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Les confessions de Saint Augustin
CHAPITRE II. TOUTE CRÉATURE TIENT L’ÊTRE DE LA PURE BONTÉ DE DIEU.
2. C’est de la plénitude de votre bonté que vos créatures ont reçu l’être; vous avez voulu qu’un bien fût qui ne pût procéder que de vous, inutile, inégal à vous-même. Etiez-vous donc redevable au ciel, à la terre, que vous avez créés dans le principe? Je le demande à ces créatures spirituelles et corporelles que vous avez formées dans votre sagesse, leur étiez-vous redevable de cet être, même imparfait, même informe, dans l’ordre spirituel ou corporel, être tendant au désordre et à l’éloignement de votre ressemblance? L’être spirituel, fût-il informe, est supérieur au corps formé; et cet être corporel, fût-il informe, est supérieur au néant; et tous deux demeureraient comme une esquisse informe de votre Verbe, si ce même Verbe ne les eût rappelés à votre unité, en leur donnant la forme, et cette excellence qu’ils tiennent de votre souveraine bonté. Leur étiez-vous redevable de cette informité même, où ils ne pouvaient être que par vous?
3. Etiez-vous redevable à la matière corporelle de l’être, même invisible et sans ordre? car elle n’eût pas même été cela, si vous ne l’eussiez faite; et n’étant pas, comment pouvait-elle mériter de vous son être? Et cette ébauche de créature spirituelle, lui étiez-vous redevable de cet être même ténébreux et flottant, semblable à l’abîme, dissemblable à vous, où elle serait encore, si votre Verbe ne l’eût ramenée à son principe, et, en l’illuminant, ne l’eût faite lumière, non pas égale, mais conforme à votre égalité formelle? Pour un (501) corps, être et être beau, n’est pas tout un; autrement tous seraient beaux : ainsi, pour l’esprit créé, ce n’est pas tout un que de vivre, et de vivre sage; autrement il serait immuable dans sa sagesse. Mais il lui est bon de s’attacher toujours à vous, de peur qu’abandonné de la lumière dont il se retire, il ne retombe dans cette vie de ténèbres, semblable à l’abîme. Et nous aussi, créatures spirituelles par notre âme, autrefois loin de vous, notre lumière, « n’avons-nous pas été ténèbres en cette « vie (Ephés. V, 8) » et ne luttons-nous pas encore contre les dernières obscurités de cette nuit jusqu’au jour où nous serons justice dans votre Fils, élevés à la hauteur des montagnes saintes, après avoir été une profondeur d’abîme sondée par vos jugements (Ps. XXXV, 7)?
Edition
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Confessiones (CSEL)
Caput 2
Ex plenitudine quippe bonitatis tuae creatura tua substitit, ut bonum, quod tibi nihil prodesset nec de te aequale tibi esset, tamen quia ex te fieri potuit, non deesset. quod enim te promeruit caelum et terra, quas fecisti in principio? dicant, quid te promeruerunt spiritalis corporalisque natura, quas fecisti in sapientia tua; ut inde penderent (etiam inchoata et informia, quaeque in genere suo vel spiritale vel corporali, euntia in immoderationem et in longinquam dissimilitudinem tuam, spiritale informe praestantius, quam si formatum corpus esset, corporale autem informe praestantius, quam si omnino nihil esset), atque ita penderent in tuo verbo informia, nisi per idem verbum revocarentur ad unitatem tuam et formarentur et essent ab uno te summo bono universa bona valde. quid te promeruerant, ut essent saltem informia, quae neque hoc essent nisi ex te? Quid te promeruit materies corporalis, ut esset saltem invisibilis et incomposita, quia neque hoc esset, nisi quia fecisti? ideoque te, quia non erat, promereri ut esset non poterat. aut quid te promeruit inchoatio creaturae spiritalis, ut saltem tenebrosa fluitaret similis abysso, tui dissimilis, nisi per idem verbum converteretur ad idem, a quo facta est, atque ab eo inluminata lux fieret, quamvis non aequaliter et tamen conformis formae aequali tibi? sicut enim corpori non hoc est esse, quod pulchrum esse -- alioquin deforme esse non posset -- ita etiam creato spiritui non id est vivere, quod sapienter vivere: alioquin inconmutabiliter saperet. bonum autem illi est adhaerere tibi semper, ne quod adeptus est conversione, aversione lumen amittat, et relabatur in vitam tenebrosae abysso similem. nam et nos, qui secundum animam creatura spiritalis sumus, aversi a te, nostro lumine, in ea vita fuimus aliquando tenebrae; et in reliquiis obscuritatis nostrae laboramus, donec simus iustitia tua in unico tuo sicut montes dei: nam iudicia tua fuimus sicut multa abyssus.