4.
Ailleurs j’ai dit : « Celui dont il a pitié, Dieu le fait bien agir; celui qu’il endurcit 1, il le laisse mal agir. Mais cette miséricorde est accordée au mérite précédent de la foi; et cet endurcissement est dû à l’impiété précédente 2. » Cela est vrai; mais il fallait, de plus, rechercher si le mérite de la foi vient de la miséricorde de Dieu, c’est-à-dire, si cette miséricorde se rencontre dans l’homme seulement parce qu'il est fidèle, ou si elle s’y est rencontrée afin qu’il le soit. Nous avons lu en effet ce que dit l’Apôtre : « J’ai obtenu miséricorde pour être fidèle 3; » il ne dit pas: parce que j’étais fidèle. Au fidèle est donc accordée la miséricorde, mais elle lui fut aussi accordée pour être fidèle; aussi ai-je eu parfaitement le droit d’écrire en un autre endroit du même livre « Si nous sommes appelés à croire, non par nos oeuvres, mais par la miséricorde de Dieu; et si par cette même miséricorde il est accordé aux croyants de bien faire, cette miséricorde ne doit pas être refusée aux Gentils 4; » cependant je n’ai pas assez soigneusement traité de cette vocation qui a lieu par le dessein de Dieu. Ce livre commence ainsi: « Dans l’Epître de saint Paul aux Romains, voici les sens. »