3.
Ailleurs 1: « Si l’on ne change pas sa volonté, ai-je dit, on ne peut pas opérer le bien ce que l’Evangile nous enseigne être en notre « pouvoir dans ces paroles : Faites l’arbre « bon, et son fruit sera bon; faites l’arbre mauvais, et le fruit sera mauvais 2. » Et cela n’est pas contraire à la doctrine de la grâce que nous prêchons. Il est en effet dans la puissance de l’homme de changer en mieux sa volonté; mais cette puissance ne saurait exister que si elle est donnée de Dieu, de qui il est écrit: « Il leur a donné puissance d’être faits enfants de Dieu 3. » En effet, comme ce que nous faisons quand nous le voulons, est dans notre puissance, rien n’est plus en notre puissance que la volonté même; mais la volonté est préparée de Dieu. De cette manière, c’est lui qui donne la puissance. C’est en ce sens aussi qu’il faut entendre ce que j’ai dit plus loin: « Il est dans notre puissance de mériter d’être tentés par sa bonté, ou d’être abattus par sa sévérité; » car il n’y a dans notre puissance que ce qui résulte de notre volonté; et quand elle est préparée de Dieu forte et puissante, l’oeuvre de piété devient facile lors même qu’elle était difficile ou impossible. Ce livre commence ainsi : « Sur cette parole de l’Ecriture : Au commencement Dieu a fait le ciel et la terre. »