Übersetzung
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Traité de la musique
13.
Le M. Eh quoi ! la raison de cette règle ne te semble-t-elle pas incontestable, quand tu viens à songer que le levé et le posé partagent un pied en deux, de telle manière que, s'il se trouve au milieu une ou deux syllabes, elles s'ajoutent soit au commencement soit à la fin du pied, ou se répartissent entre le commencement et la fin? — L’E. Je connais cette règle, elle est exacte. Mais quel rapport a-t-elle avec la question? — Le M. Fais attention à ce que je vais te dire et tu t'expliqueras aisément ce rapport. Tu sais pertinemment, j'imagine, qu'il y a des pieds sans syllabes intermédiaires, comme le pyrrhique et tous les pieds de deux syllabes ; qu'il en est d'autres. où le milieu correspond en durée, soit au commencement, soit à la fin; d'autres où il correspond au commencement et à la fin, ou bien ne correspond ni à l'un ni à l'autre : an commencement, comme dans l'anapeste, ou le palimbacchius, ou le premier péon; à la fin, comme dans le dactyle, le bacchius ou le quatrième péon; aux deux, comme dans le tribraque, le molosse, le choriambe et l'ionique majeur ou mineur; il ne correspond ni au commencement ni à la fin dans le crétique, le second et le troisième péons, le diiambe, le ditrochée, l'antispaste. En effet, les pieds qui peuvent se diviser en trois parties égales, ont un milieu qui correspond à la fois au commencement et à la fin. Dans ceux qui n'admettent pas ce mode de division, le milieu correspond soit au commencement,, soit à la fin, ou ne correspond ni à l'un ni à l'autre. — L’E. Je conçois également ce principe et j'attends la conséquence.
Le M. Et que peut-elle être, sinon de te faire sentir que l'iambe, avec un silence complémentaire, va mal. avec un ditrochée, précisément parce que ce pied a un milieu qui n'est égal ni au commencement ni à la fin, et par conséquent que le levé et le posé offrent un rapport différent? On peut en dire autant du spondée, qui va si mal après un antispaste après un silence complémentaire. Aurais-tu quelque objection à me faire? — L’E. Aucune, si ce n'est que le déplaisir causé à l'oreille par cette combinaison de pieds, n'est sensible que par comparaison avec la sensation agréable que nous éprouvons quand ces pieds, avec l'interposition d'un silence, suivent d'autres pieds de six temps. Car si tu me demandais, sans me parler des autres pieds, quelle est la cadence d'un iambe après un ditrochée, d'un spondée après un antispaste, avec un silence, et que tu m'en donnes des exemples, je l'avoue franchement, peut-être le goûterais-je avec délices. — Le M. Je ne t'en empêche pas. Mon seul but est de te montrer que la combinaison de ces pieds, si on la compare à l'alliance de pieds équivalents mais plus harmonieux, blesse l'oreille, comme tu le remarqueras toi-même; elle est répréhensible par cette seule raison que toute discordance entre ces pieds et les pieds de la même famille était condamnable. Ces derniers, en effet, avec le demi-pied qui les terminent, ont, nous le reconnaissons, une marche plus agréable. D'après ce raisonnement, ne te semble-t-il pas qu'on doive éviter de mettre à la suite du second épitrite un iambe avec un silence complémentaire? Dans le second épitrite, en effet, l'iambe est placé au milieu, de telle sorte qu'il ne correspond pas aux temps du commencement et de la fin? — L’E. C'est une conséquence rigoureuse du raisonnement que tu viens de faire.
Edition
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De musica (PL)
13.
M. Quid? causam cur ita sit nonne approbabis, [Col. 1136] si animadverteris levatione ac positione in duas partes dividi pedem, ita ut si qua in eo syllaba media est, vel una vel duae, aut uni parti attribuantur priori vel posteriori, aut in utramque partiantur? D. Novi quidem istuc, et verum est: sed quid ad rem? M. Hoc quoque attende quod dicam, tum videbis facilius quod requiris. Nam manifestum tibi esse arbitror, alios esse sine mediis syllabis pedes, ut pyrrhichius, et caeteri binarum syllabarum; alios in quibus medium aut primae parti, aut extremae, aut utrique, aut neutri, spatio conveniat: primae, ut in anapaesto, vel in palimbacchio, vel in paeone primo: extremae, ut in dactylo vel in bacchio, vel in paeone quarto: utrique, ut in tribracho, sive in molosso, sive in choriambo, sive in quolibet ionico: neutri, ut in cretico, sive in paeonibus secundo et tertio, sive in diiambo, dichorio, antispasto. Nam qui pedes in tres aequales partes dividi possunt, media pars in his convenit cum prima et extrema; qui autem non possunt, aut cum prima tantum, aut cum extrema, aut cum neutra. D. Et hoc aeque scio, et quo tendat exspecto. M. Quo tandem putas, nisi ut videas iambum post dichorium ideo male poni cum silentio, quia medium ejus est, nec primae parti aequale nec extremae, et idcirco a levatione ac positione discordat? Hoc etiam de spondeo intelligitur, qui similiter post antispastum cum silentio non amat poni. An quidquam tibi adversum ista dicendum est? D. Mihi vero nihil? nisi quod ista offensio quae fit auribus, cum ita hi pedes collocantur, in comparatione fit ejus suavitatis, quae oblectat auditum, cum post caeteros senum temporum hi cum silentio ponuntur pedes. Nam si aliis tacitis me consuleres quemadmodum sonarent, exemplis subjectis, aut post dichorium iambus, aut post antispastum spondeus, cum silentio positi; dicam quod sentio, fortasse approbarem et laudarem. M. Non equidem resisto tibi. Satis est mihi tamen, quod haec collocatio in comparatione talium numerorum, sed melius sonantium, sicut dicis, offendit: eo enim est improbanda, quod cum ejusdem generis etiam illi sint pedes, quos his semipedibus clausos labi jucundius confitemur, ab iis discrepare non debuit. Sed nonne tibi videtur secundum istam rationem, nec post epitritum secundum iambum cum silentio poni oportere? Nam et in hoc pede iambus ita medium locum tenet, ut nec prioris nec posterioris partis temporibus aequetur. D. Cogit me superior ratio concedere.