliquée, après le péché, à la fécondité charnelle 3; mais je ne l’approuve nullement, si on ne peut l’expliquer que par la pensée que les hommes ne devaient pas avoir de fils à moins qu’ils ne péchassent. Parce qu’il y a des quadrupèdes et des oiseaux qu’on voit se nourrir exclusivement de chair, il ne serait pas non plus logique de supposer qu’il n’y a qu’une allégorie dans ce qui est dit que les plantes et les arbres à fruits sont donnés en nourriture, dans le livre de la Genèse, à toutes les espèces d’animaux, d’oiseaux et de reptiles 4. Il pourrait en effet se faire que les animaux fussent aussi nourris par les hommes avec les fruits de la terre, si par l’obéissance dont ces hommes eux-mêmes, dans l’état d’innocence, auraient fait profession au service de Dieu, ils avaient mérité que tous les animaux et les oiseaux mêmes leur fussent absolument soumis. De même on peut s’étonner que j’aie dit du peuple d’Israël: « Par la circoncision corporelle et par les sacrifices, ce peuple, au milieu de l’océan des nations, suivait la loi de Dieu 5» puisque le peuple d’Israël ne pouvait sacrifier au milieu des nations, et qu’il restait plutôt sans sacrifices comme nous le voyons encore aujourd’hui; à moins toutefois qu’on ne considère comme un sacrifice l’agneau qui s’immole pour la pâque.