3.
Qu’ai-je voulu signifier par ceci : « L’âme, si elle manque de corps, n’est pas dans ce monde 1? » Je ne saurais me le rappeler. En effet, est-ce que les âmes des morts ne manquent pas de corps, ou ne sont pas dans ce monde? Comme si les enfers n’étaient pas dans ce monde. Mais puisque j’ai regardé la privation du corps comme un bien, j’ai probablement voulu entendre sous le nom de corps les maux corporels. Que s’il en est ainsi, je me suis servi d’une expression trop inusitée. C’est aussi avec témérité que j’ai dit : « La souveraine essence donne au corps par le moyen de l’âme une forme par laquelle il est, tout autant qu’il est. Donc le corps subsiste par l’âme et il tient son être de cela même qui l’anime , soit universellement comme le monde, soit particulièrement comme tout animal dans le monde 2. » Tout cela est très téméraire. Ce livre commence par ces mots : « Si la science existe quelque part. »