7.
Car ceux qui croient bien croient en lui, afin d'avoir faim et soif de la justice et d'être rassasiés par sa grâce. Il est écrit que « tout homme qui invoquera le nom du Seigneur sera sauvé 1 ; » il ne s'agit point ici de la santé du corps dont jouissent beaucoup de gens qui n'invoquent pas le nom du Seigneur, mais de cette santé dont lui-même a dit : « Il n'est pas besoin de médecin pour ceux qui se portent bien, mais pour ceux qui sont malades; » et qu'il achève d'expliquer par ces mots qui suivent : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs 2. » Les justes sont ainsi ceux qui se portent bien , les pécheurs sont les malades. Que le malade ne présume donc pas de ses forces; il n'y trouvera pas son salut. S'il a cette présomption, qu'il prenne garde que ces forces-là, au lieu d'être des marques de santé, ne soient des marques de frénésie. Les frénétiques, dans leur folie, se croient pleins de santé; ils ne demandent pas le médecin, mais se jettent sur lui comme sur un importun. C'est ainsi que, dans le délire de leur orgueil, les mauvais chrétiens dont nous parlons maltraitent en quelque sorte le Christ, soutenant que le bon secours de sa grâce n'est pas nécessaire pour accomplir les œuvres de justice commandées par la loi. Qu'ils reviennent donc de leur extravagance , et qu'ils apprennent de leur mieux que le libre arbitre leur a été donné, non pas pour rejeter d'une volonté superbe le secours divin, mais pour invoquer le Seigneur avec une pieuse volonté.