• Start
  • Werke
  • Einführung Anleitung Mitarbeit Sponsoren / Mitarbeiter Copyrights Kontakt Impressum
Bibliothek der Kirchenväter
Suche
DE EN FR
Werke Augustinus von Hippo (354-430) Epistulae Lettres de Saint Augustin
TROISIÈME SÉRIE. LETTRES CXXIV - CCXXXI LETTRES ÉCRITES DEPUIS L'ANNÉE DE LA CONFÉRENCE DE CARTHAGE, EN 411, JUSQU'À SA MORT, EN 450.
LETTRE CXLVII. (Année 412.) AUGUSTIN A PAULINE, SALUT.

18.

« Ce n'est pas sans raison, dit-il, que l'ange est vu dans le temple ; l'avènement du véritable Prêtre était déjà annoncé, et le sacrifice céleste, où devaient servir les anges, se préparait. Le mot d'apparition est bien ici à sa place, puisque ce fut tout à coup que Zacharie vit l'ange ; qu'il s'agisse de Dieu ou des anges, c'est le terme accoutumé des divines Ecritures pour exprimer la vue d'une chose qui n'a pas pu se prévoir. Ainsi il est dit dans la Genèse 1 : Dieu apparut à Abraham auprès du chêne de Membré. On dit apparaître parce qu'il s'agit de l'aspect soudain de ce qu'on n'attendait pas. On ne voit pas de la même manière que les choses sensibles Celui qui est invisible de sa nature et à la volonté duquel il appartient d'être vu; car il n'est pas vu s'il ne le veut pas ; il est vu s'il le veut. Dieu apparut à Abraham parce qu'il le voulut; il n'apparut pas à d'autres parce qu'il ne le voulut pas. Pendant qu'Etienne était lapidé par le peuple, il vit le ciel s'ouvrir; il vit aussi Jésus debout à la droite de Dieu 2, et le peuple ne le vit pas. Isaïe vit le Dieu des armées 3, mais un autre ne put pas le voir, parce que Dieu apparaît à qui il lui plaît. Et pourquoi parler des hommes, lorsque les vertus et les puissances célestes sont « aussi comprises dans cette parole : « Personne n'a jamais vu Dieu , » et que les célestes puissances restent bien au-dessous de ce qu' a raconté lui-même le Fils unique qui est dans le sein du Père ? Si jamais personne n'a vu Dieu le Père, il faut donc convenir que c'est le Fils qui a été vu dans l'Ancien Testament ; dès lors que les hérétiques ne nous disent plus que le Fils n'a commencé d'être qu'en naissant d'une Vierge, puisqu'avant cette naissance il était vu. Assurément on ne pourra pas nier que le Père, le Fils ou le Saint-Esprit, si toutefois la vision du Saint-Esprit s'est rencontrée dans l'Ancien Testament, ne se soient montrés sous une forme, non pas tirée de leur nature, mais choisie par leur volonté. C'est ainsi que nous lisons dans l'Evangile que le Saint-Esprit est apparu sous la forme d'une colombe 4. Et si jamais personne n'a vu Dieu, c'est que personne n'a vu la plénitude de la divinité qui est en Dieu, et que nul ne peut la mesurer des yeux du corps ou des yeux de l'esprit; car le mot vu se rapporte à l'un et à l'autre. Enfin, lorsque l'Evangile ajoute : Le Fils unique a raconté lui-même, il s'agit de la vue de l'intelligence plus que de la vue du corps. Car la forme se voit, mais la puissance se raconte ; l'une frappe les yeux, l'autre l'esprit. Mais que dirai-je de la Trinité? Le séraphin apparut quand il le voulut, et Isaïe seul entendit sa voix. Maintenant un ange apparaît, il est présent mais non pas visible; il n'est pas en notre puissance de le voir, mais il est en sa puissance de se faire voir. Quoique nous n'ayons pas la puissance de le voir, nous avons la grâce de le mériter. Et celui qui a eu la grâce a mérité le pouvoir; nous ne méritons pas ce pouvoir parce que nous n'avons pas la grâce de voir Dieu. Et quoi d'étonnant que dans le siècle présent le Seigneur ne se montre que quand il le veut? Même dans la résurrection il ne sera aisé de voir Dieu qu'à ceux qui auront le coeur pur; et c'est pourquoi : Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu 5 ! Combien d'autres le Sauveur avait-il appelés heureux, sans pourtant leur promettre qu'ils verraient Dieu ! Si donc ceux qui ont le coeur pur verront Dieu, les autres ne le verront pas. En effet, les indignes ne verront pas Dieu; et celui qui n'aura pas voulu voir Dieu ne pourra pas le voir. Dieu ne se voit pas dans un lieu, mais dans un coeur pur; Dieu ne se cherche pas des yeux du corps; on ne le mesure pas du regard, on ne le touche pas, on ne l'entend pas, on ne le voit pas marcher. Lorsqu'on le croit absent, on le voit; et lorsqu'il est présent, on ne le voit pas. Enfin, tous les apôtres ne voyaient pas le Christ; et c'est pourquoi il dit : Il y a si longtemps que je suis avec «vous, et vous ne me connaissez pas encore 6 ! Celui qui a connu la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur et la charité du Christ qui surpasse toute science, celui-là a vu le Christ et il a vu le Père. Car nous, ce n'est pas selon la chair que nous avons connu le Christ 7, c'est selon l'Esprit. Le Christ Notre-Seigneur est lui-même l'Esprit qui marche devant nous 8; il daigne, par sa miséricorde, nous remplir selon toute la plénitude de Dieu 9, afin que nous puissions le voir 10. »


  1. Gen. XVIII, 1.  ↩

  2. Act. VII, 55.  ↩

  3. Isaïe, VI, 1. ↩

  4. Matth. III,16.  ↩

  5. Matth. V, 8. ↩

  6. Jean, XIV, 9.  ↩

  7. II Cor. V, 16.  ↩

  8. Lament. IV, 20.  ↩

  9. Ephés. III, 18, 1.9.  ↩

  10. Saint Ambroise, Commentaires de saint Luc, livre I. ↩

pattern
  Drucken   Fehler melden
  • Text anzeigen
  • Bibliographische Angabe
  • Scans dieser Version
Download
  • docxDOCX (1.31 MB)
  • epubEPUB (1.31 MB)
  • pdfPDF (4.86 MB)
  • rtfRTF (4.59 MB)
Übersetzungen dieses Werks
Lettres de Saint Augustin

Inhaltsangabe

Theologische Fakultät, Patristik und Geschichte der alten Kirche
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Impressum
Datenschutzerklärung