23.
Saint Ambroise ajoute que les puissances des cieux , comme les séraphins, ne sont vues que quand elles le veulent et comme elles veulent, et par là il nous fait entendre combien la Trinité est invisible : « Cependant, dit-il, quoique nous n'ayons pas la puissance de la voir, nous avons la grâce de le mériter. Et celui qui a eu la grâce a mérité le pouvoir : nous ne méritons pas ce pouvoir, parce que nous n'avons pas la grâce de voir Dieu. » Ici saint Ambroise ne nous enseigne pas quelque chose qui vienne de lui, c'est l'Evangile même qu'il explique; il ne veut pas dire que parmi les croyants à qui il a été donné de devenir enfants de Dieu, les uns le verront et que les autres ne le verront pas, car c'est à tous qu'appartient cette parole : « Nous le verrons comme il est; » mais le saint évêque en disant : « Nous ne méritons pas ce pouvoir, parce que nous n'avons pas la grâce de voir Dieu , » a entendu parler de ce monde où Dieu a daigné apparaître, non dans sa nature, mais sous la forme qu'il lui a plu de choisir, à Abraham , à Isaïe et à d'autres saints, tandis qu'il ne se montre nullement ainsi à une foule innombrable d'autres qui cependant font partie de son peuple et auxquels il promet l'héritage éternel. Dans le siècle futur, au contraire, ceux qui hériteront du royaume qui leur a été préparé dès le commencement, verront tous Dieu avec un cœur pur, et les coeurs purs habiteront seuls dans ce royaume.