6.
Puisque, par sa bonté, chaque chose, dans tout ce qui naît dans le temps, engendre de sa substance, comme l'homme engendre l'homme, non d'une autre nature mais de la sienne, voyez ce qu'il y aurait d'impie à dire qu'il n'a pas engendré ce qu'il est lui-même. Il y a des noms de parenté et non pas de nature; on les appelle relatifs; ils sont tantôt les mêmes et tantôt différents. Ils sont les mêmes de frère à frère, d'ami à ami, de voisin à voisin, de parent à parent, et ainsi de suite dans le même ordre de choses dont l'énumération irait à l'infini : car, dans ces exemples, ce que celui-ci est à celui-là, celui-là l'est à celui-ci, Il sont différents de père à fils, de fils à père, de beau père à gendre, de gendre à beau-père, de maître- à serviteur, de serviteur à maître: ici l'un n'est pas à l'égard de l'autre dans les mêmes conditions. Toutefois ce sont des hommes : la nature est la même, la relation ne l'est pas. Car si vous examinez ce qu'est Pua par rapport à l'autre, vous verrez que la parité n'existe pas : celui-ci est père et celui-là fils, l'un est beau-père et l'autre gendre, il y a aussi le maître et le serviteur. Mais si vous considérez ce que chacun d'eux est pour lui-même ou en lui-même, celui-ci est ce qu'est celui-là, parce qu'il est homme comme l'autre, Votre sagesse comprend donc que ceux de l'erreur desquels le Seigneur vous a délivré, ont tort de dire que le Père et le Fils sont d'une nature différente par la raison que fun est le Père et l'autre le Fils; et que Dieu le Père n'a pas engendré ce qu'il est lui-même, parce qu'il n'a pas engendré le Père de son Fils, ce qu'il est lui-même relativement à lui. Qui ne voit en effet que ces plots n'expriment pas des natures mais des personnes dans leurs rapports entre elles?