Edition
ausblenden
Retractationes (PL)
6.
Itemque in eo quod dixi, Natura esse malae animae nullo modo queunt, si quaeritur quomodo accipiamus quod ait Apostolus: Fuimus et nosnatura filii irae, sicut et caeteri 1; respondemus, naturam in his verbis meis me intelligi voluisse illam, quae proprie natura dicitur, in qua sine vitio creati sumus. Nam ista propter originem natura appellatur: quae origo utique habet vitium, quod est contra naturam. Et iterum in eo quod dictum est, Peccati reum teneri quemquam, quia non fecit quod facere non potuit, summae iniquitatis et insaniae est, Cur ergo, inquiunt, parvuli tenentur rei? Respondetur, quia ex ejus origine tenentur, qui non fecit quod facere potuit, divinum scilicet servare mandatum. Quod autem dixi, Illae animae quidquid faciunt, si natura non voluntate faciunt, id est, si libero et ad faciendum et ad non faciendum motu animi carent, si denique his abstinendi ab opere suo potestas nulla conceditur, peccatum earum tenere non possumus 2: propterea non perturbat de parvulis quaestio, quia ex illius origine rei tenentur, qui voluntate peccavit, quando libero et ad faciendum et ad non faciendum motu animi non carebat, eique ab opere malo abstinendi summa potestas erat. Quod Manichaei de tenebrarum gente non dicunt, quam fabulosissime inducunt, eamque naturam semper malam, nunquam bonam fuisse contendunt.
Übersetzung
ausblenden
Le Rétractations
6.
De même, pour ces paroles : «Les âmes ne peuvent nullement être mauvaises par nature; » si on me demande comment je les accorde avec celles de l’Apôtre : « Nous étions par nature enfants de colère comme les autres 1, » je répondrai qu’en me servant du mot nature, j’ai voulu le prendre dans son acception propre, à savoir la nature dans laquelle nous avons été créés et qui est sans défaut.
L’autre acception se prend de la nature entendue en vue de notre origine, origine souillée, ce qui est contre la nature. Ainsi encore, à propos de cette phrase : «Tenir quelqu’un pour coupable de péché parce qu’il n’a pas fait ce qu’il n’a pu faire, c’est le comble de l’iniquité et de la folie; » eh bien! me dit-on, pourquoi tenez-vous les enfants pour coupables? Parce qu’ils le sont d’origine en celui qui n’a pas fait ce qu’il pouvait faire, à savoir, garder le précepte divin. D’ailleurs, ce que j’ai dit: « Si tout ce que font ces âmes, elles le font naturellement et non volontairement, c’est-à-dire si elles manquent du libre mouvement pour faire ou ne pas faire; ou si elles n’ont pas la puissance de s’abstenir de leurs actes, elles ne peuvent pas être arguées de péché; » cela, dis-je, n’est en rien affecté par la question des enfants; car ils sont tenus pour coupables à cause de l’origine qu’ils tirent de celui qui a péché volontairement, puisqu’il avait le libre mouvement pour faire ou ne pas faire et possédait la plus grande puissance pour s’abstenir du mal. Ce que les Manichéens ne disent point de cette race de ténèbres qu’ils ont fabuleusement inventée et à laquelle ils attribuent une nature qui a été toujours mauvaise et jamais bonne.
-
Ephés. II, 3. ↩