24.
Comment Dieu attend-il les volontés des hommes, afin qu'elles préviennent celui qui leur donne la grâce, puisque c'est à bon droit gué nous lui rendons grâces de prévenir par sa miséricorde ceux qui ne croient pas en lui et persécutent sa doctrine par une volonté impie, et de les convertir avec une toute-puissante facilité en substituant promptement en eux la bonne volonté à la résistance? Pourquoi lui en rendrions-nous grâces, s'il ne le fait pas? Pourquoi le glorifions-nous d'autant plus qu'il donne la foi à ceux dont le coeur s'y montrait le moins disposé, si cet heureux changement de la volonté humaine n'est pas l'ouvrage de la grâce divine? « J'étais, dit l'Apôtre Paul, inconnu de visage aux églises de Judée, qui sont dans le Christ; seulement elles entendaient dire : Celui qui autrefois nous persécutait, annonce maintenant la foi qu'il s'efforçait de détruire, et elles glorifiaient Dieu à cause de moi 1. » Pourquoi auraient-elles glorifié Dieu, si Dieu, par la bonté de sa grâce, n'avait pas tourné vers lui le coeur de cet homme, qui reconnaît avoir obtenu miséricorde pour devenir fidèle s et s'attacher à la foi qu'il poursuivait auparavant? la parole même dont il se sert ne déclare-t-elle pas que c'est Dieu qui a fait ce grand bien? Que voulait-il nous apprendre en disant qu'à cause de lui les églises de Judée glorifiaient Dieu, sinon qu'elles louaient la miséricorde que Dieu avait fait éclater en faveur de Paul? Et comment les églises de Judée auraient-elles loué la miséricorde de Dieu, si ce grand ouvrage de la conversion de Paul n'avait pas été l'ouvrage de Dieu? Et de quelle manière Dieu l'eût-il .fait, si au fond de ce cœur qu'enflammait la résistance il n'eût mis une bonne volonté?
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Gal. I, 22-24. ↩