34.
On ne voit pas assez clairement quels sont à cet égard les sentiments de Pélage dans les derniers livres qui lui sont attribués depuis le jugement des évêques de la Palestine, quoiqu'il semble admettre le secours de fa grâce divine. Parfois il y tient la balance si égale qu'il suppose que la volonté ait autant de force pour ne pas pécher que pour pécher : s'il en est ainsi, il n'y a plus de place pour le secours de la grâce, sans laquelle, selon nous, la volonté ne peut rien pour ne pas pécher. Quelquefois Pélage avoue que nous avons tous les jours le secours de la grâce de Dieu, quoiqu'il suppose que nous ayons assez de force dans le libre arbitre pour ne pas pécher; mais il aurait dû reconnaître due ce libre arbitre est faible et sans force jusqu'à ce que toutes les langueurs de notre âme soient guéries. Ce n'est pas pour son corps que David priait lorsqu'il disait à Dieu : « Ayez pitié de moi, Seigneur, parce que je suis infirme; guérissez-moi, Seigneur, parce que mes os se sont ébranlés : » et pour montrer que c'est pour son âme, il ajoute : « et mon âme en a été profondément troublée 1. »
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Ps. VI, 3, 4. ↩