1.
Nous ne devons ni laisser sans réponse ni retenir par un exorde un homme aussi occupé que vous dans l'État, aussi appliqué que vous l'êtes non point à vos intérêts mais aux intérêts d'autrui, un homme que nous félicitons d'être ce qu'il est, tant pour lui que pour les affaires humaines. Recevez donc ce que vous m'avez demandé, soit pour l'apprendre de moi, soit pour vous assurer si je le savais. Si le sujet vous avait semblé petit ou superflu, vous n'auriez pas jugé à propos d'y donner votre attention au milieu des grandes et nécessaires occupations de votre charge.
Vous me demandez pourquoi nous disons « qu'il est du devoir de notre sacerdoce d'intervenir pour les coupables » et pourquoi « nous nous blessons d'un refus comme si l'obtention de la grâce était attachée à notre ministère. » Vous dites que « vous doutez beaucoup que cela soit dans l'esprit de la religion. » Vous donnez ensuite les raisons qui vous font douter à cet égard. « Si le Seigneur défend les péchés, dites-vous, au point (383) qu'après la première pénitence on n'y soit pas admis une seconde fois, comment pouvez-vous prétendre au nom de la religion qu'un crime, quel qu'il soit, doive être pardonné? » Pressant davantage, vous ajoutez « c'est l'approuver que de ne pas vouloir qu'on le punisse. Et s'il est certain qu'il y ait autant de mal à approuver un péché qu'à le commettre, il est certain que nous nous associons à une faute, toutes les fois que nous désirons que le coupable demeure impuni. »