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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Soliloquia

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Les Soliloques

8.

La Raison. J'admets cela; cependant si quelqu'un te disait : Je te ferai connaître Dieu comme tu connais Alype, ne le remercierais-tu pas et ne répondrais-tu pas: Cela me suffit? — Augustin. Je le remercierais, mais je ne dirais pas que cela suffit. — L. R. Pourquoi, je te prie? — A. Quoique je ne connaisse pas Dieu comme je connais Alype, cependant je ne connais pas parfaitement Alype. — L. R. Crains donc qu'il ne soit peu séant de vouloir connaître Dieu complètement, tandis que tu ne connais pas parfaitement Alype. — A. L'objection n'est pas fondée. En comparaison des astres, qu'y a-t-il de plus vil que mon souper? Cependant j'ignore ce que je souperai demain et je puis prétendre sans orgueil savoir quelle phase la lune nous offrira demain. — L. R. Ainsi donc il te suffirait de connaître Dieu comme tu sais quelle phase la lune nous offrira demain? — A. Cela ne me suffit pas, car je ne dois cette connaissance qu'à mes sens, et j'ignore si Dieu ou quelque cause cachée de la nature ne changera pas subitement l'ordre et le cours de la lune. Si cela arrivait, tout ce que j'aurais prévu se trouverait faux. — L. R. Crois-tu que cela puisse arriver? — A. Je ne le crois pas; mais je cherche à savoir, non à croire. Tout ce que nous savons, nous pouvons dire avec raison que nous le croyons; mais tout ce que nous croyons, nous ne le savons pas. — L. R. Tu rejettes donc ici le témoignage des sens? — A. Je le rejette entièrement. — L. R. Et cet ami que tu as dit ne pas connaître parfaitement, veux-tu le connaître par l'intelligence ou par les sens ?— A. Ce que les sens m'ont fait connaître de lui, si l'on peut connaître quelque chose par les sens, n'a rien que de vil, et je ne leur en demande pas davantage; mais cette partie qui m'aime chez lui, ou qui plutôt constitue mon ami lui-même, je désire la connaître par mon intelligence. — L. R. Peut-on la connaître autrement? — A. D'aucune autre manière. — L. R. Cet ami si intime et auquel tu es si attaché, tu ne crains donc pas de dire que tu ne le connais pas? — A. Pourquoi ne le dirais-je pas? je regarde comme très juste cette loi de l'amitié, qui nous prescrit de n'aimer notre ami ni plus ni moins que nous-mêmes. Ainsi, comme je m'ignore moi-même, quelle injure puis je faire à mon ami en lui disant qu'il m'est encore inconnu , lorsque surtout, comme je le crois, il ne se connaît pas bien lui-même? — L. R. Si ce que tu désires connaître est de nature à n'être aperçu que par l'esprit, tu n'aurais pas dû, lorsque je t'ai reproché ta présomption de vouloir connaître Dieu tandis que tu ne connaissais pas Alype, me donner pour exemple ton repas du soir et la lune, si ces choses, comme tu viens de le dire, rentrent dans le domaine des sens.

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Soliloquia (PL)

8.

R. Accipio istud: sed tamen si quis tibi diceret, Faciam te sic Deum nosse, quomodo nosti Alypium; nonne gratias ageres, et diceres, Satis est? A. Agerem quidem gratias, sed satis esse non dicerem. R. Cur, quaeso? A. Quia Deum ne sic quidem novi quomodo Alypium, et tamen Alypium non satis novi. R. Vide ergo ne impudenter velis satis Deum nosse, qui Alypium non satis nosti. A. Non sequitur. Nam in comparatione siderum, quid est mea coena vilius? et tamen cras quid sim coenaturus ignoro; quo autem signo luna futura sit, non impudenter me scire profiteor. R. Ergo vel ita Deum nosse tibi satis est, ut nosti quo cras signo luna cursura sit? A. Non est satis: nam hoc sensibus approbo. Ignoro autem utrum vel Deus vel aliqua naturae occulta causa subito lunae ordinem cursumque commutet: quod si acciderit, totum illud quod praesumpseram, falsum erit. R. Et credis hoc fieri posse? A. Non credo. Sed ego quid sciam quaero, non quid credam. Omne autem quod scimus, recte fortasse etiam credere dicimur; at non omne quod credimus, etiam scire. R. Respuis igitur in hac causa omne testimonium sensuum? A. Prorsus respuo. R. Quid? illum familiarem tuum quem te adhuc ignorare dixisti, sensu vis nosse, an intellectu? A. Sensu quidem quod in eo novi, si tamen sensu aliquid noscitur, et vile est, et satis est: illam vero partem qua mihi amicus est, id est ipsum animum, intellectu assequi cupio. R. Potestne aliter nosci? A. Nullo modo. R. Amicum igitur tuum et vehementer familiarem, audes tibi dicere esse ignotum? A. Quidni audeam? Illam enim legem amicitiae justissimam esse arbitror, qua praescribitur ut sicut non minus, ita nec plus quisque amicum quam seipsum diligat. Itaque cum memetipsum ignorem, qua potest a me affici contumelia, quem mihi esse dixero ignotum, cum praesertim, ut credo, ne ipse quidem se noverit? R. Si ergo ista quae scire vis, ex eo sunt genere quae intellectus assequitur, cum dicerem impudenter te velle Deum scire, cum Alypium nescias, non debuisti [Col. 0874] mihi coenam tuam et lunam proferre pro simili, si haec, ut dixisti, ad sensum pertinent.

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