8.
Car cette volonté libre le sera d'autant plus qu'elle sera plus saine; elle deviendra d'autant plus saine qu'elle se montrera plus soumise à la divine miséricorde et à la grâce. Elle prie fidèlement lorsqu'elle dit : « Dirigez ma route selon votre parole, et que l'iniquité ne me domine point 1. » Comment sera-t-elle libre la volonté où l'iniquité dominera ? Et pour qu'elle ne soit pas ainsi dominée, voyez qui elle invoque. Elle ne dit pas : Dirigez ma route selon le libre arbitre, car l'iniquité ne sera pas ma maîtresse; mais elle dit : « Dirigez ma route selon votre parole, et que l'iniquité ne me domine point. » Elle prie, elle ne promet pas; elle confesse, elle n'assure pas; elle souhaite une pleine liberté, elle ne vante pas sa propre puissance. Le salut en effet n'a pas été promis à tout homme qui se confie dans ses forces, mais à tout homme qui invoque le. nom du Seigneur. « Comment l'invoqueront-ils, dit l'Apôtre, s'ils ne croient pas en lui 2? » La fin de la vraie foi est donc d'invoquer celui en qui l'on croit pour en obtenir la force d'accomplir ses préceptes : la foi obtient ce que la loi commande.