10.
Après nous être réjouis avec le peuple de Dieu de votre retour à cette foi droite et catholique, pourquoi faut-il que la lenteur de ceux de votre maison nous attriste encore? Nous vous conjurons par la miséricorde de Dieu d'ôter avec sa grâce cette peine de nos coeurs. Il n'est pas à croire que votre autorité, qui avait été si puissante pour détourner de la voie droite ceux de votre famille, soit de nul effet pour les y ramener. Vous mépriseraient-ils pour être revenu à l'Eglise catholique à votre âge? Ils devraient au contraire vous admirer et vous respecter davantage, après vous avoir vu vaincre une vieille erreur avec toute la force de la jeunesse. A Dieu ne plaise qu'ils ne vous écoutent plus maintenant que vous leur dites la vérité, après vous avoir écouté quand vous marchiez loin d'elle ! A Dieu ne plaise qu'ils refusent de comprendre avec vous ce qui est bien, après avoir aimé à vous prendre pour guide dans leurs erreurs ! Priez pour eux, insistez auprès d'eux. Faites plus; amenez avec vous à la maison de Dieu ceux qui sont dans votre maison; ne craignez pas d'y aller avec ceux qui ont coutume de se réunir chez vous. Il en est parmi eux que l'Eglise notre mère vous demande, d'autres qu'elle vous redemande : elle demande ceux qu'elle trouve chez vous, elle redemande ceux qu'elle a perdus par vous. Qu'elle ne s'afflige point des pertes, mais plutôt qu'elle se réjouisse des gains qu'elle aura faits; qu'elle obtienne les enfants qu'elle n'a pas eus et qu'elle ne pleure pas ceux qu'elle n'a plus. Nous prions Dieu que vous fassiez ce que nous vous demandons, et nous espérons de sa miséricorde que bientôt les lettres de notre saint frère et collègue Pérégrin et les vôtres nous rempliront de joie sur ce point, et « que notre langue chantera des cantiques d'allégresse 1. »
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Ps. CXXV, 2. ↩