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Si donc cette chair visible, qui dans sa corruption, ne peut plus prétendre à la vie bienheureuse, nous enseigne à le reconquérir, lorsque du souverain bien, nous sommes descendus au dernier de tous, quelles leçons plus vivantes se retrouvent dans le désir des distinctions et des honneurs, dans l'orgueil et les pompes de ce monde? Que veut l'homme en effet dans ces aspirations, si ce n'est d'être seul pour tout dominer, s'il était possible, cherchant ainsi à imiter en mauvais sens la toute-puissance de Dieu? S'il l'imitait en se soumettant à ses divins préceptes, il serait par lui le maître de tout; et il ne serait point dégradé jusqu'à redouter l'approche d'un vil animal, pendant qu'il veut commander aux hommes. L'orgueil recherche donc aussi à sa manière l'unité et la toute-puissance; mais il la veut dans le domaine des biens temporels qui passent tous comme l'ombre.