9.
Cette séparation est moins frappante dans ceux qui veulent avoir aussi des rites différents des nôtres, comme ces je ne sais qui que l'on nomme serpentins, comme les manichéens et plusieurs autres. On doit la remarquer et la faire remarquer davantage, dans ceux qui célèbrent les mêmes mystères que nous et qui sont exclus de la communion catholique et de la participation aux mêmes sacrements dans le sein de l'Eglise : parce qu'ils se sont écartés de nos croyances et ont obstinément défendu leurs erreurs plutôt que de les abjurer sans retour, ils ont mérité de recevoir des dénominations propres et de former des assemblées particulières qui les distinguent jusque dans leur culte réprouvé; tels sont les photiniens, les ariens et une foule d'autres. Quant aux schismatiques, c'est une autre question; ils pouvaient demeurer comme une paille inutile dans l'aire du Seigneur pour être vannés au dernier jour1; mais emportés par le vent de leur orgueil , trop légers pour résister , ils se sont volontairement séparés de nous. Les juifs adorent comme nous le seul Dieu tout-puissant; mais ils n'attendent de lui que les biens temporels et visibles ; aussi, trop sûrs d'eux-mêmes, n'ont-ils pas voulu voir dans les Ecritures le peuple nouveau qui s'élevait du sein même de la faiblesse, et ils sont demeurés dans le vieil homme. Ainsi donc, ni la confusion du paganisme, ni les rognures de l'hérésie, ni la mollesse du schisme, ni l'aveuglement des Juifs ne peuvent nous enseigner la vraie religion ; on ne la trouve que chez les chrétiens appelés catholiques ou orthodoxes, c'est-à-dire gardiens de l'intégrité et disciples de la justice.
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Matth. III, I2. ↩