2.
Ainsi donc premièrement : « Bienheureux les pauvres d'esprit; » c'est ici la crainte de Dieu. Ensuite : « Bienheureux ceux qui sont doux; » c'est ici la piété docile. Troisièmement : «Heureux ceux qui pleurent; » on apprend ici sa propre infirmité. Quatrièmement: « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice; » nous apprenons ici par quel effort on soumet ses passions. Cinquièmement: « Heureux les miséricordieux, parce qu'il leur sera fait miséricorde ; » c'est un conseil d'aider les autres pour mériter qu'on nous aide. On arrive alors au sixième degré où il est dit : « Heureux ceux qui ont le coeur pur, parce qu'ils verront Dieu 1 ; » sachons ici que l'entendement purifié et capable de comprendre , ne pénétrera jamais rien de l'auguste mystère de la Trinité , si nous cherchons les louanges des hommes, même en faisant des choses louables. Enfin, par le septième degré, nous arrivons à cette ineffable paix que le monde ne peut pas donner. Les philosophes anciens ont fait d'admirables efforts pour rechercher la prudence, la force, la tempérance et la justice; si, pour la perfection de la religion, nous ajoutons à ces quatre vertus ces trois autres : la foi, l'espérance et la charité , nous trouvons le nombre sept. C'est avec raison qu'on ne doit pas oublier ces trois vertus, puisque , sans elles, nul ne peut ni servir Dieu ni lui plaire.
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Matth. V, 3-8. ↩